actualise avec cours de clôture et variations hebdomadaires

CHICAGO (awp/afp) - Les averses qui empêchent encore de nombreux agriculteurs américains d'accéder à leurs champs ont fait grimper les cours du maïs, du blé et du soja à Chicago cette semaine, en attendant plus de détails sur une nouvelle aide d'urgence de l'administration Trump.

"La météo reste de loin l'élément le plus déterminant pour le marché actuellement, on a les yeux rivés sur les cartes de prévisions", observe Bill Nelson de Doane Advisory Services.

Il ne cesse de pleuvoir sur le Midwest, dans le centre du pays, et au dernier pointage officiel, lundi, les semis de maïs n'avaient été effectués qu'à hauteur de 49%, contre 80% en moyenne à cette même époque de l'année.

Or la fenêtre pour semer du maïs va bientôt se refermer.

"Soit les agriculteurs vont décider de ne pas en planter, soit ils vont quand même le faire mais s'exposent alors à des rendements moins élevés et au risque de gel puisqu'il faudra moissonner plus tard dans l'année", remarque M. Nelson. La récolte devrait dans tous les cas être moins abondante que prévu.

Dilemme pour les agriculteurs

Il est actuellement anticipé une accalmie début juin, ce qui pourrait profiter au soja qui se sème un peu plus tard que le maïs. La semaine dernière, seulement 19% de la récolte était semée, contre 47% en moyenne à cette époque de l'année.

Mais les champs restent encore gorgés d'eau et la qualité des récoltes, de maïs, de soja comme de blé, pourrait en être affectée.

L'annonce jeudi d'une plan d'aide de 16 milliards de dollars pour les agriculteurs et éleveurs affectés par les représailles de la Chine et de l'Union européenne aux hausses de tarifs douaniers imposées par les Etats-Unis a toutefois compliqué leurs décisions, et par ricochet les paris sur l'évolution des cours des produits agricoles.

Face aux averses persistantes, de plus en plus d'agriculteurs envisageaient en effet de laisser leurs champs en friche et de profiter du traditionnel programme d'aides compensant en partie l'absence de revenus.

Mais les agriculteurs ne pourront profiter du programme d'aide d'urgence dévoilé jeudi que s'ils sèment quelque chose.

"Ce qui signifie qu'on va sans doute voir plus d'hectares plantés que ce que l'on pensait" avant la présentation du plan d'aide, remarquent les analystes de la maison de courtage Allendale. Les cours du maïs, du blé et du soja ont d'ailleurs reculé jeudi.

Il reste toutefois beaucoup d'incertitudes sur la façon dont les aides vont être distribuées, et les acteurs du marché "vont rester à l'affût de tout détail au cours des prochaines semaines", prévoit M. Nelson. D'autant que s'ils décident de semer pour profiter du plan d'urgence, ils restent exposés au risque de conditions météorologiques défavorables.

Les traders gardent aussi un oeil sur les négociations commerciales entre Washington et Pékin, la Chine étant traditionnellement le premier client du soja américain.

"Donald Trump a laissé entendre jeudi soir qu'un accord pourrait être rapidement conclu, ce qui semble aider les cours vendredi", remarque M. Nelson. "Mais après tous les atermoiements des derniers mois, on reste sceptique".

Le boisseau de maïs pour livraison en juillet, le contrat le plus actif actuellement, a terminé vendredi à 4,0425 dollars contre 3,8325 dollars il y a une semaine (+5,5%).

Le boisseau de blé (environ 25 kg) pour juillet, également le plus échangé, a clôturé à 4,8950 dollars contre 4,6500 dollars vendredi dernier (+5,3%).

Le boisseau de soja pour livraison en juillet, le plus actif, a fini à 8,2975 dollars contre 8,2175 dollars vendredi dernier à la clôture (+1,00%).

jum/bp