La Bourse de Paris en termine quasiment au plus bas du jour, avec -4,3% environ vers 4.378, dans un volume relativement étoffé de -4MdsE... mais qui s'explique aisément par un 'effet rattrapage ' à la baisse après un pont de 3 jours.

Le CAC40 vient d'effacer en 2 séances la totalité des gains engrangés depuis le 24 avril, même diagnostic sur les places européennes (-3,8% sur l'E-Stoxx50 vers 2.816).
La journée avait mal commencé sur les marchés asiatiques (-4% à Hong Kong dont le PIB plonge de -8,9%, -3,5% à Séoul, -6% à Bombay, les places de la Chine continentale étant fermées) suite au risque de regain de tension commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Wall Street se montre plus résilient (les indices US cèdent entre -0,3% et -0,8% et c'était plus du double à l'ouverture) mais après avoir chuté de -3% vendredi.
Cette séance a également été ponctuée par la publication d'indices PMI manufacturiers en baisse historique partout dans le monde.
Seul le Nasdaq se détache, une nouvelle fois, avec un gain de +0,5%, car cet indice est peu pondéré en valeurs industrielles.

La Département du Commerce a en effet dévoilé une chute de -10,3% des commandes à l'industrie aux États-Unis en mars, alors que les analystes misaient sur un recul de -9,7%.
Mais il y a pire : les commandes de biens durables (notamment les voitures, les machine outil, le matériel ferroviaire, d'extraction pétrolière, les avions) ont quant à elles plongé de -14,7% au mois de mars: le Dow Jones est le premier impacté.

En ce qui concerne le coup de déprime des marché, il n'est pas que 'conjoncturel': Wall Street s'inquiète d'une reprise des hostilités commerciales sino-américaines, Donald Trump présentant cela comme des mesures de rétorsion aux mensonges et falsification des données relatives à la crise sanitaire interne par Pékin.

Il avait assuré jeudi dernier détenir des preuves selon lesquelles le Covid-19 proviendrait du laboratoire de virologie P4 de Wuhan, alimentant encore un peu plus les tensions déjà vives entre Washington et Pékin.

Le président américain brandit la menace de nouvelles surtaxes contre les produits chinois et d'une interdiction d'investir dans les entreprises chinoises intégrées dans les grands indices internationaux.

Les investisseurs sont d'autant moins enclins à poursuivre leurs achats après le rebond du mois d'avril que les indices PMI manufacturiers du mois écoulé sont catastrophiques.

Se repliant de 43,2 en mars à 31,5 en avril, l'indice PMI IHS Markit de l'industrie manufacturière en France signale en effet la plus forte détérioration de la conjoncture dans le secteur manufacturier depuis le lancement de l'enquête, il y a plus de vingt-deux ans. Cette chute historique reflète notamment une contraction sans précédent de la production manufacturière française : de nombreuses usines ont en effet dû fermer afin de limiter la propagation de l'épidémie de coronavirus.

La meilleure illustration nous est fournie par l'effondrement de -88,8% des ventes de voitures particulières neuves en avril 2020 avec à peine 21.000 immatriculations en données brutes et à nombre de jours ouvrés identique par rapport à avril 2019 (21 jours en avril 2020 et 21 jours en avril 2019).
Sur les quatre premiers mois de l'année 2020, on compte 385.676 immatriculations, le marché français des voitures particulières neuves est en baisse de 48,0% en données brutes et de 48,6% à nombre de jours ouvrés comparable par rapport à la même période de 2019 (85 jours sur les 4 premiers mois de 2020 et 84 jours sur la même période de 2019).

Dans l'Euro-zone, l'indice PMI final IHS Markit pour l'industrie manufacturière s'est établi à 33,4 en avril, se repliant ainsi fortement par rapport à mars (44,5) et s'inscrivant en dessous de sa dernière estimation flash. Il affiche ainsi son plus faible niveau depuis le lancement de l'enquête en juin 1997, éclipsant ses précédents records établis au cours de la crise financière mondiale de 2009 et indiquant une dégradation considérable de la conjoncture au début du deuxième trimestre.

En Italie, le PMI manufacturier s'établit à 31,1 contre 40,3 en avril.

Dans l'actualité des valeurs, les pétrolières sont à la peine ce lundi même si le 'WTI' est remonté de -15% ce matin vers l'équilibre, à 20$ : Technip-FMC décroche de -9,9%, Vallourec de -7,9%, Total de -7,2% (à la veille de ses trimestriels).
Le secteur du BTP a également souffert avec -8% sur Bouygues, -6% sur Vinci, -5% sur Spie.

Grande lourdeur dans tout ce qui touche au transport aérien avec Safran -7,4%, Airbus -5%, et ADP (-6,2%) qui chute alors que l'aéroport d'Orly pourrait rester fermé jusqu'à l'automne, indique ce matin le journal Les Echos. Roissy CDG devrait prendre en charge tout le trafic estival en raison de la reprise progressive mais lente du trafic aérien... avec seulement 2 aérogares opérationnels sur 8 durant l'été.

La Commission européenne a autorisé une mesure d'aide française d'un montant de 7 milliards d'euros consistant en une garantie d'État pour des prêts et en un prêt d'actionnaire en faveur d'Air France. Cette aide permet de fournir à l'entreprise un soutien de trésorerie urgent dans le contexte de la pandémie de coronavirus.

Peugeot (-3,9%) annonce un redémarrage progressif et sécurisé de la production lors des prochaines semaines avec une première vague de réouvertures partielles de l'activité industrielle entre le 4 et le 11 mai (à partir du 11 mai en France), en tenant compte du contexte commercial.

Crédit Suisse réduit ses prévisions de bénéfice par action 2020 et 2021 sur Rexel (-5%) de 38% et 9%, respectivement, car le bureau d'analyses intègre l'impact des fermetures liées au Covid-19 dans ses estimations.

Les analystes abaissent leur objectif de cours à 10 E et confirment leur conseil à neutre sur la valeur.

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