La Bourse de Paris débute la séance en baisse vendredi pour sa dernière séance de l'exercice 2022, une tendance représentative d'une année qui s'est avérée particulièrement mouvementée. L'indice CAC40 lâche 0,7% à 6530 points.

Avec une perte annuelle de l'ordre de 8%, l'indice parisien devrait clore ce soir - sauf miracle inespéré - son pire exercice boursier depuis plus d'une décennie.

Seul motif de satisfaction, le CAC affiche un repli annuel moins prononcé que celui du DAX (-11,4%) ou de l'indice Euro STOXX des 50 principales valeurs de la zone euro (-11%).

Wall Street se dirige de son côté vers une chute annuelle de 19%, son plus mauvais score depuis la crise financière de 2008.

L'ensemble des marchés, toutes classes d'actifs confondues, ont connu une année difficile, due à la brusque remontée de l'inflation et au sévère resserrement monétaire orchestré par les grandes banques centrales qui ont contraint les gérants à revoir leur stratégie d'investissement offensive, jusqu'ici basée sur des taux d'intérêt proches de zéro.

Les investisseurs veulent maintenant oublier 2022, en espérant que 2023 promette une timide embellie, ce qui semble loin d'être acquis au vu des conditions actuelles.

Certains professionnels veulent voir une lueur d'espoir dans la possibilité d'un 'atterrissage en douceur' de l'économie, mais beaucoup jugent qu'une récession mondiale est devenue inéluctable avec le durcissement opéré par quasiment toutes les banques centrales de la planète.

Les valeurs technologiques, très affectées par la fin de l'argent gratuit, ont été les principaux moteurs de la baisse tout au long de l'année, également rejointes par les valeurs liées à la consommation non-essentielle, victimes de la menace de plus en plus précise d'une récession.

Au sein du CAC 40, les titres Dassault Systèmes (-35,4%) et Capgemini (-26,7%) figurent parmi les grands perdants de l'exercice boursier, mais c'est Teleperformance (-43,3%) qui signe la pire performance annuelle de l'indice du fait du récent scandale ayant entaché ses activités en Colombie.

Les valeurs aéronautiques et liées aux matières premières ont, elles, plus que résisté. Thales (+58,6%) enregistre pour l'instant la meilleure performance annuelle du CAC, suivi par TotalEnergies (+32,5%), dont le cours a été dopé par l'envolée des cours pétroliers.

L'indice élargi SBF 120 a quant à lui chuté de 9,6% cette année. Si Dassault Aviation (+67,8% depuis le 1er janvier) ou SES-imagotag (+64,3%) ont brillé grâce à la signature de nouveaux contrats, l'action Orpea a sombré de 93% suite aux révélations fracassantes du livre 'Les Fossoyeurs'.

Petit motif d'optimisme pour 2023, l'indice CAC40 n'a jamais aligné deux années consécutives de repli depuis 1991, la seule exception à la règle étant l'enchaînement négatif qui avait caractérisé les exercices 2001 (-20,5%) puis 2002 (-32,1%).

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