La bourse de Paris achève cette dernière séance de la semaine sur une contraction de 1,3%, à 7220 points, pénalisée par le lourd repli des valeurs bancaires, à l'instar de Société Générale (-4,5%), BNP Paribas (-3,8%) ou encore Crédit Agricole (-2,5%).

L'indice parisien cède ainsi 1.7% sur la semaine écoulée mais conserve toujours un gain impressionnant de 11,5% depuis le début d'année.

Aujourd'hui, la nervosité était palpable sur les marchés en raison de craintes au sujet d'une possible défaillance de deux banques américaines, SVB Financial et Silvergate.

La Silicon Valley Bank (SVB) vient d'ailleurs d'annoncer qu'elle a échoué à lancer une augmentation de capital en vue de se renflouer après avoir essuyé de lourdes pertes sur la vente d'une partie de son portefeuille obligataire (1,8 Md$) pour tenter de dégager des liquidités.

Le titre de cette entreprise vieille de 40 ans, qui aide à financer les sociétés technologiques californiennes, dévissait de plus de 60% hier soir à la clôture de Wall Street... et reste suspendu ce vendredi (alors que la société ne peut plus faire face aux retraits et restituer leur argent aux clients, ce qui est la définition même de la banqueroute).

Elle entraîne dans son sillage First Republic Bank (-50%) et Signature Bank (-31%) qui pourrait à son tour faire face à d'importants retraits ('bankrun').

L'ETF sectoriel 'banques régionales' aux Etats-Unis connait sa pire semaine depuis l'automne 2008, avec un repli hebdomadaire de près de -10%.

Dans le secteur bancaire toujours, Silvergate Capital, un établissement très tourné vers les cryptomonnaies, a poursuivi sa chute (-42%) hier après avoir manifesté son intention de se mettre prochainement en liquidation.

Ces annonces ont fait chuter, jeudi, les marchés d'actions américains, qui redoutent un effet domino de la crise sur le modèle des enchaînements qui avaient précipité la crise financière de 2008. En effet, ces cas font renaître les doutes des investisseurs quant à la santé du système financier des Etats-Unis, et la soutenabilité des niveaux d'endettement actuels.

Ce sont principalement les valeurs financières qui ont été attaquées ces dernières 48H, les investisseurs cherchant à réduire leurs positions vis-à-vis des secteurs les plus sensibles aux incertitudes du moment.
L'action Bank of America a ainsi cédé plus de 6% (-3% aujourd'hui), Citigroup environ 4% et Morgan Stanley pas loin de 3%.

Ces craintes ont logiquement entraîné une ruée vers les actifs moins risqués, tels que l'or (+2,7% à 1.864$) ou les obligations d'Etat.

Les taux se détendent d'ailleurs spectaculairement alors que les experts anticipent une action de la FED sur l'interbancaire pour éviter un gel (dans un climat de suspicion réciproque), ce qui rajouterait de la liquidité.
Nos OAT effacent -17,5Pts à 2,965%, les Bunds -18Pts à 2,461% et les BTP italiens -11Pts à 4,28%.

Outre Atlantique, la détente est encore plus spectaculaire: le rendement du '10 ans' chute de -22Pts à 3,00%, le rendement du '30 ans' retombe également sous 3,705%, le rendement du '2 ans' efface -25Pts à 4,65%.

Le 'NFP' -très attendu- publié à 14H30 fait plutôt figure de non-événement.

L'économie US a permis la création de 311.000 emplois: cela marque un net ralentissement après la forte hausse du mois de janvier (517.000 postes créés), mais c'est 45% de plus que les 215.000 nouveaux jobs attendus.

Wall Street tente de se rassurer avec un taux de chômage à 3,6% ainsi qu'avec la stabilisation de la croissance des salaires (+0,2%).

Dans l'actualité des sociétés, Casino a publié ce matin un CA consolidé du Groupe de 33,6 MdsE, en hausse de +5,2% en comparable par rapport à l'exercice précédent. Le Résultat Net de l'ensemble consolidé, Part du Groupe s'établit à -316 ME contre -534 ME en 2021.

ArcelorMittal a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de Companhia Siderúrgica do Pecém (CSP) au Brésil, une opération bouclée sur la base d'une valeur d'entreprise d'environ 2,2 milliards de dollars.

Spie a fait état vendredi d'une 'excellente' performance financière au titre de son exercice 2022. Sa production annuelle a atteint 8,09 milliards d'euros, en hausse organique de 6,9% par rapport à 2021.

Pour l'exercice 2023, Spie a déclaré viser une croissance organique 'mid-single-digit', c'est-à-dire autour de 5%, avec une poursuite de l'amélioration de sa marge d'BITA.

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