Les investisseurs, et nous autres médias d'ailleurs, adorons nous étonner des vitupérations de Donald Trump, prompt à dégoupiller à la moindre occasion. Mais évitons de trop infantiliser le Président américain, malgré ses travers. Sa façon de négocier suit un schéma récurrent : la carotte et le bâton. Après avoir brocardé Huawei depuis vendredi, les Etats-Unis ont assoupli leur discours en offrant à la Chine une nouvelle fenêtre de dialogue. Pékin a saisi la balle au bond, par l'intermédiaire de son Ambassadeur à Washington, qui a affirmé hier sur Fox News que son pays "est prêt à reprendre les négociations", non sans mettre l'échec du mois de mai au passif du camp américain, qui "a plusieurs fois changé d'avis". C'est de bon augure, même si cela n'a pas empêché les Etats-Unis de maintenir la pression sur le volet technologique en faisant circuler des rumeurs d'inscription sur une "liste noire" de plusieurs firmes de surveillance chinoises.
 
La partie de poker se poursuit donc dans le dossier économique le plus important de cette fin de décennie. Pendant ce temps, à Londres, il y a longtemps que Theresa May a engagé ses derniers pence dans la partie. Hier, la Première ministre a tenté un ultime coup : soumettre à nouveau son accord de Brexit en y incluant la possibilité d'organiser un nouveau referendum sur la sortie de l'UE, pour appâter les Travaillistes. Les Brexiters ont manqué de s'étouffer en l'apprenant. Ils ont logiquement appelé May, accusée de trahir le vote et sa mission, à démissionner immédiatement. La journée s'annonce, une fois de plus, haute en couleurs à Londres.
 
Le CAC40 a démarré la séance en baisse de 0,07% à 5381 points.
 
Les temps forts économiques du jour
 
La journée sera encore calme au niveau macro-économique, si l'on excepte les derniers chiffres de l'inflation britannique (10h30) et les stocks pétroliers hebdomadaires des États-Unis (16h30). Mais le patron de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a laissé entendre que la banque centrale américaine pourrait baisser ses taux si l'inflation se révélait trop faible, ce qui alimente ce matin les débats sur la trajectoire de la politique de la Fed. 
 
Il ne se passe pas grand-chose sur l'euro-dollar, bien calé à 1,1162 USD (-0,02%), et sur l'or, à 1273 USD (-0,05%). Le pétrole recule légèrement, à 62,63 USD pour le WTI et à 71,76 USD pour le Brent. A 2,425%, le rendement de l'obligation d'État américaine à 10 ans est en léger repli. Le Bitcoin est quasiment stable ce matin, à 7913 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Acerinox : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours relevé de 8,20 à 8,80 EUR.
  • Ams : J.P. Morgan reste neutre avec un objectif de cours relevé de 31 à 35 CHF.
  • Aperam : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours réduit de 33 à 26 EUR.
  • Atlas Copco : RBC démarre le suivi à surperformance en visant 325 SEK.
  • Dialog Semiconductor : Bankhaus Lampe passe d'acheter à neutre.
  • DKSH : MainFirst passe de sousperformance à neutre avec un objectif de cours de 62 CHF.
  • DSV : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 615 à 750 DKK.
  • Essity : AlphaValue reste à alléger mais relève de 278 à 299 SEK son objectif de cours.
  • Homeserve : Jefferies reste à sousperformance malgré un objectif de cours relevé de 800 à 1025 GBp.
  • NMC Health : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours réduit de 2300 à 2077 GBp.
  • Outokumpu : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours abaissé de 4,10 à 3,30 EUR.
  • Puma : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 606 à 665 EUR.
  • Ryanair : HSBC passe de conserver à alléger avec un objectif de cours réduit de 12 à 9,40 EUR.
  • Temenos : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif de cours ajusté de 115 à 120 CHF.
 
L’actualité des sociétés
 
Le Parquet national financier a infirmé des rumeurs sur l'ouverture d'une enquête visant Rachida Dati et Alain Bauer, après une plainte d'actionnaires de Renault sur la réalité de prestations fournies. L'antitrust européen a perquisitionné Casino et Intermarché hier, probablement dans le cadre d'une enquête sur leur ancienne centrale d'achats commune. Les actionnaires de la Société Générale ont voté le renouvellement du mandat d'administrateur de Frédéric Oudéa, ce qui renforce son rôle de directeur général, à l'heure où la banque nage en plein spleen. Neoen n'est pas à vendre, annonce son propriétaire, après les rumeurs d'intérêt d'EngieThales émet 500 millions d'euros d'obligations. Sanofi et Cegedim collaborent dans le domaine des données de santé en vie réelle. Coheris va être rachetée par ChapsVision à 2,20 EUR par action, dividende attaché. Valneva annonce des résultats positifs en phase I dans le chikungunya Nexity cède le contrôle du réseau Guy Hocquet. Lumibird lance une augmentation de capital de 20 millions d'euros par placement privé. Carbios renforce son comité scientifique. Supersonic Imagine équipe des cliniques suisses avec huit échographes. LDLC.com lance une place de marché informatique. Carmat va pouvoir reprendra la production de son "cœur artificiel, qui sera à nouveau implanté dans le courant du troisième trimestre 2019. Amoeba émet une nouvelle tranche de convertibles. CDA (Compagnie des Alpes), Nextstage, Microwave Vision et IT Link ont publié leurs comptes.
 
La rémunération des dirigeants de JP Morgan Chase n'a été validée qu'à 72% par les actionnaires réunis en assemblée générale, contre 93% l'année précédente. Selon Bloomberg, Assicurazioni Generali discuterait d'un rachat des actifs d'Europe centrale de MetLife. UBS pourrait solder son contentieux fiscal italien pour 110 millions de dollars, selon Bloomberg Telecom Italia doit trouver comment garder le contrôle de son réseau fixe s'il le fusionne avec celui d'Open Fiber, a déclaré son administrateur délégué, Luigi Gubitosi. Le conseil de surveillance de ThyssenKrupp a soutenu la stratégie du directoire, notamment l'introduction en bourse de la branche ascenseurs. Mallinckrodt plonge en bourse après avoir révélé un coûteux bras de fer avec les autorités de santé. Apple forcé de remplacer les claviers défectueux de certains de ses MacBook. Les publications décevantes se succèdent dans la distribution américaine : après Kohl's, J C Penney publié de mauvais chiffres. PPG Industries refuse d'envisager une scission malgré la pression des activistes. Le brésilien Natura avec racheter Avon Products pour 2 milliards de dollars, selon la presse anglo-saxonne (Natura avait racheté The Body Shop à L'Oréal en 2017).
 
Ça publie. C'est la journée des retardataires aux Etats-Unis, avec notamment les trimestriels de Lowe's, Target, Analog Devices ou VF Corp. En Europe, SSE Plc, Salmar, Elia, Babcock, LDC ou Derichebourg sont aussi sur les tablettes.