Commodesk - Djakarta envisage de rétablir un système de contrôle des prix des denrées, en raison du nouveau choc des coûts de l’alimentation que subit le pays.

L’Agence logistique de l’Etat supervisait les prix de neuf produits à l’époque du général Suharto (1967-1998), mais cette mission lui avait été retirée lors de la crise financière asiatique. Le service était soupçonné d’être inefficace et corrompu, et le FMI avait subordonné son aide à l’Indonésie à la fin à cette pratique, en 1997-1998.

Les prix du riz, du soja, du sucre, du maïs et de la viande seront à nouveau contrôlés, parmi d’autres produits de consommation courante. Les producteurs seront assurés de recevoir un prix minimum pour ces denrées, et les consommateurs auront la garantie de ne pas payer plus qu’un prix plafond.

L’Agence logistique a ainsi acheté 500.000 tonnes de soja mi-octobre, en réaction à la hausse de 60% du prix mondial de l’oléagineux, aliment essentiel des Indonésiens sous forme de tofu. L’Indonésie a importé 2,09 tonnes de soja l’an dernier.

Elle va aussi acquérir un million de tonnes de riz vietnamien et cambodgien, bien qu’elle garde déjà en réserves 2,1 millions de tonnes, de quoi nourrir la population pendant 8 mois. L’Agence espère ainsi empêcher les prix intérieurs de flamber. Elle avait déjà engrangé 1,9 million de tonnes de riz asiatique en 2011 dans le même objectif.

L’Indonésie va ainsi à rebours de l’engagement pris par les pays de l’APEC de promouvoir la liberté des marchés, mais l’Agence estime que le libre-échange n’est pas indiqué pour les denrées de première nécessité.