La Bourse de Paris (+2,5%) enregistre l'une des plus fortes hausses de la décennie en 8 heures de cotations prises en continue, avec une directissime de +6,5% (5.700/6.025) sans la moindre consolidation intermédiaire.
Vu le contexte (inflation revue à la hausse et objectif de taux US relevés à 5%, menace de grève générale en France, multiplication de l'évocation d'un conflit ukrainien dégénérant en guerre nucléaire, etc.) ce sursaut porte la signature d'une intervention massive de la FED pour infléchir la trajectoire du 'VIX' qui franchisait une résistance cruciale à 33 tandis que les 3 principaux indices US pulvérisaient leurs plancher annuels, via un 'gap' de rupture à 15H30.
C'est un signal fort envoyé aux marchés : les banques centrales entendent garder le contrôle et interdire une correction prenant les allures d'un 'krach'.
Et elles orchestrent symétriquement un 'flas-krach' à la hausse qui coûte des milliards aux vendeurs à découvert, contraints de se racheter en catastrophe malgré un contexte 'macro' qui leur donne raison à 120%.


L'Euro-Stoxx50 passe le cap des +2,5% à 3.444 après la publication de ventes de détail et des prix à l'importation pour septembre aux Etats-Unis qui rassurent un peu... dans la mesure où cela ne fournit pas de nouveaux prétextes à la FED pour durcir sa lutte contre l'inflation.

Attendues en légère hausse par les économistes, les ventes de détail aux Etats-Unis ont stagné en septembre, après une hausse de 0,4% le mois précédent (chiffre révisé d'une progression de 0,3% estimée initialement), selon le Département du Commerce.
En excluant le secteur automobile (véhicules et équipements), les ventes de détail américaines affichent un gain symbolique de 0,1% le mois dernier par rapport à août, là où le consensus de marché anticipait au contraire une petite diminution.

Les prix à l'importation aux Etats-Unis ont baissé de 1,2% en septembre en rythme séquentiel selon le Département du Travail, après une recul de 1,1% le mois précédent (soit +6% en rythme annuel). Hors décrue de 7,5% des prix des carburants, ils se sont également tassés de 0,4% en septembre.

De leur côté, les prix à l'exportation ont diminué de 0,8% en global, soit +9,5% en rythme annuel.
Il y avait également des 'stats' ce matin en Europe : selon les premières estimations publiées par Eurostat, la zone euro a enregistré un déficit des échanges de biens avec le reste du monde de 50,9 milliards d'euros en août 2022, contre un excédent de 2,8 milliards d'euros un an plus tôt, en août 2021. Les échanges intra-zone euro ont atteint 210,5 milliards d'euros en août 2022, en hausse de 34,8% par rapport à août 2021.

Les opérateurs ont également pris connaissance de l'indice des prix à la consommation en France pour le mois dernier: ils augmentent de 5,6% en septembre, en ralentissement donc après +5,9% en août, selon l'Insee qui confirme donc son estimation provisoire publiée en fin de mois dernier.

Les marchés de taux saluent les chiffres du jour et la détente est générale avec des T-Bonds US à -7Pts vers 3,88%, des OAT à -10Pts à 2,80%, des Bunds à -9Pts vers 2,21%, des BTP italiens à -10Pts (4,61%).
Les 'Gilts' britanniques se détendent de -20Pts (et -50Pts en 48H) alors que le Ministre des finances jette l'éponge et démissionne, sa réforme fiscale étant largement enterrée: la Bank of England a gagné la partie selon la 'City'.

L'autre grand rendez-vous de ce vendredi, ce sont les premiers trimestriels (juillet/septembre): JPMorgan Chase publie un bénéfice net en recul de 17% à 9,74 milliards de dollars au titre du troisième trimestre 2022, soit 3,12 dollars par action, en raison essentiellement de provisions pour pertes sur crédit de 1,54 milliard sur la période... mais c'est mieux que prévu et le titre gagne +5,5% en préouverture.

JP Morgan a vu des revenus s'accroitre de 10% à 33,5 milliards de dollars, avec une croissance de 34% de ses revenus d'intérêts nets sur fond de taux plus élevés, mais une contraction de 8% de ses autres types de revenus.

Citigroup publie un chiffre d'affaires de 18,5 Mds$, en hausse de 6% par rapport à la même période un an plus tôt et le BPA ressort à 1,63$, en recul de 24%.
Wells Fargo fait part d'un BPA en recul de 27%, sous l'effet d'importantes constitutions de provisions pour pertes sur l'activité crédit.
Hors secteur bancaire, le groupe d'assurance et de services de santé UnitedHealth a indiqué relever ses perspectives de BPA ajusté pour l'année 2022 à entre 21,85 et 22,05 dollars, à l'occasion de la publication de ses résultats de troisième trimestre.

Du côté des valeurs à Paris, Danone annonce sa décision de lancer le processus de transfert du contrôle de son activité Essential Dairy and Plant-based (EDP) en Russie, 'meilleure option pour assurer la continuité de la performance opérationnelle de cette activité'.

Thales a annoncé un nouveau partenariat avec Microsoft, pour proposer une offre conjointe de services renforcés de détection et de réponse aux menaces cyber au sein des environnements cloud en s'appuyant sur les solutions Sentinel et Defender de l'Américain.

Pernod Ricard annonce accroître significativement sa participation minoritaire dans le portefeuille de vins et de spiritueux super-premium de Sovereign Brands. ' Cet investissement additionnel renforcera l'ambitieux partenariat de long terme initié en septembre 2021 et déjà marqué par le succès ' indique le groupe.

Stifel maintient sa recommandation 'conserver' et son objectif de cours de 200 euros sur Pernod Ricard, au lendemain de l'annonce par le groupe de spiritueux qu'il allait accroitre sa participation dans Sovereign Brands.

Oddo BHF réaffirme son opinion 'surperformance' sur Engie mais avec un objectif de cours ajusté de 18,5 à 17 euros, à la suite du relèvement moyen du CMPC de 130 pb environ à 7,2%, et avec des estimations à présent 18% et 8% au-dessus du consensus 2023-24.


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