Paris (awp/afp) - Les marchés européens restaient dans l'ensemble bien orientés vendredi matin, même si l'apaisement de leurs craintes inflationnistes pourrait être de courte durée.

Vers 08H35 GMT, Paris prenait 0,21%, Francfort se stabilisait (+0,06%) et Milan gagnait 0,34% mais Londres était à la traîne (0,60%). En Suisse, l'indice vedette SMI montait de 0,18%.

De son côté, Wall Street avait également repris du poil de la bête jeudi, mettant fin à trois séances de pertes, les investisseurs ayant été rassurés par des indicateurs sans éclat.

Ce qui semble écarter le scénario d'une surchauffe économique, qui nécessiterait un tour de vis monétaire de la Fed. La veille, la publication des minutes de la banque centrale américaine avait révélé un débat naissant quant à une future réduction du soutien monétaire de l'institution.

En Asie, la séance a été mitigée. La Bourse de Tokyo a fini dans le vert (+0,78% pour l'indice Nikkei) après l'autorisation au Japon de deux vaccins supplémentaires contre le Covid-19 mais les Bourses de Hong Kong (-0,1%) et Shanghai (-0,6%) ont toutes deux reflué.

"Nous devrions continuer à voir le marché hésiter devant des statistiques économiques qui seront parfois difficiles à lire", observe Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.

Les investisseurs sont en effet tiraillés ces derniers temps entre l'optimisme lié à la reprise économique et les craintes d'une surchauffe, matérialisée par une forte inflation.

"La question que se pose le marché est de savoir si les Etats-Unis sont dans un épisode de surchauffe avec des conséquences durables sur l'inflation ou si cet épisode n'est que transitoire et donc que le retour à une situation +normale+ se fera dans les trimestres à venir, disons vers la fin d'année", comme le défend la Fed, ajoute-t-il.

Pour l'heure, les taux d'intérêt se détendaient légèrement des deux côtés de l'Atlantique, preuve d'un certain apaisement sur le front des anticipations d'inflation.

Côté statistiques, l'allègement des restrictions sanitaires commençait à porter ses fruits: les ventes au détail ont bondi de 9,2% sur un mois en avril au Royaume-Uni tandis qu'en France, l'activité du secteur privé a enregistré son deuxième mois de croissance consécutif en mai et s'est même accélérée.

L'administration Biden a par ailleurs proposé jeudi à ses partenaires de l'OCDE de fixer à 15% "au moins" le taux d'imposition sur les bénéfices des multinationales, ce qui a été jugé comme un "bon compromis" par Paris.

L'automobile en forme

Le secteur était bien orienté des deux côtés du Rhin. A Francfort, Continental gagnait 1,12% à 115,62 euros, BMW s'appréciait de 0,86% à 85,42 euros, Daimler prenait 0,39% à 75,43 euros tandis que Volkswagen progressait de 0,23% à 216,05 euros.

A Paris, Renault gagnait 1,14% à 32,73 euros et Stellantis prenait 1,21% à 15,19 euros. Les équipementiers n'étaient pas en reste: Faurecia montait de 1,57% à 43,96 euros et Valeo de 1,62% à 25,70 euros.

Trou d'air pour Lufthansa

Sur le MDax, le titre chutait de 5,37% à 10,28 euros en raison de la vente par les héritiers du milliardaire Heinz Hermann Thiele, décédé il y a trois mois, de la moitié de leurs actions dans la compagnie aérienne, comme annoncé jeudi soir après Bourse.

Le bitcoin s'assagit

Le bitcoin se stabilisait après plusieurs séances de forte volatilité: vers 08H30 GMT, la première des cryptomonnaies grappillait 0,25% à 40.170 dollars.

Le bitcoin avait perdu jusqu'à 30% mercredi, à la suite d'un rappel à l'ordre en Chine contre les cryptomonnaies qui s'est ajouté à des propos d'Elon Musk, le patron de Tesla, de nature à envoyer le bitcoin par le fond. Mais ce marché extrêmement nerveux a ensuite rebondi.

L'euro variait également peu face au billet vert (-0,06% à 1,2220 dollar).

Le pétrole toujours sous pression

Les cours du brut s'affichaient de nouveau en repli vendredi.

Vers 08H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,63% à 64,70 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juillet, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 0,40% à 61,70 dollars.

afp/al