PARIS (awp/afp) - Les marchés boursiers gardent leur calme lundi, malgré l'escalade militaire au Moyen-Orient entre l'Iran et Israël, tout en conservant un oeil attentif sur l'évolution des prix du pétrole, qui connaissent une hausse limitée après une flambée vendredi.

En Europe, dans les premiers échanges vers 7H20 GMT, Paris prenait 0,46%, Francfort 0,30% et Londres 0,24% Milan prenait 0,63%.

Côté Asie, Hong Kong restait stable (-0,02%) et Shanghai perdait 0,41%. Tokyo a terminé en hausse de 0,36%.

"Les investisseurs font preuve de prudence après un week-end marqué par les attaques mutuelles entre l'Iran et Israël. Mais il n'y a pas de mouvement de vente de panique", résume Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.

L'escalade militaire entre l'Iran et Israël se poursuit. Téhéran a tiré lundi de nouveaux missiles sur plusieurs grandes villes israéliennes, faisant au moins trois morts selon les secours, en réponse à des frappes qui ont atteint son territoire pour la quatrième nuit consécutive.

Israël a de son côté dit viser en Iran des "dizaines" de sites de missiles sol-sol et des installations militaires dans l'ouest du pays. Ont aussi été bombardées la capitale et la ville sainte de Machhad à l'extrémité nord-est de l'Iran.

Les marchés financiers se gardent toutefois de toute réaction d'ampleur.

"Lorsque les tensions au Moyen-Orient s'intensifient, l'impact sur l'économie mondiale et les marchés passe par les prix de l'énergie", a relevé Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.

Or, les prix du pétrole évoluaient en hausse limitée lundi en début de matinée, après une flambée jusqu'à 13% vendredi. Vers 7H20 GMT, le cours du baril de WTI américain grimpait de 1,15% à 73,82 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,99% à 74,97 dollars.

Cela s'explique notamment par "un excédent d'offre de pétrole attendu" qui tempère la pression, explique Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB. Plusieurs pays de l'Opep+ ont en effet déjà annoncé une hausse de la production de pétrole début juin.

L'évolution des Bourses dépendra donc de "l'existence de perturbations physiques réelles de l'approvisionnement mondial en pétrole, y compris en provenance d'Iran", abonde Michael Wan, analyste de la banque MUFG.

Les investisseurs guettent aussi "le risque de perturbations dans le détroit d'Ormuz - un point de passage critique pour un tiers des flux pétroliers mondiaux", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Sur le plan militaire, "le président Trump semble avoir apaisé les craintes en déclarant que les deux parties pourraient parvenir à une résolution", ce qui rassure les marchés, relève Kathleen Brooks.

Le président américain, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à "trouver un accord". Il a ajouté qu'il est "possible" que les États-Unis s'impliquent dans le conflit.

Dans ce contexte, l'or, valeur refuge par excellence en cas de tensions géopolitiques, n'était pas recherché. Vers 7H15 GMT, l'once reculait de 0,49%, à 3.415,23 dollars.

Même chose du côté des emprunts d'État, autre valeur refuge en cas d'incertitudes. Vers 7H15 GMT, les rendements de l'emprunt à dix ans américain atteignaient 4,44%, contre 4,40% vendredi en clôture.

Côté change, le dollar reculait de 0,24% à 1,1572 dollar pour un euro.

Luca de Meo quitte Renault, pressenti chez Kering

Dans les premiers échanges sur la Bourse de Paris, l'action Renault perdait plus de 6% tandis que le groupe de luxe Kering bondissait de plus de 6%, au lendemain de l'annonce par Renault du départ de son directeur général Luca de Meo.

M. de Meo est pressenti pour prendre les rênes du géant de luxe Kering, qui n'a, pour le moment, rien confirmé ou démenti.

Ce départ est "indéniablement une mauvaise surprise" et "illustre, peut-être, à nouveau la difficulté pour l'automobile d'attirer et de retenir ses talents", selon les analystes d'Oddo Bhf.

afp/jh