La Bourse de Paris tente de sauver ses supports (7.230 sur le CAC40) mais l'entreprise s'avère compliquée avec les craintes de défaut de deux banques américaines (dont l'une -SVB.Financial- renonce à se recapitaliser, et l'autre -Silvergate- spécialisée dans les cryptos jetterait l'éponge).
Voilà que ressurgissent les doutes des investisseurs sur la santé du système financier des Etats-Unis.
L'indice CAC40 qui avait perdu 2% en matinée (et testé les 7.170) s'était bien repris avant les chiffres de l'emploi US (-0,9% à 7.255) dégringole de nouveau de 1,9% à 7.175 points: la perte hebdomadaire avoisine -2,5%.
A noter que l'Euo-Stoxx50 lâche près de -1,9% (-2% hebdo) et Londres -2%.

La Silicon Valley Bank (SVB) vient d'annoncer qu'elle a échoué à lancer une augmentation de capital en vue de se renflouer après avoir essuyé de lourdes pertes sur la vente d'une partie de son portefeuille obligataire (1,8Mds$).

Le titre de cette entreprise vieille de 40 ans, qui aide à financer les sociétés technologiques californiennes, dévissait de plus de 60% hier soir à la clôture de Wall Street... et reste suspendue ce vendredi (alors qu'elle ne peut plus faire face aux retraits et restituer leur argent aux clients, ce qui est la définition même de la banqueroute).
Elle entraine dans son sillage Signature Bank (-31%) qui pourrait à son tour faire face à d'importants retraits ('bankrun').
L'ETF sectoriel 'banque' aux Etats Unis connais sa pire semaine depuis l'automne 2008, avec un repli hebdomadaire de près de -10%.

Dans le secteur bancaire toujours, Silvergate Capital, un établissement très tourné vers les cryptomonnaies, a poursuivi sa chute (-42%) hier après avoir manifesté son intention de se mettre prochainement en liquidation.

Ces annonces ont fait chuter, jeudi, les marchés d'actions américains, qui redoutent un effet domino de la crise sur le modèle des enchaînements qui avaient précipité la crise financière de 2008.
La réouverture à l'équilibre ce vendredi était jugée rassurante mais les indices US repartent à la baisse après 1/2 de cotations, avec -0,5% sur le S&P500 et -1% sur le Nasdaq.

Jeudi soir, l'indice Dow Jones avait terminé en baisse de presque 1,7%, le S&P 500, plus large, a cédé 1,8%, tandis que le composite du Nasdaq lâchait plus de 2%.

Ce sont principalement les valeurs financières qui ont été attaquées, les investisseurs cherchant à réduire leurs positions vis-à-vis des secteurs les plus sensibles aux incertitudes du moment.
L'action Bank of America a ainsi cédé plus de 6%, Citigroup environ 4% et Morgan Stanley pas loin de 3%.

Ces craintes ont logiquement entraîné une ruée vers les actifs moins risqués, tels que l'or ou les obligations d'Etat.
Les taux se détendent d'ailleurs spectaculairement alors que les experts anticipent une action de la FED sur l'interbancaire pour éviter un gel (dans un climat de suspicion réciproque), ce qui rajouterait de la liquidité.
Nos OAT effacent -18Pts à 2,96%, les Bunds -19Pts à 2,451% et les BTP italiens -11Pts à 4,28%.

Outre Atlantique, la détente est du même ordre qu'en Europe avec -18,5Pts à 3,735%, le rendement du '30 ans' retombe également sous 3,75%.
Le 'NFP' -très attendu- publié à 14H30 fait plutôt figure de non-événement.

L'économie US a permis la création de 311.000 emplois: cela marque un net ralentissement après la forte hausse du mois de janvier (517.000 postes créés), mais c'est 45% de plus que les 215.000 nouveaux jobs attendus.
Wall Street tente de se rassurer avec un taux de chômage à 3,6% ainsi qu'avec la stabilisation de la croissance des salaires.

Les économistes de Barclays avaient donc raison de lancer un sérieux avertissement hier.
'Nous pensons que des chiffres solides de l'ordre de 200.000 créations de postes seraient suffisants pour entraîner un relèvement de taux de 50 points de base à l'issue du prochain FOMC', avaient prévenu les équipes de la banque britannique.
Mais pour l'heure, l'affaire 'SVB' mobilise toute l'attention et la grande question est de savoir si c'est un incident isolé, ou le sommet de l'iceberg d'un problème plus systémique, vu le climat de surendettement général et l'éclatement de la bulle immobilière.
A noter que le Dollar se fait durement secouer, avec une perte brutale de -0,9% vers 1,0670/E, ce qui le ferait finir la semaine au plus bas.

Au sein du CAC40 et du SBF-120, les banques souffrent avec Sté Générale -5,8%, BNP-Paribas -4,5% et Crédit Agricole -3,5%, sans oublier Scor avec -5,5%.

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