Au gong final, l'indice parisien s'arroge 1,27%, à 7013 points, profitant du net apaisement sur les valeurs bancaires. En effet, ce matin le CAC40 plongeait de près de 2%, notamment plombé par le lourd de Société Générale et BNP Paribas qui cédaient alors 7% et 5% respectivement, contre -0,8% et +1,7% à la clôture.

Précisons néanmoins qu'au cours de la journée, la FED, la Banque d'Angleterre, la Banque du Canada, la Banque centrale européenne (BCE), la Banque du Japon, la Banque nationale suisse (BNS) ont annoncé des mesures concertées visant à améliorer l'approvisionnement en liquidités par des accords permanents de 'swaps' (prêts contre collatéral fourni par les banques) en dollars US.

Christine Lagarde vient de déclarer que 'les tensions financières pourraient tempérer la demande et faire une partie du travail qui, autrement, aurait été réalisé par une politique monétaire restrictive: sans ces tensions, nous aurions indiqué que d'autres hausses de taux étaient nécessaires', soit une habile manière de confirmer que les hausses de taux sont probablement terminées, puisqu'elles ne sont plus nécessaires.

Et comme si tout le monde s'était mis d'accord, la FED vient de délivrer une déclaration dans le même registre : 'les turbulences actuelles pourraient favoriser le repli de l'inflation via un 'choc' de confiance. Des consommateurs plus timorés avec le stress bancaire, des emplois vacants qui trouvent preneurs face au risque économique 'perçu', iraient dans le sens de moins de pression sur les salaires'.

En ce qui concerne la source première du 'stress', UBS a annoncé hier soir son intention de racheter Credit Suisse pour un montant de 3 milliards de francs suisses (environ trois milliards d'euros), une décision forcée par les autorités bancaires helvétiques (la FINMA) et la BNS.

L'acheteur UBS se voit offrir une ligne de crédit de 100 Mds de ChF plus 9 Mds$ de prise en charge de pertes (le 'CS' porte 14.000 Mds$ d'encours de dérivés, avec un niveau de risque qui pourrait être faible, moyen, ou élevé) après fusion, prise en charge par l'État

Globalement, et au-delà du Credit Suisse et des 'banques régionales', le poids des créances douteuses et l'impact de la remontée des taux d'intérêt risquent de pénaliser les banques les plus fragiles, faisant redouter de nouvelles faillites.

Au vu de la méfiance qui entoure actuellement les banques européennes, la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui se tiendra demain et mercredi, constitue presque un non-événement.

Les marchés semblent néanmoins anticiper un changement de cap de la part de la Fed, qui devrait avoir à coeur de ne pas déstabiliser davantage un système financier déjà plongé dans la tourmente.

Selon le baromètre 'FedWatch' de CME Group, les investisseurs estiment à près de 48% la probabilité d'un statu quo de la banque centrale américaine à l'issue de son FOMC de cette semaine.

Les 52% restants tablent, eux, sur un relèvement de taux limité de 0,25 point de pourcentage.

'Si la Fed procédait à une augmentation de 0,5% - ce qui semblait tout à fait possible il y a une semaine à peine - les marchés pourraient être sérieusement ébranlés', avertit Steven Bell, économiste en chef de Columbia Threadneedle Investments pour la région Europe.

Les mouvements erratiques de l'indice de volatilité VIX du CBOE (-3% ce lundi)- souvent surnommé 'baromètre de la peur' à Wall Street - laissent également entrevoir de larges variations de marchés.

Si certains stratèges assurent que la situation n'est pas aussi grave qu'au moment de la crise financière de 2008, les marchés devraient être confronté à une très forte volatilité cette semaine.
Côté taux, après une forte détente en début de matinée (risk-off), les scores reviennent à l'équilibre : l'OAT affiche -3Pts à 2,6640%, les T-Bonds US +8Pts à 3,487% contre 3,29% au plus bas... déjà 20Pts de volatilité intraday.
L'Euro se reprend après sa chute de -1,3% ce matin vers 1,0630$ : il ne perd plus que 0,5% à 1,0725... là aussi, une volatilité inhabituelle.

Dans l'actualité des sociétés tricolores, Aéroports de Paris (ADP) fait part d'un accord-cadre avec GMR Airports Infrastructure Ltd (GIL), son partenaire dans la holding aéroportuaire GMR Airports Ltd (GAL), initiant un processus devant aboutir à une fusion entre GIL et GAL au premier semestre 2024.

Orpea a annoncé lundi avoir finalisé les termes du financement complémentaire obtenu au début du mois auprès de ses principaux partenaires bancaires.

Orange devrait mettre en place un plan de rupture conventionnelle collective portant sur environ 700 postes dans la division Orange Business selon Le Monde et Les Echos. Ce plan devrait être présenté aux représentants syndicaux.

Enfin, GTT (Gaztransport et Technigaz) indique occuper, pour la quatrième année consécutive, la première place du palmarès de l'INPI des ETI (entreprises de taille intermédiaire) déposantes de brevets, avec 57 brevets publiés en 2022.

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