La Bourse de Paris est signalée en mode relativement attentiste jeudi matin, une certaine prudence l'emportant à la veille de chiffres très attendus sur l'inflation des deux côtés de l'Atlantique.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison avril - avance de 34,5 points à 7235 points, augurant d'une modeste progression à l'ouverture dans le sillage du redressement opéré par Wall Street la veille.

Le marché parisien avait achevé la séance d'hier sur un gain de presque 1,4% à 7186 points, alignant une seconde journée de progression grâce entre autres à la bonne tenue du titre STMicroelectronics (+6%).

Si le CAC a réussi à franchir sa résistance intermédiaire des 7080 points, il reste pour l'instant bloqué au milieu de son double palier de résistance de 7175 à 7250 points, signe d'une certaine hésitation à monter plus haut.

Les intervenants attendent de voir quelle orientation apporteront les derniers chiffres de l'inflation en Europe et aux Etats-Unis, qui aideront à déterminer l'évolution de la politique monétaire des grandes banques centrales.

Les dégagements subis lors de la faillite de SVB et des difficultés de Credit Suisse laissent espérer un scénario de 'remise à zéro des compteurs' qui pourrait permettre aux fondamentaux de reprendre le dessus et aux indices de repartir de l'avant.

'C'est sans doute une bonne chose que nous nous focalisions à nouveau sur ce genre d'informations', se félicite ce matin Jim Reid, un analyste de Deutsche Bank, dans son point quotidien.

Si les marchés boursiers sont mieux orientés ces derniers temps, grâce à l'apaisement des craintes sur les banques et à une série d'indicateurs rassurants, le niveau de l'inflation inquiète toujours les investisseurs,

Les chiffres préliminaires de l'inflation en Allemagne, qui paraîtront en début d'après-midi, seront surveillés de près à la veille de la publication des prix à la consommation dans la zone euro.

Ceux de l'inflation espagnole sont également attendus dans le courant de la matinée.

En raison d'un fort effet de base, lié pour l'essentiel au reflux des prix de l'énergie, le rythme annuel de l'inflation pourrait perdre entre un et deux points sur le seul mois de mars.

Les investisseurs savent que la Banque centrale européenne (BCE) reste très attentive à ces chiffres et des données moins bonnes que prévu laisseraient la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux cette année.

Malgré sa récente décélération, l'inflation ne diminue pas aussi rapidement que prévu, obligeant la politique monétaire à rester en territoire restrictif.

Selon toute logique, le Conseil des gouverneurs de la BCE devrait ainsi poursuivre le relèvement de ses taux directeurs lors de ses deux prochaines réunions, prévues en mai et juin.

Il faudra cependant attendre vendredi et les chiffres de l'inflation en zone euro et du PCE aux Etats-Unis pour y voir véritablement plus clair.

D'ici là, la tendance pourrait bien être favorisée par les opérations d''habillage de bilan' qui viennent généralement animer les fins de trimestre.

Ces ajustements de dernière minute, qui voient les gérants vendre les titres les moins performants pour racheter les valeurs gagnantes afin d'embellir leurs portefeuilles, ont généralement tendance à soutenir le marché.

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