Les mauvaises nouvelles redeviendrait-elles de 'bonne nouvelles' ?
La forte contraction (-0,9%) du PIB américain est salué par un rebond de +0,5% des indices US en préouverture : le risque de nouvelles -fortes- hausses de taux s'éloignerait un peu.

La Bourse de Paris qui évoluait proche de l'équilibre ce jeudi matin repasse positive de +0,5% avec un CAC40 évoluant autour de 6.285 (6.300 au plus haut ce matin à l'ouverture).
C'était un peu décevant car Wall Street à bondi de +2,5% en moyenne la veille (Nasdaq +4,1%) suite à un relèvement de 75 points de base des taux de la Fed (à 2,50/2,75%) qui ne semble pas avoir déstabilisé le marché.

Dans un communiqué publié hier soir, la Réserve fédérale a annoncé son intention de relever ses taux pour une quatrième fois de suite.

La banque centrale a également laissé entendre qu'elle pourrait en décider d'autres d'ici la fin de l'année, en fonction des données économiques à paraître.

'Son président, Jerome Powell, a clairement fait comprendre que le combat contre l'inflation restait une priorité, même au prix d'une éventuelle entrée en récession', soulignent les analystes de Commerzbank.

Mais les annonces de l'autorité centrale se sont révélées parfaitement conformes aux attentes du marché, ce qui fait que les investisseurs ont accordé une attention accrue au langage utilisé concernant le récent ralentissement de la croissance économique.

A ce titre, bon nombre d'économistes s'attendent à ce que la Fed prenne des mesures plus prudentes à mesure que sa politique monétaire deviendra plus restrictive.

'Les changements subtils dans la déclaration du FOMC ainsi que les commentaires du président Powell lors de la conférence de presse renforcent notre attente que d'ici septembre, la Fed relèvera les taux à un rythme moins agressif', assurent les équipes de Lombard Odier.

La banque privée suisse dit ainsi prévoir une nouvelle augmentation de 50 points de base à l'issue de la réunion de septembre, suivie d'augmentations de 25 points de base lors des réunions suivantes.

Pour l'heure, le second trimestre de contraction du PIB plaide pour une FED moins agressive en septembre.
Le PIB réel des Etats-Unis a diminué de 0,9% en rythme annualisé selon une première estimation du Département du Commerce, alors qu'un retour à la croissance (+0,4 à +0,5%) était espéré en moyenne par les économistes.

Cette contraction intervient après une baisse de 1,6% au premier trimestre, marquant donc une entrée du pays en récession, le ralentissement de la baisse reflétant principalement une reprise des exportations et une diminution plus faible des dépenses fédérales.

Par ailleurs, l'indice des prix PCE a augmenté de 7,1%, comme au trimestre précédent. En excluant les prix des aliments et de l'énergie, l'indice a augmenté de 'seulement' +4,4%, soit un assagissement des pris après +5,2% au premier trimestre.
Après trois semaines consécutives de progression, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont repris le chemin de la baisse (-5.000) la semaine dernière aux Etats-Unis, montrent des données publiées jeudi par le Département du Travail (256.000 à l'issue de la semaine du 17 au 23 juillet, mais c'est un trompe l'oeil car le chiffre de la semaine précédent avait été révisé de +10.000).

La moyenne mobile sur quatre semaines, censée mieux refléter les tendances de fond sur le marché du travail, s'est établie à 249.250, soit une hausse de 6.250 d'une semaine à l'autre.

Ces données semblent confirmer le scénario d'une bonne résistance du marché de l'emploi et donc de l'économie.
Les intervenants se préparent à une journée particulièrement chargée sur le front des publications trimestrielles, de nombreux poids-lourds européens de la trempe d'ArcelorMittal, Nestlé, Sanofi, Stellantis ou Volkswagen ayant déjà dévoilé leurs comptes en début de matinée.

Du côté de l'obligataire, l'embellie reprend de plus belle : nos OAT se détendent de -9Pts vers 1,4400% (contre 1,9500% le 21/07), les Bunds de -8Pts à 0,86%, contre 1,3600% il y a une semaine (le 21 juillet) à la même heure.
Le BTP italiens se détendent de -12Pts vers 3,3050%... le 'spread' avec le Bund se contractant à +245Pts, ce qui reste inquiétant.
Côté devises, l'Euro recule de -0,3% vers 1,016% tandis que le pétrole reprend encore 0,5% à 108$ à Londres.

Parmi les résultats des plus importantes entreprises, EDF a annoncé une perte nette semestrielle à plus de 1,3 milliards d'euros, à comparer avec un bénéfice de 3,7 milliards d'euros sur le premier semestre 2021.
Stellantis porté par ses 8MdsE de bénéfices (+34%) au 1er semestre (ventes en hausse de +17% à 88MdsE et marges en forte hausse avec la priorisation des véhicules 'premium') grimpe de +5%, Schneider s'adjuge +5,4%.

Orange annonce un résultat net de 1,47 milliard d'euros au titre du premier semestre 2022, en hausse de 4,07 milliards en données historiques et de 369 millions hors dépréciation de l'écart d'acquisition de l'Espagne.

Bénéficiant d'une quasi-doublement des prix du Brent sur le trimestre, conséquence notamment de la guerre en Ukraine, TotalEnergies a vu son résultat net ajusté atteindre 9,8 milliards de dollars, presque triplé d'une année sur l'autre.

Air Liquide publie un résultat net part du groupe de 1,3 milliard d'euros pour les six premiers mois de 2022, en croissance de 5,3%, et une marge opérationnelle de 16,1%, en recul de 1,9 point en publié mais en amélioration de 0,5 point hors effet énergie.

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