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CHICAGO (awp/afp) - Les cours du soja et du maïs n'ont pas profité cette semaine des importantes commandes chinoises, jugées encore insuffisantes par le marché, tandis que le blé américain a encore pâti de la concurrence russe.

Comme convenu après la rencontre entre les chefs d'Etat américain, Donald Trump, et chinois, Xi Jinping, en marge du G20 à Buenos Aires début décembre, des acheteurs chinois ont acquis d'importantes quantités de soja et de maïs aux Etats-Unis ces deux dernières semaines.

Ils évitaient les producteurs américains depuis la mise en oeuvre, en juillet, de taxes supplémentaires à l'importation imposées par Pékin dans le cadre de la guerre commerciale avec Washington.

Mais les acteurs du marché attendaient des commandes plus importantes.

Au mieux, "on s'attend à ce qu'ils achètent au total 5 à 8 millions de tonnes" de soja, a souligné Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors.

Or "pour remettre les choses en perspective, si la Chine commandait 10 millions de tonnes, cela équivaudrait à environ 7 millions de boisseaux expédiés chaque semaine. C'est bien loin des 15 à 30 millions de boisseaux (expédiés chaque semaine) avant la mise en oeuvre des tarifs douaniers" en juillet, a-t-il remarqué.

Dans le même temps, "le Brésil s'apprête à moissonner, d'ici deux semaines, une récolte record de soja, qui va s'ajouter à des réserves mondiales déjà à un niveau record", a ajouté le spécialiste.

"Pour faire court, il va falloir du temps avant que ces stocks ne se résorbent".

Blé russe en forme

Même si, dans le cadre du conflit commercial entre Pékin et Washington, c'est surtout le soja qui a retenu l'attention, "le maïs pourrait tirer son épingle du jeu dans la mesure où la Chine a exprimé l'intention d'accroître sa production d'éthanol", a relevé M. Strickler.

Mais pour l'instant, cette perspective ne semble pas convaincre les investisseurs.

Du côté du blé, les acteurs du marché avaient de nouveau tourné leur regard cette semaine sur la Russie, premier exportateur mondial de la céréale. La récolte y a pâti cet été de conditions météorologiques défavorables. Nombre d'observateurs prévoyaient que le pays serait un peu moins présent à l'étranger.

L'Egypte a ainsi décidé, pour la première fois en six mois, de ne pas s'approvisionner auprès de vendeurs russes dans son dernier appel d'offres. Mais Le Caire s'est tourné vers l'Ukraine et la Roumanie, pas les Etats-Unis.

De plus, l'espoir de voir la Russie lâcher quelques parts de marché a été douché vendredi quand Moscou a officiellement révisé à la hausse ses prévisions d'exportations de blé à 42 millions de tonnes.

"Les producteurs américains, qui espéraient pouvoir profiter de l'éventuel retrait de la Russie pour augmenter leurs exportations, en sont pour leur frais", a souligné Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Les cours du maïs, du soja et du blé sont aussi affectés, selon lui, par les fortes turbulences sur les autres marchés financiers.

"La semaine a été compliquée pour les actions et le pétrole et les investisseurs se montrent beaucoup plus prudents", a souligné M. Nelson.

La chute des cours du brut notamment "incite certains d'entre eux à se retirer des fonds d'investissement dédiés aux matières premières, qui comprennent également les produits agricoles", a-t-il rappelé.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,7850 dollars, contre 3,8475 dollars vendredi dernier à la clôture (-1,6%).

Le boisseau de blé pour mars, également le plus échangé, a fini à 5,1400 dollars, contre 5,3000 dollars vendredi dernier (-3,0%).

Le boisseau de soja pour janvier, contrat le plus échangé, a clôturé à 8,8475 dollars, contre 9,0050 dollars en fin de semaine dernière (-1,75%).

jum/nas