La Bourse de Paris creuse ses pertes en fin de séance (-0,85%) malgré l'annonce d'un relèvement de seulement 25Pts des taux directeurs de la BCE (le 'Refi' passe à 3,25%) alors qu'un certain nombre de ses membres proposaient +50Pts (l'inflation reste trop élevée indique Christine Lagarde).

La BCE ralentit l'allure (des signaux de baisse d'activité apparaissent, la consommation faiblit, le crédit se resserre, et cela va dans le bon sens) mais pourrait poursuivre le resserrement monétaire plus longtemps (jusqu'en juillet, objectif 3,75%).

Elle s'aligne sur la Réserve fédérale américaine qui vient de relever ses taux pour la 10ème fois au-delà de 5%, à 5,25% une première depuis 2007.

L'indice CAC 40 recule nettement sous les 7.350 points (vers 7.340), ce qui compromet la tendance haussière moyen terme: il aurait fallu clôturer au-delà de 7.370 pour la sauvegarder.

Surtout avec des marchés obligataires en repli et une franche consolidation de Wall Street depuis 15H30 : le Dow Jones cède -1%, le S&P500 -0,6%, le Nasdaq -0,3%, avec une nouvelle liste de banques régionales qui décrochent de -20 à -50% (PacWest va au tapis : -51%).

Les investisseurs sont conscients que des taux à 5,25% mettent beaucoup de banques en difficulté et la FED continue d'exclure toute baisse des taux d'ici à la fin de l'année, ce qui reporte la perspective d'un éventuel assouplissement à l'échéance 2024.

Côté chiffres, la productivité non-agricole a diminué de 2,7% aux Etats-Unis au premier trimestre 2023 en rythme annualisé.

Par ailleurs, compte tenu d'une progression de 3,4% du salaire horaire, cette chute de la productivité s'est traduite par un bond de 6,3% des coûts unitaires salariaux non-agricoles sur les trois premiers mois de l'année.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté de +13.000 la semaine dernière aux Etats-Unis, une évolution allant plutôt dans le sens d'une détente du marché du travail

La moyenne mobile sur quatre semaines - qui lisse les données hebdomadaires - a quant à elle progressé de 3500 à 239.250.

Enfin, le déficit commercial des Etats-Unis s'est nettement réduit, de -9,1% à 64,2Mds$ en mars, selon le Département du Commerce.

Cette réduction de 6,4Mds$ du déficit d'un mois sur l'autre reflète surtout une augmentation de 2,1% des exportations de biens et service.

Alors que W-Street accélère son repli, le rendement des Treasuries à dix ans se détend de -8Pts vers 3,32% malgré la perspective de voir les taux américains rester à des niveaux élevés pendant encore de longs mois et repasse au-dessus du seuil de 3,40%.

Le 10 ans allemand se détend de -6Pts à 2,19%, celui des OAT de -5Pts 2,796%.

Les annonces de la BCE affaiblissent l'Euro (-0,4%) sur le marché des changes, où le dollar se redresse vers 1,1020E.

Sans surprise, les décisions des grandes banques centrales relèguent au second plan les résultats de sociétés, qui étaient pourtant nombreux avec les publications d'Airbus, ArcelorMittal, Infineon, Novo Nordisk ou Volkswagen.

Au chapitre économique en France, les intervenants de marché ont pris connaissance en début de matinée des indices d'activité PMI dans le secteur des services.

A 52,4 en avril, l'indice HCOB PMI composite de l'activité globale a signalé une troisième croissance mensuelle consécutive du secteur privé français.

En léger repli par rapport à mars (52,7), il indique toutefois un faible ralentissement de l'expansion globale.

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