Bloomberg avait déjà révélé plus tôt dans la journée que la Chine réclamait davantage de respect avant d'accepter de venir discuter. La mention de la demande de négociateur a probablement été perçue comme un pas dans le bon sens. Les marchés financiers en sont là : ils sont condamnés à réagir servilement aux moindres signaux des deux principaux protagonistes.

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Annonce de la rumeur Bloomberg

Il y a quelques heures, Pékin avait surpris en annonçant la nomination d'un nouveau négociateur commercial à la place de Wang Shouwen, jusqu’alors considéré comme le "tsar" du commerce. Li Chenggang, 58 ans, ancien ambassadeur de Chine auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), va le remplacer. Le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale a officialisé ce changement, sans en préciser les raisons. Wang Shouwen était réputé pour sa fermeté lors des négociations et avait affronté à plusieurs reprises les représentants américains. Un membre de la communauté des affaires étrangères à Pékin le décrit comme un "bulldog". Ce remaniement coïncide avec la tournée de Xi Jinping en Asie du Sud-Est, destinée à renforcer les relations économiques avec des voisins clés, le Vietnam, la Malaisie et le Cambodge.

Pour Alfredo Montufar-Helu, conseiller principal au China Center de la Conference Board, cette décision est "particulièrement abrupte et potentiellement déstabilisante", étant donné la montée rapide des tensions et l’expérience de Wang dans les négociations avec les États-Unis. Il estime que Pékin pourrait chercher, à travers cette nomination, à débloquer l’impasse actuelle.

C'est manifestement la lecture du marché dans la matinée du 16 avril.