Contrairement aux mois précédents, les places financières ont été chahutées à la rentrée, alors que la suprématie des valeurs technologiques américaines a trouvé ses limites. La persistance des craintes au sujet de la pandémie et le ralentissement de la reprise économique ont incité les opérateurs à prendre leurs bénéfices sur un secteur jugé survalorisé. Rappelons que le Nasdaq100 a progressé de plus de 80% depuis son point bas en mars dernier, affichant toujours une performance annuelle de 27%.

Une fois n’est pas coutume, les arbitrages sectoriels ont été bénéfiques à l’Europe, les grands indices européens ayant rattrapé une partie de leur retard sur Wall-Street, avec des performances positives en septembre, alors que le S&P500 et le Nasdaq100 perdent respectivement 4% et 8.5% (contre +1.8% pour le CAC40).

Les valeurs financières, l’automobile et les pétrolières ont été délaissées au profit des matériaux de base et surtout du Luxe, à l’image de l’envolée de 15% en septembre pour Kering, ou des 7% de pris pour LVMH. 

Au niveau de la macroéconomie, les données ont globalement rassuré. Les indices PMI manufacturier et services sont ressortis dans le consensus ou légèrement meilleurs que prévu, que ce soit en Chine, en Europe ou aux Etats-Unis. La production industrielle chinoise rebondit de 5.6% et les ventes au détail repartent à la hausse (+0.5%) pour la première fois depuis le début de la pandémie.

Outre-Atlantique, les bons chiffres du chômage (taux de chômage à 8.4% avec 1.371 millions de créations de postes) contrastent néanmoins avec la faible progression des ventes au détail (+0.6%) ou celle de la production industrielle (+0.4%), confirmant ainsi que la reprise économique en cours tend à ralentir, comme le mettent en évidence les banquiers centraux.

Les banques centrales ont, en effet, opté pour un statu quo, réitérant leurs engagements à poursuivre leur politique monétaire ultra-accommodante et les stimuli monétaires. La Banque Centrale européenne est prête à renforcer son action, en utilisant tous les moyens nécessaires, face à une situation économique difficile. La Réserve Fédérale américaine a promis qu’elle ne remonterait pas ses taux au moins jusqu’en 2023, tant que l’inflation ne repasse pas modérément au-dessus des 2% pendant un certain temps. Elle constate un ralentissement de la reprise économique, compte tenu de la situation sanitaire toujours préoccupante. Comme son homologue européenne, elle a ainsi revu légèrement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2021, tablant sur un PIB à +4% (+5% précédemment), avec une contraction de 6.5% cette année.

Les opérateurs garderont désormais les yeux rivés sur l’évolution de la situation sanitaire, mais aussi sur les prochaines publications de sociétés, les résultats pour le troisième trimestre débutant mi-octobre. Pour l’heure, le consensus table sur une baisse de 22.2% des bénéfices des sociétés du S&P500. Ces données majeures seront suivies de près, ainsi que les perspectives pour les trimestres à venir. Dans cette attente, la volatilité pourrait perdurer.

D’un point de vue technique, en données hebdomadaires, le CAC40 poursuit son mouvement de consolidation horizontal au sein du range 4780/5200 points, après avoir brièvement dépassé la barre des 5200 points en juin dernier. Sur cette échelle de temps, la configuration apparaît donc neutre. A plus court terme, la zone d’indécision se resserre, l’indice parisien oscillant depuis le début du mois dans la zone des 4930/5100 points. La sortie de cette zone devrait donc être déterminante pour l’orientation à venir.
On attendra la sortie de ce range pour se positionner dans un sens comme dans l’autre et ainsi mettre à profit une nouvelle impulsion haussière avec les 5200 points comme tout premier objectif ou au contraire, une consolidation plus marquée, avec dans cette hypothèse, les 4800/4780 points en ligne de mire, niveau qui permettrait de revenir progressivement à l’achat à un meilleur timing.