Le marché a ses raisons que la raison ignore. Après avoir déprimé au 4ème trimestre 2018, les investisseurs ont repris du goût pour le risque en 2019, d'abord un peu puis davantage. Nous sommes entrés dans une phase d'ascension que rien ne semble pouvoir contrarier, ni les tensions politiques aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, ni les aléas géopolitiques, ni le ralentissement de la croissance des résultats des entreprises. Hier, les places américaines ont accumulé de nouveaux gains, permettant par exemple au Nasdaq 100 de remonter au-dessus des 7000 points. L'Europe n'est pas en reste avec des hausses de plus de 1,5% en Allemagne, en France, en Belgique ou en Suisse. Les résultats du 4ème trimestre sont plutôt meilleurs que prévu et les perspectives 2019, quoique souvent ajustées en baisse, ne sont pas aussi dégradées que redouté. Ce mouvement de convergence entre les convictions des investisseurs, les anticipations des analystes et les objectifs de sociétés a largement contribué à assainir le grand meccano financier.
 
Le discours sur l'état de l'union prononcé par Donald Trump devant le Congrès américain cette nuit n'a pas réservé de grosses surprises. Le Président des États-Unis a promis que le mur à la frontière mexicaine sera construit, d'une façon ou d'une autre, tout en appelant à cesser les "enquêtes partisanes ridicules" qui risquent de peser sur l'économie américaine (il l'a dit) et accessoirement sur la famille Trump (il ne l'a pas dit). Il a exhorté Démocrates et Républicains à s'entendre sur un compromis d'ici le 15 février, pour éviter un nouveau blocage des administrations. En revanche, Donald Trump n'a pas décrété l'état d'urgence nationale, qui lui aurait permis de contourner le Congrès pour financer le mur. Le discours a largement tourné autour des succès de la Maison Blanche en matière de politique économique. Pendant ce temps, Theresa May et son équipe multiplient les discussions, de Dublin à Bruxelles en passant par Londres, pour tenter d'obtenir un ultime aménagement du Brexit qui satisfasse toutes les parties.
 
Ce matin en Asie, plusieurs places, dont Shanghai, Séoul et Hong Kong, font toujours relâche pour les festivités du nouvel an lunaire. Le CAC a démarré en baisse de 0,4% environ, autour de 5063 points.

Les temps forts économiques du jour


Les commandes d'usines allemandes (8h00, consensus +0,3%) précéderont les statistiques trimestrielles sur la productivité et le coût du travail aux États-Unis (14h30) ainsi que les statistiques hebdomadaires sur les stocks pétroliers (16h30). En soirée, le patron de la Réserve fédérale, Jérôme Powell, participera à une conférence.
 
L'euro a reculé à 1,1401 USD. L'once d'or se contracte aussi à 1313 USD. Biais baisser également pour le pétrole, à 61,92 USD (-0,26%) pour le Brent et 53,63 USD (-0,22%) pour le WTI. L'emprunt d'Etat américain sur 10 ans est à 2,698%. Le Bitcoin est en baisse de 1,7% à 3390 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
                                                                                        
  • Essity : Berenberg passe de vendre à conserver avec un objectif relevé de 196 à 230 SEK.
  • Faurecia : Barclays démarre le suivi à surpondérer en visant 55 EUR.
  • Global Ports : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 425 GBp.
  • LVMH : Jefferies passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours maintenue à 300 EUR.
  • Michelin : Barclays entame le suivi à surpondérer en visant 120 EUR.
  • PraxisIFM : Liberum démarre le suivi à l'achat en visant 225 GBp.
  • Salzgitter : Baader Helvea réduit de 38,50 à 30 EUR son objectif en restant à conserver.
  • Valeo : Barclays entame le suivi à souspondérer en visant 25 EUR.

L’actualité des sociétés

BNP Paribas révise en baisse ses anticipations de moyen terme après les résultats 2018. Lors d'un comité européen extraordinaire aujourd'hui, le PDG d'Alstom pourrait officialiser l'échec du rapprochement avec Siemens Mobility, à cause de la position de l'antitrust. Les sénateurs français rejettent à une large majorité le projet de loi permettant la privatisation de Groupe ADP. GL Events prend le contrôle du sud-africain Johannesburg Expo Centre 2002. Ymagis signe un accord en Turquie. Nouvelle commande sud-coréenne pour GTT. Ageas (Elior) obtient des concessions sur l'aéroport d'Alicante. Korian, Mastrad, LNA Santé, Selectirente, Maisons France Confort, NRJ Group, Hopscotch, Herige, Aurea ont publié leurs comptes.
 
Walt Disney en légère hausse après ses trimestriels. Les résultats de Snap séduisent. Electronic Arts avertit après les méventes de son dernier Battelfield. Sunrise confirme discuter d'un rachat d'UPC avec Liberty Global. Fiat Chrysler rappelle plus de 800 000 pick-up en raison de problèmes de direction et de pédale de frein. Le Qatar et Exxon Mobil vont investir 10 milliards de dollars dans un terminal gazier aux États-Unis. Le président et le directeur financier d'Uniper vont quitter la société fin août, sur fond de tensions avec le premier actionnaire Fortum. Alcon (Novartis) fera son entrée au sein du SMI dès son entrée en bourse. Goldman Sachs pourrait réduire ses activités de courtage, selon le Wall Street Journal. Volkswagen cherche à convaincre les investisseurs suédois d'entrer au capital de sa division poids-lourds Traton avant sa double introduction sur les bourses de Stockholm et Francfort. La directrice des ventes d'Apple, Angela Ahrendt, partira en avril, remplacée par la directrice des ressources humaines Deirdre O'Brien. Tesla réduit à nouveau le prix de sa Model 3 aux Etats-Unis. 
 
Ça publie. En Europe, Equinor, Daimler, BNP Paribas, Vinci, Publicis, Klépierre, AperamING Groep, Nordea, Dassault Systèmes, Unicredit ou Neste OYJ. En Asie, Toyota, Mitsubishi Heavy et Softbank. Aux Etats-Unis, Eli Lilly, Costco, General Motors, Boston Scientific, Regeneron, MetLife, Cognizant ou NXP Semiconductors.