Dans tous les films-catastrophe, ce sont les femmes et les hommes de terrain, rarement les grands décideurs, qui sauvent le monde. D'ailleurs, les politiciens-spectacle se sont faits plutôt discrets dernièrement. Même Boris Johnson est rentré dans le rang en demandant à ses compatriotes de rester chez eux. Alors bien sûr, il reste l'inénarrable Donald Trump, qui a encore fait son one-man-show hier en conférence de presse à la Maison Blanche. A coups de formules choc dont il a le secret, le Docteur Trump a évoqué une réouverture rapide de l'économie de son pays en mode "nous n'allons pas laisser le remède être pire que le mal". Ça sonne presque comme un "on va pas se laisser faire, on est Américains bordel" d'une série B. Hier, le nombre d'infections aux Etats-Unis a dépassé le cap des 46 000. Un niveau encore faible au regard de la taille de la population, mais qui progresse sur la même pente que dans les autres pays touchés.

Alors bien sûr, je n'ai aucune compétence médicale. Donald non plus. Et jusqu'à preuve du contraire, les mesures de confinement ont permis à la Chine de reprendre le contrôle du Covid-19. En Italie, pour la seconde journée, le nombre de nouveaux cas tend à diminuer. Un frémissement sur lequel les officiels transalpins appellent à la prudence, mais qui est encourageant.

Les marchés financiers continuent pour l'heure à réagir à la carotte et au bâton. Le bâton, ce sont les mauvaises nouvelles qui s'accumulent, parfois trop : toutes les institutions économiques font des prévisions sur la contraction économique, avec des chiffres qui varient du simple au quadruple. Quel intérêt puisque personne ne connaît la suite du scénario ? Ce matin, les indicateurs PMI flash de mars seront fortement dégradés, c'est une certitude et c'est normal.

La carotte du jour, c'est l'accord entre Démocrates et Républicains sur un plan de soutien à l'économie américaine. Après la Fed qui a "fait le job" en supprimant toutes ses digues à liquidités, c'est au tour des autorités fédérales de muscler leur soutien. Ces dernières heures, le suspense était à son comble parce que les parlementaires n'étaient pas tout à fait d'accord. Mais rassurez-vous, un plan sera annoncé, c'est une certitude. Et probablement dans les heures qui viennent. Il permettra sans doute un sursaut des indices. Mais le véritable "game changer", comme disent les Américains, c'est le retour de la confiance des populations dans la capacité des institutions à enrayer la pandémie. Et ça, c'est du médical, pas du financier.

Ce matin, le CAC40 gagnait 4,4% à 4084 points peu après l'ouverture. A Tokyo, le Nikkei 225 a repris 7%.

Les temps forts économiques du jour

IHS Markit publie aujourd'hui les indicateurs avancés PMI de mars, qui prennent le pouls des directeurs d'achat dans plusieurs économies majeures, notamment la France (9h15), l'Allemagne (9h30), la zone euro (10h00) et les Etats-Unis (14h45). Ces indicateurs seront catastrophiques, compte tenu des circonstances. Ce matin, le PMI manufacturier japonais a reculé à 44,8 points (un niveau inférieur à 50 points signale une contraction).

L'euro est remonté à 1,0801 USD. L'once d'or regagne du terrain à 1571 USD. Le pétrole recule légèrement à 24,12 USD le WTI et 27,73 USD le Brent. Le taux du 10 ans américain est à peu près stable à 0,80%. Le Bitcoin se stabilise à 6480 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Air liquide : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 110 à 105 EUR.
  • Airbus : Berenberg passe d'achat à conserver avec un objectif de cours réduit de 156 à 65 EUR.
  • Arkema : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 110 à 78 EUR.
  • BNP Paribas : Citigroup réduit son objectif de cours de 59 à 38 EUR.
  • Crédit Agricole : Citigroup réduit son objectif de cours de 14,49, 30 EUR.
  • Elementis : HSBC passe de conserver à acheter en visant 85 GBp.
  • Hugo Boss : Baader Helvea passe d'accumuler à alléger en visant 19 EUR.
  • Inficon : Research Partners passe de conserver à acheter en visant 650 CHF.
  • Natixis : Citigroup réduit son objectif de cours de 4,30 à 2,60 EUR.
  • PSP Swiss : Research Partners passe de conserver à acheter en visant 130 CHF.
  • Sainsbury : HSBC passe de vendre à conserver en visant 200 GBp.
  • Salzgitter : DZ Bank reste à conserver avec un objectif de cours réduit à 10,20 EUR.
  • Société Générale : Citigroup réduit son objectif de cours de 36 à 22 EUR.
  • STMicroelectronics : Credit Suisse réduit son objectif de cours de 31,50 à 26 EUR.
  • Stora Enso : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 10 EUR.
  • Subsea 7 : HSBC passe de conserver à acheter en visant 70 NOK.
  • Tesco : HSBC passe de conserver à acheter en visant 250 GBp.
  • Veolia : Citigroup réduit son objectif de cours de 33,50 à 23,10 EUR.
  • Zalando : Baader Helvea passe d'acheter à accumuler en visant 36 EUR.

L’actualité des sociétés

Airbus redoute des annulations et de nouveaux reports de commandes, peut-on lire dans son document annuel. bioMérieux annonce que sa filiale BioFire a reçu l’autorisation d'utilisation en urgence de la FDA pour son test BIOFIRE COVID-19. Unibail-Rodamco-Westfield suspend ses objectifs 2020 et divise de moitié son dividende promis pour 2019 pour préserver ses ressources. SFR (Altice Europe) met au chômage partiel près de la moitié de ses salariés. D'autres entreprises amendent leurs objectifs : EiffageTechnicolor, O2i, M2i, Teleperformance, Prologue, MND, Bic, Pixium Vision, ValnevaSomfy, SergeFerrari notamment. SoLocal publie le compte rendu de sa dernière conférence téléphonique. Spie boucle une cession au Royaume-Uni. OPR à 22 EUR sur AprilPCAS nomme Pierre Luzeau PDG après la démission du directeur général Frédéric Desdouits. Poxel tient aujourd'hui une conférence téléphonique pour faire le point sur son activité et sur ses résultats 2019. L'Office européen des brevets confirme la validité de plusieurs brevets de Safe Orthopaedics. ABC ArbitrageMediawan, ECA, Groupe Gorgé, Prodways, Streamwide et ESI Group ont publié leurs comptes.          

Boeing a temporairement suspendu ses activités de production dans l'État de Washington. Twitter, Axel Springer et ThyssenKrupp rejoignent la liste des entreprises qui renoncent à leurs objectifs. Le gendarme du commerce américain valide l'exemption de surtaxes douanières de l'Apple Watch. Wells Fargo va payer des primes à ses guichetiers. Santander va décaler le versement de son dividende à l'année prochaine pour protéger ses liquidités. Anheuser-Busch Inbev renonce à ses objectifs et espère boucler la transaction de cession de sa division australienne à Asahi au second trimestre. Honeywell discuterait d'une ligne de crédit de 5 Mds$ avec ses banques. Next ferme tous ses magasins au Royaume-Uni. Mediaset détient près de 200% de ProSiebenSat.