Le groupe industriel français, recentré sur le transport après la cession de ses activités d'énergie à General Electric, confirme dans un communiqué publié mardi son objectif de croissance organique annuelle de 5% à moyen terme. D'ici 2020, le groupe s'attend également à une conversion d'environ 100% du résultat net en cash-flow libre.

Alstom, qui présentera ses objectifs 2020 mercredi lors d'une journée investisseurs à Villeurbanne (Rhône), estime que la signalisation, les systèmes et les services devraient représenter 60% de son chiffre d'affaires d'ici 2020.

Le constructeur du TGV s'est fixé en outre pour objectif que 30% des commandes de l'entreprise proviennent de produits nouvellement développés d'ici 2020.

Henri Poupart-Lafarge, successeur de Patrick Kron depuis fin janvier à la tête du nouvel Alstom, entend également préparer l'entreprise à l'avènement d'ici cinq à dix ans de la "maintenance prédictive", permettant par exemple de mieux anticiper le remplacement de pièces en analysant des données transmises par des capteurs installés sur les trains.

Alstom, qui a pour concurrents traditionnels le canadien Bombardier et l'allemand Siemens, doit désormais affronter également des groupes venus de Chine, comme CRRC, ainsi que de Corée du Sud et de Russie.

Le groupe, dont Bouygues détient 29%, annonce également le lancement d'un programme baptisé "Cash Focus" pour mieux gérer ses besoins en fonds de roulement et compte économiser 250 millions d'euros par an sur ses achats.

La priorité d'Henri Poupart-Lafarge est d'orienter Alstom vers l'intégration des différents systèmes de transports à la fois entre eux et au sein des villes, débordant ainsi forcément du spectre du seul matériel roulant.

Alstom, qui a cédé sa place dans le CAC 40 à Sodexo le 21 mars, a perdu près de 19% depuis le début de l'année, ramenant sa capitalisation à 4,9 milliards d'euros.

Devenu un "pure player" plus manoeuvrant, Alstom reste sous-évalué en Bourse, estiment cependant des analystes, soulignant que le groupe est positionné sur de grands projets, avec notamment un contrat de quatre milliards d'euros pour les chemins de fer en Afrique du Sud, une commande de 800 locomotives en Inde ou le futur réseau du Grand Paris Express.

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)