Après un passage à vide fin avril, en raison des craintes persistantes sur le secteur bancaire américain et les déceptions causées par les décisions des banquiers centraux, les places financières ont récemment tenté de reprendre de la hauteur, soutenues par les espoirs d’un accord sur le plafond de la dette américaine et par des publications de sociétés globalement de bonne facture au premier trimestre.

A l’image du CAC40 qui a inscrit un nouveau plus haut le 24 avril dernier, dans le sillage des valeurs bancaires et du secteur du luxe, les grands indices ont ensuite subi quelques dégagements alors que les annonces de la Fed et de la BCE ont déçu.

Bien que la Réserve Fédérale ait procédé à un nouveau resserrement monétaire de 25 points de base en avril, comme anticipé par le marché, cette dernière a certes laissé entendre une pause dans le cycle de resserrement monétaire (consensus à plus de 75% pour le 14 juin selon l’outil FedWatch du CME) mais elle a aussi contrecarré les espoirs d’une baisse de taux à court terme, compte tenu de la robustesse du marché du travail aux Etats-Unis et d’une inflation toujours élevée (4.9%). Certains de ses membres estiment même qu’il pourrait être nécessaire de relever encore le loyer de l’argent, avec des perspectives d’inflation relevées à la hausse.
De son côté, la BCE a également procédé à une hausse de 25 points de base le mois dernier pour pallier à une inflation persistante en zone euro (7%) et compte tenu de la faible croissance économique européenne (PIB en hausse de 0.1% au premier trimestre). Elle n’a néanmoins pas donné d’indication claire pour la suite même si d’autres hausses semblent pour le moment anticipées, après 7 resserrements monétaires depuis juillet 2022.

A l’approche de ces rendez-vous majeurs, la prudence s’impose sur les marchés actions et notamment aux Etats-Unis, avec les perspectives de sociétés revues à la baisse et les craintes persistantes de récession. Les négociations sur le plafond de la dette américaine restent par ailleurs dans l’impasse, à 10 jours du risque de défaut de paiement et les tensions sino-américaines refont surface.

Graphiquement, après avoir inscrit un nouveau record absolu le 24 avril à 7581 points, le CAC40 a amorcé une nouvelle phase de consolidation, pénalisé mécaniquement par les versements de dividendes mais aussi en raison des annonces des banques centrales mal accueillies.
Sur un mois glissant, les parcours de ses composantes s’avèrent assez disparates. Alstom récupère près de 22%, Schneider Electric 10%, Crédit Agricole 8.3%, Saint Gobain 6.2% tandis que Téléperformance décroche de plus de 23% sur la même période. Unibail recule de 11.7%, ArcelorMittal de 8.7%, STM et Renault de plus de 7%.

En données hebdomadaires, la dynamique haussière reste intacte, comme en témoigne l’orientation de la moyenne mobile à 20 semaines qui fait office de soutien. A plus court, l’indice parisien a récemment pris appui sur la zone des 7339 points (moyenne mobile à 50 jours), soutenu par les espoirs du relèvement du plafond de la dette américaine avant la date fatidique du 1er juin.
Il faudra désormais surveiller la sortie des 7339/7577 points pour avoir plus de visibilité sur l’orientation à venir. Une sortie par le haut de cette zone libérerait un nouveau potentiel d’appréciation conséquent en direction des 7800 points. Dans le cas contraire, sous les 7339 points, des prises de bénéfices pourraient rapidement ramener le CAC40 vers les 7200/7140 points. Les décisions de la Fed et de la BCE sur les taux, les 14 et 15 juin prochains, seront vraisemblablement les principaux catalyseurs.