Ajoute cours de clôture

CHICAGO (awp/afp) - Le cours du soja a évolué cette semaine au gré des nouvelles liées aux avancées sur le front de la guerre commerciale sino-américaine, le pessimisme l'emportant finalement, tout comme pour le cours du maïs, tandis que le blé a progressé.

Débouché principal du soja américain jusqu'à la fin 2017, la Chine a considérablement réduit ses achats d'oléagineux en provenance des Etats-Unis depuis l'éclatement de la guerre commerciale à la mi-2018.

La tenue, entre lundi et mercredi, d'une série de discussions entre émissaires américains et chinois, visait justement a évoquer à nouveau les engagements récents de l'Empire du Milieu à gonfler ses acquisitions de produits agricoles américains.

Mais en dehors de déclarations d'intentions de part et d'autre, aucune avancée concrète dans le règlement du conflit ou aucun engagement chiffré de Pékin sur ses achats de soja n'a filtré, décevant des investisseurs déjà privés depuis 21 jours de données sur les ventes américaines à l'étranger en raison de la fermeture partielle des administrations américaines, le "shutdown".

Ce blocage est causé par un bras de fer entre la Maison-Blanche et les démocrates autour du financement d'un mur à la frontière mexicaine, qui a déjà coûté, selon l'agence S&P Global Ratings, 3,6 milliards de dollars à l'économie américaine.

Plus largement, "l'idée que la Chine va redevenir le plus gros acheteur de soja américain relève de la chimère", estime Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

Le spécialiste souligne que le Brésil a déjà ravi la place de plus gros exportateur mondial aux Etats-Unis, avec 51% de parts de marché mondial.

Récoltes brésiliennes

Cet Etat sud-américain a fait l'actualité cette semaine pour d'autres raisons, ont noté les analystes de Commerzbank, en raison de la baisse des prévisions annuelles de récoltes brésiliennes par l'agence Conab, de 120,1 millions de tonnes à 118,8 millions de tonnes.

Cette baisse aurait pu participer à soutenir le cours. Mais elle l'a mis sous pression jeudi car elle est "bien moins importante que ce que d'autres prévisions anticipent", à l'instar du cabinet Agroconsult qui prédit une baisse de 5,2 millions de tonnes à 117,6 millions de tonnes, ont observé les analystes de la banque allemande.

Les données des cabinets internationaux sont particulièrement surveillées ces jours-ci en l'absence des chiffres traditionnellement très suivis du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur l'offre et la demande de produits agricoles dans le monde.

Outre les rapports quotidiens ou hebdomadaires sur les ventes américaines, le rapport mensuel "Wasde" du ministère, qui devait être publié vendredi, a été repoussé sine die en raison du "shutdown".

L'ensemble de ces informations a pesé sur le cours du soja, se réverbérant au maïs.

Le blé a de son côté progressé cette semaine, malgré un net recul jeudi après l'annonce d'une vente plus importante que prévu de la Russie à l'Egypte, qui a souligné la vitalité de la céréale moscovite.

Les conditions météo sèches sur des zones de production américaines, l'anticipation d'un repli de l'offre mondiale, et le repli du dollar offrant une plus grande compétitivité au blé des Etats-Unis, ont alimenté hausse des cours, selon les analystes.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a fini vendredi à 3,7825 dollars, contre 3,8300 dollars vendredi dernier à la clôture (-1,24%).

Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, a terminé à 5,1950 dollars contre 5,1700 dollars vendredi dernier (+0,48%).

Le boisseau de soja pour mars, le contrat le plus échangé, a terminé à 9,1075 dollars contre 9,2150 dollars en fin de semaine dernière (-1,17%).

alb/lth