C'est un scénario devenu classique: les indices clôturent au zénith le mois calendaire cette année et cela va encore se vérifier ce mois-ci puisque la bourse de Paris (+0,75%) finit au plus haut du jour (6.804) et du mois d'octobre (+4%) mais également depuis le 17 août dernier.

Paris a fait la course en tête en Europe (l'E-Stoxx50 se contente de +0,2%), malgré des taux longs en nette hausse et un bien mauvais chiffre de la croissance US au T3.

A noter que le DAX recule de -0,06% à Francfort, Londres perd également -0,05%... mais Bruxelles flambe de +1,75%.

A Wall Street, les indices US ont rouvert en hausse et amplifient également leur avance (Dow Jones +0,5%, S&P500 +0,9% à 4.593) et Nasdaq (+1,2% à 15.420) pulvérise son précédent record des 15.405 du 6 septembre, comme si la hausse du PIB US n'avait pas été moitié moins forte que prévu !

Le communiqué final de la réunion de la Banque centrale européenne puis la conférence de presse de Christine Lagarde furent 2 'non-événements', ce qui était en réalité un peu le scénario espéré par les marchés : zéro décision, zéro annonce, et la confirmation que les pressions inflationnistes seront plus durables qu'anticipé... mais que tout le monde se rassure, la BCE ne change rien à sa stratégie pour l'instant, la fin du PEPP est bien pour mars 2022, que l'enveloppe ait été ou non intégralement absorbée.

Message reçu 5/5, par les bourses du vieux continent : les scores ne bougent pas.

En revanche, l'obligataire réagit fébrilement avec une tension généralisée +4 sur les Bunds et +5Pts nos OAT (à 0,217%), et l'écart atteint même +11,5Pts sur les BTP italiens (à 1,004%) qui se dégradaient même jusque vers 1,0500%, repassant pour la 1ère fois au-dessus du rendement des 'Gilts' (1,0100%) pour la 1ère fois depuis 6 mois.

Mais il faut relativiser cette chute de nos bons du Trésor puisqu'ils s'étaient détendus la veille de -6 à -7Pts de base, sans beaucoup d'explication, sinon le rééquilibrage des portefeuilles en fin de mois, alors que les actions avaient pris beaucoup d'avance: sur 48H, on peut désormais parler de statu-quo.

Autre temps fort de la journée, les investisseurs ont pris connaissance à 14h30 de la première estimation de la croissance américaine de troisième trimestre: le PIB des Etats-Unis s'est fortement contracté de +6,7% vers 2% au troisième trimestre 2021 en rythme annualisé, d'après la toute première estimation du Département du Commerce.

A titre de comparaison, Jefferies ne craignait qu'un ralentissement à un taux de 3,8%. Cette décélération de la croissance économique est attribuée par le Département du Commerce à un ralentissement des dépenses de consommation des ménages.

'Une résurgence des cas de Covid-19 s'est traduite par de nouvelles restrictions et des reports de réouvertures d'établissements dans certaines parties du pays', explique-t-il, pointant aussi la diminution des aides gouvernementales.

Les inscriptions aux allocations chômage ont diminué de -10.000 la semaine du 18 octobre aux Etats-Unis pour s'établir à 281.000 contre 291.000 (chiffre révisé) la semaine précédente, indique le département du travail américain. Il s'agit du plus faible niveau enregistré depuis mars 2020, précise le rapport.

A l'issue de la semaine du 11 octobre, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités s'est établi à 2.243.000, soit un recul de 237.000 par rapport au niveau révisé de la semaine précédente. Il s'agit aussi du niveau le plus bas enregistré depuis mars 2020, souligne le département du travail.

Côté Europe, l'inflation a encore accéléré en Allemagne au mois d'octobre, montrent des données préliminaires publiées jeudi par Destatis, ce qui confirme les fortes pressions sur les prix qui s'exercent sur la première économie d'Europe.

L'indice des prix à la consommation a augmenté de 4,5% sur un an (et de +0,5% en séquentiel), après une hausse de 4,1% en septembre et de 3,9% en août, selon des données provisoires de l'office fédéral de la statistique.

'Le facteur décisif a été la forte hausse des prix de l'énergie', estiment les économistes de Commerzbank.

'Cela laisse penser que l'inflation augmentera encore de manière significative en novembre', prévient la banque allemande.
En données harmonisées aux normes européennes (IPCH), l'indice des prix à la consommation a augmenté de 4,6% en octobre sur un an, d'après les calculs de Destatis.

L'Euro regagne du terrain, +0,6% à 1,1675/$, l'or refranchit les 1.800 (+0,5% à 1.802$) malgré la forte tension des taux déjà évoquée.

Dans l'Hexagone, les valeurs 'tech' dominent largement le classement avec Cap Gemini +6%, Dassault Systèmes +5,9%, ST-Micro +6,35% (le fabriquant de puces publie un résultat dilué par action en hausse à 0,51 dollar au titre du troisième trimestre 2021, au lieu de 0,26 dollar un an auparavant, et une marge d'exploitation augmentée de 660 points de base en variation annuelle, à 18,9%).

Capgemini a réalisé au troisième trimestre 2021 un chiffre d'affaires de 4,55 milliards d'euros, en hausse de 13,2% sur un an en organique. Le groupe de services informatiques annonce un relèvement de ses objectifs 2021, visant désormais une croissance à taux de change constants entre +14,5% et +15%.

TotalEnergies a annoncé des résultats en forte hausse au titre du troisième trimestre, avec un résultat net ajusté de 4.8 milliards de dollars pratiquement multiplié par six et dépassant largement le consensus (4.1 milliards). Le groupe versera un dividende de 0.66 euro par action au titre de l'exercice 2021.

Airbus publie un BPA de 3,36 euros au titre des neuf premiers mois de 2021, contre -3,43 euros un an auparavant, et un EBIT ajusté de 3,37 milliards d'euros, à comparer à -125 millions sur la même période en 2020. Dans le même temps, les revenus de l'avionneur ont augmenté de 17% à 35,2 milliards d'euros.

Lagardère affiche au 30 septembre 2021, un chiffre d'affaires de 3,54 milliards d'euros, soit une évolution de +8% en données publiées et de +13% en données comparables, écart s'expliquant par des effets de change et de périmètre défavorables.


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