C'est un scénario très classique : la Bourse de Paris dévisse avant l'ouverture de Wall Street, puis limite la casse lorsque les indices US effacent rapidement un tiers ou la moitié de leurs pertes initiales (de -1,3% vers -0,7% pour le S&P500).

La causse de ce phénomène est bien connue à force de se répéter: les gérants US se refont du 'cash' en Europe pour limiter le repli de leur marché domestique à l'ouverture.

Le CAC40 chute de -2,4% (vers 4.820) au lendemain de l'annonce d'un 'couvre-feu' de 4 semaines -minimum- concernant 8 grandes métropoles françaises (ce qui affecte 1/3 de nos concitoyens... pour l'instant, peut être beaucoup plus d'ici la Toussaint).
L'intervention du Chef de l'Etat préfigurait d'autres mesure de bridage des libertés individuelles qui viennent de tomber : les mariages, fêtes étudiantes, anniversaires... viennent d'être déclarés interdits sur l'ensemble du territoire par le 1er Ministre Jean Castex (sans le moindre débat démocratique à l'Assemblée).

La seul chose désormais autorisée en France est d'aller travailler, et encore : le gouvernement -par la voix d'E.Borne- demande aux entreprises de recourir au maximum au télétravail, afin de limiter les déplacements des salariés en transports.

En Europe, ce sont des restrictions sur les voyages qui touchent la majeure des pays, sans oublier qu'elles ont également cours dans le reste du monde (dans 180 pays sur 200), ce qui signifie une nouvelle période noire pour l'industrie touristique, l'évènementiel (salons, forums internationaux) et le secteur aérien.

Les marchés n'ont pas que des motifs 'sanitaires' de déprimer : aux Etats Unis, démocrates et républicains ne semblent d'accord que sur un plan d'urgence en faveur des compagnies aériennes mais l'espoir de l'adoption d'un 'stimulus package' de 1.800Mds$ avant le 3 novembre s'est presque évanoui suite aux déclarations pessimistes de Steven Mnuchin.

Cette séance est ponctuée par une nouvelle vague de résultats et plusieurs rendez-vous économiques de premier plan : l'indice 'Empire State' de la région de New York chute à 10,50 après 17,0 en septembre.

Le consensus tablait sur un chiffre de 15 qui recouvre lui-même des réalités contradictoires puisque la composante des 'nouvelles commandes' rebondit vers 12,1 après 7,1, cela de l'emploi également (+5Pts).

Selon le Département du Travail, les inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis ont grimpé de 53.000 à 898.000 la semaine dernière ; par ailleurs, les prix à l'importation ont augmenté de 0,3% en septembre en séquentiel et de 0,6% hors produits pétroliers (+1,1% sur 12 mois).

De leur côté, les prix à l'exportation américains ont progressé de 0,6 % en données brutes et de 0,3% hors produits agricoles (+1,8% sur 12 mois).

L'indice de la Fed de Philadelphie s'établit à 32,3 en octobre, en progression de 17 points par rapport au mois précédent, marquant ainsi une franche accélération de la croissance de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (le consensus tablait sur un score de 14,5).

'La réouverture du commerce mondial reste un facteur essentiel de la reprise industrielle', rappellent les équipes d'Oddo BHF. 'Ces indices sont revenus sur leur niveau pré-pandémie. Il n'y a plus guère de rattrapage à espérer', prévient la banque privée parisienne.

Se profile également aujourd'hui un Conseil européen extraordinaire qui pourrait constituer la dernière chance en vue de conclure un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni avant la date fatidique du 31 décembre, les pourparlers seront très certainement prolongés au-delà de la deadline de ce 15 octobre.

'Officiellement, les deux camps rejettent toute concession', avertissent les équipes d'Oddo. 'En privé, il semble qu'il y ait encore un espoir d'un accommodement de dernière minute', affirme toutefois l'intermédiaire financier.

Du coté des valeurs, les titres 'fragiles' ou exposés aux conséquences de mesures de sécurité sanitaire dévissent (Accor et Elior -6%, puis Vallourec -7,5% et nouveau plus bas historique, CGG -6,5%), ainsi que les banques (Sté Générale -4,5%, Crédit Agricole et BNP -3,8%, puis AXA -5,5%) alors que les taux longs continuent d'enfoncer des planchers.

Publicis Groupe (-3,3%) dévoile au titre du troisième trimestre 2020 un revenu net de 2.343 millions d'euros, en baisse de 9,1% avec un impact négatif de change. En organique, il s'est contracté de 5,6%, une performance 'au-dessus des prévisions de dépenses publicitaires'.

Veolia annonce avoir levé deux milliards d'euros dans des conditions 'très attractives', avec un carnet d'ordres dépassant les six milliards et 'provenant d'investisseurs nombreux et de qualité (plus de 500 ordres en provenance de trois continents)'. Les produits de cette opération servent à refinancer l'acquisition la semaine dernière de 29,9% du capital de Suez auprès d'Engie.

Vivendi prend acte de la décision du Président du tribunal de commerce de Paris de ne pas faire droit à sa demande de convocation dans les meilleurs délais d'une Assemblée générale du groupe Lagardère. Le groupe va faire appel de cette décision. Il souhaite obtenir la convocation rapide d'une assemblée générale de Lagardère.

Oddo anticipe une forte accélération de la rentabilité au 3e trimestre pour Airbus avec un EBIT ajusté de 930 millions d'euros (-42%) et des ventes de 11,6 milliards d'euros (-24%). L'analyste réitère sa recommandation d'achat avec un objectif de cours de 89 euros.

Unibail (+13%) échappe au mouvement de correction, un groupe d'actionnaires s'opposant au plan de refinancement de 3,5MdsE par AK.

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