La Bourse de Paris (-3,1%) rate la dernière marche en cette veille de seance technique des '4 sorcières' alors que la BCE a délivré un discours très 'faucon' concernant la lutte contre l'inflation.
Christine Lagarde revoit à la hausse les prévisions d'inflation pour 2023 (à 6,2%, avec des effets de second tour sur les salaires) et abaisse en parallèle les prévisions de croissance (de 0,9% à 0,5%) pour l'an prochain... mais la patronne de la BCE veut croire à une récession courte et modérée, sans impact sur l'emploi.

L'INSEE s'attend pour sa part à une contraction de 0,2% du PIB au 4ème trimestre 2022 et à un début d'année 2023 dans le rouge, avec une inflation à 7%.

Le CAC a décroché de 6.650 points vers 6.500 après l'annonce sans surprise, de relèvement de ses taux d'un demi-point, suite à l'avertissement que la BCE va 'en faire plus' et que le 'taux terminal' se situera au-delà de ce que le marché anticipe (probablement 3,50%, contre 3,00% espérés jusqu'à ce matin, ce qui se soldera par de la récession au 1er semestre.
L'Euro-Stoxx50, un peu plus lourd, lâche 3,3% alors que Wall Street chute de -2,2% et le Nasdaq de -2,5%.

Jerome Powell a lui aussi prononcé un discours 'hawkish' (restrictif) en répétant notamment que l'institution comptait encore augmenter le loyer de l'argent et qu'il fallait pas s'attendre à une détente de taux avant fin 2023, et la certitude que l'inflation est terrassée.

Pour 2023, les taux devraient ainsi continuer à remonter au-delà de 5,1%, comme le montrent les estimations ('dot plot') fournies par les membres du comité de politique monétaire de la Fed.

'Si Powell ne s'est pas montré particulièrement accommodant au niveau de ses perspectives, il a quand même laissé la porte ouverte à une modération des hausses de taux au mois de février si les indicateurs économiques devaient s'affaiblir' tempère ce matin les économistes de Danske Bank.

La Banque d'Angleterre a rajouté 0,5% à 3,50%) et indique qu'elle prévoit de continuer à relever ses taux: le FT-100 se montre le plus résilient en Europe avec un repli de seulement -0,7%.

Le 10 ans américain qui avait peu réagi au discours de Powell se détend en fin d'après-midi vers 3,455% contre 3,505% en début de journée.
Inversement, nos OAT se tendent de +16Pts vers 2,577% et l'équivalent allemand bondit de +15Pts de 1,935% vers 2,0850%, les BTP italiens affichent +20Pts vers 4,155%.

A noter cependant la rechute de l'once d'Or vers 1.775$ à après un faux débordement des 1.800/1.805$.

La séance s'annonçait également chargée sur le plan des statistiques aux Etats-Unis avec la publication de la production industrielle américaine a diminué de 0,2% le mois dernier, selon la Réserve fédérale, à comparer à une très légère augmentation espérée par les économistes.

La Fed souligne que la production se montre supérieure de 2,5% à son niveau de l'année précédente. Le taux d'utilisation des capacités industrielles s'est tassé de 0,2 point à 79,7%, niveau à peine supérieur, de 0,1 point, à sa moyenne de long terme (1972-2021).

L'indice d'activité manufacturière de la Fed de Philadelphie ('Philly Fed') s'est maintenu en terrain négatif en décembre, et ce pour le quatrième mois consécutif, mais a rebondi de 6 points par rapport au mois précédent pour atteindre -13,8.

Dans le détail, l'indice des entrées de commandes a diminué de neuf points à -25,8, son plus bas niveau depuis avril 2020, et celui des livraisons a chuté de 13 points à -6,2, sa première lecture négative depuis mai 2020.

En excluant le secteur automobile (véhicules et équipements), les ventes de détail américaines se sont contractées de 0,2% le mois dernier par rapport à octobre, là où le consensus de marché espérait encore une petite hausse.

Les inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis ont reculé de 20.000 lors de la semaine du 5 décembre, s'établissant à 211.000 contre 231.000 (chiffre révisé) la semaine précédente, selon les données hebdomadaires du Département du Travail.

De son côté, la moyenne mobile sur quatre semaines, - considérée comme un meilleur indicateur de la tendance de fond du marché de l'emploi - a reculé de 3000 d'une semaine sur l'autre, pour s'établit à 227 250.

Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a augmenté de 1000 pour atteindre 1.671.000 lors de la semaine du 28 novembre, soit la dernière semaine disponible pour cette statistique.

L'indice 'Empire State' est retombé à -11,2 pour le mois en cours, contre +4,5 en novembre, alors que les économistes tablaient en moyenne sur un indice autour de l'équilibre.

C'est la composante des heures travaillées qui a le plus reculé, à -4,5 contre +6,9 le mois précédent, alors que le sous-indice des prix acquittés est resté stable.

Dans l'actualité des sociétés, bioMérieux annonce relever ses objectifs pour l'année 2022, visant désormais une croissance du chiffre d'affaires à taux de change et périmètre constants stable et un résultat opérationnel courant contributif supérieur à 660 millions d'euros.

Technip Energies annonce avoir été sélectionné par la société italienne Renexia pour la réalisation de l'ingénierie d'avant-projet (FEED) du projet éolien flottant en mer Med Wind, situé en mer Méditerranée, à 60 kilomètres de la côte ouest de la Sicile.

Gaussin se hisse parmi les plus fortes hausses du marché parisien jeudi matin (+8%) après avoir la signature d'un contrat avec Amazon, qui pourrait s'accompagner d'une entrée au capital du géant américain de l'Internet.

Enfin, Arkema a annoncé jeudi qu'il allait doubler ses capacités de production de résines de revêtement en poudre en Inde afin d'accompagner la croissance de ses clients dans la région.





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