Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes se reprenaient modestement jeudi en stéréo avec le rebond de Wall Street à l'ouverture, sur fond d'inquiétudes persistantes entourant la vaccination anti Covid-19 et de mouvements spéculatifs.

Vers 16h05 (15H05 GMT), les places européennes inversaient la vapeur après une matinée dans le rouge: Paris avançait de 0,69%, Francfort de 0,20%, Milan de 1,10%. Londres réduisait ses pertes (-0,43%). A Zurich, le SMI (+0,03%) était repassé juste au vert.

Wall Street repartait de l'avant après avoir corrigé la veille, secouée par des agitations spéculatives et une réunion de la Fed: le Dow Jones avançait de 1,15%, le Nasdaq de 0,69%.

Plus tôt, les Bourses asiatiques avaient de leur côté clôturé en net recul.

L'aversion pour le risque s'était généralisé jeudi après une réunion de la Fed "sans réelle saveur", de l'avis de John Plassard, responsable de l'investissement chez Mirabaud, dans une note.

"Mais aussi (surtout ?) des ventes forcées de la part de hedge funds +attaqués+" par "les nouveaux activistes", poursuit-il.

Jeudi, les observateurs n'avaient d'yeux que pour cette affaire qui passionne autant qu'elle effraie le monde financier.

Un groupe de boursicoteurs aux Etats-Unis, avides de paris financiers risqués et s'organisant via les réseaux sociaux, a remporté sa bataille contre des investisseurs très aguerris qui pariaient à la baisse sur le titre de GameStop, une chaîne de magasins de jeux vidéo.

Le titre s'est envolé de plus de 1.000% depuis le début du mois et était scruté à la loupe car il avait des conséquences sur d'autres entreprises objets de paris à la baisse, dont les françaises Klepierre et Unibail-Rodamco-Westfield, qui ont bondi de plus de 21% mercredi et reculaient respectivement de 4,95% et 2,14% jeudi.

Techniquement, "de très gros fonds d'investissement ont vendu des actions (...) pour éponger les pertes enregistrées sur des titres sur lesquels ils avaient parié à la baisse", explique Michael Hewson, analyste en chef pour CMC Markets UK, pour justifier les reculs boursiers.

Les cours du pétrole se redressaient également, le cours du baril de pétrole WTI à New York pour livraison en mars gagnant 1,14% à 53,46 dollars et le baril de Brent à Londres pour la même livraison 0,86% à 56,01 dollars. Le dollar montait pour sa part face à l'euro de 0,12% à 1,21 dollar.

La Banque centrale américaine (Fed) a clairement indiqué mercredi qu'elle maintiendrait sa politique monétaire accommodante. Mais elle a diagnostiqué un "affaiblissement" de l'activité de l'emploi ces derniers mois et un "long chemin avant une pleine reprise économique".

Ce que confirment les chiffres du jour : l'économie américaine a connu en 2020 sa pire année depuis la Seconde guerre mondiale, le PIB s'étant contracté de 3,5% par rapport à 2019.

Parallèlement, les inscriptions au chômage ont reculé plus qu'anticipé à 847.000 la semaine dernière mais le nombre total de bénéficiaires d'une allocation a fortement augmenté.

La pandémie de Covid-19 peine toujours à être contenue.

Et le bras de fer entre le laboratoire britannique AstraZeneca et Bruxelles se poursuit, la Commission Européenne ayant demandé une inspection dans une usine en Belgique.

En parallèle, la commission de vaccination allemande a indiqué jeudi ne recommander le vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca que pour les personnes âgées de moins de 65 ans en raison d'un manque de données pour les plus âgés.

L'aérien se reprend ___

Parmi les valeurs en vue en Europe jeudi, l'aérien se reprenait après un trou d'air matinal. Le transporteur aérien britannique Easyjet regagnait 4,71% à 747 pence après avoir initialement plongé suite à l'annonce d'un effondrement de 88% son chiffre d'affaires au premier trimestre.

Ailleurs en Europe l'aérien remontait également: Air France-KLM de 5,07% à 5,12 euros, et Aéroports de Paris de 2,69% à 99,25 euros.

AstraZeneca dans la tourmente ___

Le britannique AstraZeneca chutait de 2,15% à 7.613,00 pence sur fond de couacs avec l'Union Européenne.

Les berlines allemandes ralenties ___

L'automobile allemande était en baisse, à l'instar de Daimler (-0,4% à 57,02 euros), BMW (-1% à 70,60 euros), et Volkswagen (-0,82% à 158,7 euros).

afp/rp