Le CAC40 se redresse de +2,65%, l'Euro-Stoxx50 de +2,85%: ce n'était pas gagné d'avance car la chute initiale de -3,5% du Dow Jones a de nouveau fait circuler un frisson glacial dans les salles de marché.

Mais au final, voilà enfin une séance qui ne donne pas lieu à un nouveau 'plus bas' annuel, une séance où la volatilité intraday est retombée sous les 5% (elle était même plus proche de 4% à Paris).
Le CAC40 clôture assez 'solidement' au-dessus du seuil technique des 3.800 qui sert de pivot depuis 1 semaine.

Les messages délivrés par les gouvernements et les banques centrales commencent à être entendus : tous les responsables martèlent que les mesures de soutien budgétaires et monétaires sont en mode 'no limit' (et c'est effectivement le cas).

La BCE, par la voix de Ch.Lagarde affirme 'qu'il n'y a pas de limite à notre engagement en faveur de l'Euro'... une façon de reformuler le 'whatever it takes' de Mario Draghi en juillet 2012.

Les annonces spectaculaires tombent les unes après les autres et la dernière à 18H : la Maison Blanche met en place un plan de soutien 'social' de 100Mds$ en faveur des ménages les plus démunis.

En France, les allocations chômages expirant fin mars seront prolongées au mis d'avril, les billets de trésorerie (refinancement court terme) des entreprises petites et moyennes seront garanties (les banques échappent ainsi au risque de défaut).

La banque centrale d'Angleterre a abaissé son taux directeur de -15Pts de base à 0,1%, la banque centrale d'Australie abaisse également le loyer de l'argent de -25Pts de base.

Cela fait beaucoup de signaux positifs... mais qui peinent à endiguer les vagues de liquidation d'actifs, peut-être techniques, à la veille de la séance des '4 sorcières' de ce vendredi 20, et qui demeurera, peut-être pour très longtemps, le mois le plus négatif (on est parti pour du -30 à -33% sur l'échéance mars) des 50 dernières année pour les marchés financiers..

A Wall Street, le rebond semble également laborieux et fragile à la mi-séance: le Dow Jones gagne +1% mais il a bien failli menacer les 19.000Pts (son plancher annuel de mardi) dès 14H45.
Il a enrayé son reflux vers 19.200, après avoir effacé la totalité des gains engrangés depuis le début officiel du mandant de Donald Trump fin janvier 2017.
Le S&P grappille +1%, dans le sillage des valeurs pétrolières avec un baril de WTI qui rebondit de +21% à 25,3$ sur le NYMEX (et 28,3$ sur le Brent).
Le Nasdaq semble une fois encore le plus privilégié avec une envolée de +3% vers 7.200Pts.
L'élément qui assombrit le tableau, c'est le VIX, la jauge de la volatilité -et de la nervosité des investisseurs- qui reste collée au plafond historique, entre 75 et 80 depuis 1 semaine (-1,5% à 75 ce jeudi), sans jamais se détendre en direction de 50, ce qui est sans précédent.

Il est crucial que les 'sherpas' de Wall Street, épaulés par la FED, reprennent la main et parviennent à éteindre l'incendie... pour plusieurs semaines si possible.

Beaucoup de volatilité également sur le FOREX avec un Dollar en grande forme qui grimpe de +2,3% face à l'Euro, vers un nouveau zénith annuel de 1,0680: la FED a peut-être ramené le taux directeur à zéro, le T-Bond à '10 ans' affichait hier jusqu'à 1,25% de rémunération.
Il offre 1,12% ce jeudi, ce qui reste très supérieur aux 0,22% de nos OAT.
La Livre se redresse de +1,2% face au $ et de +2,5% face à l'Euro après que la BoE ait annoncé la réduction de son taux directeur à zéro (c'était largement anticipé depuis la veille).

Les gouvernements et les banques centrales ont annoncé en 24H des mesures de soutien massives: en faisant le cumul, on arrive à une total proprement vertigineux de 6.000 milliards de $ aux Etats Unis, soit un peu moins du tiers du PIB US !

En Europe, la BCE annonce la mise en place d'un package de 750MdsE (ce n'est probablement qu'un début) déployé jusqu'à la fin 2020 au moins, portant à la fois sur des titres publics et privés, éligibles dans le cadre de son programme d'achat d'actifs (APP) déjà existant.

La BCE réaffirme -par la voix du gouverneur de la banque de France -Villeroy de Galhau- que sa mission est bien de réduire les 'spreads' (écarts de coût de refinancement des Etats) au sein de la zone Euro.

Du côté des statistiques, le Département américain du Travail annonce ce jeudi avoir dénombré 281.000 nouveaux inscrits aux allocations chômage la semaine dernière, soit une forte accélération de +70.000 par rapport à la semaine précédente.

La moyenne mobile sur quatre semaines remonte à 232.250, en hausse de 16.500 en une semaine.

L'indice de la Fed de Philadelphie s'établit à -12,7 sur le mois en cours, contre 36,7 en février 2020. Par comparaison, le consensus ne visait qu'un indice en contraction bien plus modérée, pour ressortir vers +10.

l'indice composite des indicateurs avancés du Conference Board s'est inscrit en hausse de +0,1% le mois dernier, après une progression de 0,7% en janvier (révisée d'une estimation initiale qui était de +0,8%).

Dans l'actualité des valeurs, on retiendra que le titre Orange (+8%) profite de son caractère défensif, Essilor reprend +5%.
En revanche, St Gobain poursuit sa chute : -8% vers 16,7E alors que l'activité dans le batiment et le secteur auto minent ses perspectives moyen terme.

Panorama contrasté dans le secteur bancaire avec +5% sur Crédit Agricole mais -3% sur Sté Générale (qui affichait jusqu'à -8% et tutoyait les 13E).

Michelin a annoncé hier que sa guidance 2020 est remise en cause par l'épidémie de coronavirus et la crise systémique en découle, 'sans qu'il en soit possible aujourd'hui d'en évaluer l'impact'. Le groupe a par ailleurs pris la décision de fermer pour une durée d'une semaine minimum ses sites industriels situés dans les pays les plus touchés en Europe à ce jour par la pandémie.

NRJ Group publie au titre de 2019 un résultat net part du groupe stable à 21,9 millions d'euros (hors impact IFRS 16) et un résultat opérationnel courant hors échanges en baisse de 9,5% à 30,5 millions pour un chiffre d'affaires en retrait de 1,6% à 386,2 millions.

FFP annonce qu'à l'issue d'opérations de couverture dans le cadre d'un contrat avec un prestataire de services d'investissement, il pourrait acquérir au titre de ce contrat, 18,1 millions d'actions Peugeot, pour un montant total ayant été porté à 228 millions d'euros.

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