Pékin (awp/afp) - La Chine a annoncé lundi son intention de prélever 80,5% de droits de douane punitifs sur l'orge d'Australie, peu après avoir suspendu une partie des importations de boeuf de ce pays, ce qui risque de raviver encore les tensions avec Canberra.

Après une enquête gouvernementale sur les importations de céréales en provenance d'Australie, Pékin a jugé que les subventions et le dumping pratiqués par Canberra "ont considérablement endommagé l'industrie nationale", a indiqué le ministère chinois du Commerce.

Une taxe "anti-dumping" de 73,6% et un droit "anti-subvention" de 6,9% sur les importations d'orge australienne entreront en vigueur mardi pour une durée de cinq ans, a précisé le ministère dans un communiqué.

L'enquête de Pékin se base sur "les lois chinoises en la matière et les règlements de l'Organisation mondiale du commerce", a-t-il ajouté.

Pékin avait suspendu mardi les importations de boeuf australien de quatre grands fournisseurs dans un contexte de différend diplomatique avec Canberra, qui réclame l'ouverture d'une enquête sur la façon dont Pékin a géré la crise du nouveau coronavirus.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré que la suspension des importations de boeuf n'était "pas liée" à la demande d'enquête de Canberra, affirmant que "ce sont deux choses complètement différentes".

Mais l'ambassadeur de Chine à Canberra, Cheng Jingye, avait averti fin avril que la demande d'enquête australienne sur le Covid-19 était "dangereuse" et pourrait entraîner un boycott de la part des consommateurs chinois.

"La population chinoise est mécontente, consternée et déçue par ce que fait actuellement l'Australie", avait alors déclaré M. Cheng au quotidien économique Australian Financial Review.

"Peut-être que les gens diront +Pourquoi boire du vin australien? Manger du boeuf australien?+", avait déclaré l'ambassadeur dans une menace à peine voilée.

La Chine est le principal partenaire commercial de l'Australie. Mais les deux pays sont à couteaux tirés depuis l'exclusion faite au géant chinois des télécoms Huawei de construire le réseau 5G en Australie, sur fond de soupçons d'espionnage.

afp/rp