Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évolueaint sans direction claire mardi après-midi. Hésitants, les investisseurs évaluaient les avancées diplomatiques en Ukraine comme celles en matière de politique commerciale avec les droits de douane du président américain Donald Trump.

Vers 13h30, la Bourse de Paris perdait 0,02%, oscillant entre gains et pertes. Francfort (+0,14%), Londres (+0,47%) et Milan (+0,76%) s'inscrivaient en hausse. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI progresser de 0,35% peu avant 14h00.

Les alliés de l'Ukraine se prennent timidement à espérer un tournant après plus de trois années de guerre, tout en mettant en garde contre un accord qui équivaudrait à la "capitulation" de Kiev. Lundi à Washington, le président français Emmanuel Macron a essayé d'infléchir la position de son homologue américain, comme le fera jeudi le Premier ministre britannique Keir Starmer.

"Nous avons observé un ton plus constructif par rapport aux préoccupations de la semaine dernière selon lesquelles les pourparlers entre les États-Unis et la Russie laisseraient l'Ukraine et l'Europe dans l'impasse", note Jim Reid, économiste de Deutsche Bank, "mais le chemin pour mettre fin à la guerre en Ukraine reste encore très flou". Dans ce contexte, l'euro prenait 0,27% face au billet vert vers 13h30, à 1,0497 dollar pour un euro.

L'Europe bénéficie ainsi de "l'espoir d'un gouvernement stable en Allemagne ainsi que d'une paix en Ukraine ayant balayé les incertitudes entourant les élections", commente César Perez Ruiz, Responsable des investissements chez Pictet Wealth Management. "L'amélioration des perspectives en Europe s'inscrit dans un rééquilibrage global qui s'applique aussi aux Etats-Unis, où les investisseurs élargissent leurs positions au-delà de la technologie", poursuit-il.

Autre point d'attention des marchés mardi: Donald Trump a affirmé que son projet d'imposer des nouveaux droits de douane au Canada et au Mexique "progress(ait) dans les temps" au cours de la conférence de presse avec Emmanuel Macron. Le président français a plaidé lundi devant Donald Trump pour une "concurrence équitable" entre leurs économies respectives et "davantage d'investissements" de part et d'autre de l'Atlantique.

"J'espère l'avoir convaincu", a-t-il ensuite affirmé dans une interview avec la chaîne américaine Fox News. Pour Stephen Innes, analyste chez SPI AM, les investisseurs restent pour l'instant sur leur garde, réagissant à ce que M. Trump "fait, et non ce qu'il dit".

Aux Etats-Unis, les contrats d'avant-séance à Wall Street laissaient présager d'une ouverture autour de l'équilibre.

Les investisseurs attendent cette semaine les résultats du géant du secteur des semi-conducteurs et deuxième capitalisation mondiale Nvidia, publiés mercredi.

Côté indicateurs économiques, ils seront attentifs aux revenus et dépenses des ménages et à l'inflation PCE en janvier aux Etats-Unis, mais aussi à l'inflation en février des trois principales économies de la zone euro vendredi.

Unilever change de tête

Le géant britannique de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever, dont le bénéfice a baissé l'an dernier, remplace son directeur général, Hein Schumacher, après moins de deux ans en poste. Un départ surprise pour "accélérer" son plan de restructuration. L'annonce fait déraper mardi le cours de l'action, qui perdait 1,61% à la Bourse de Londres vers 13h30.

Les valeurs refuges en vogue

"Les perspectives géopolitiques et commerciales dégradées stimulent l'appétit pour les valeurs refuges du marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank. Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'approche de la barre des 4,30%. Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son taux va baisser.

Le bitcoin sous 90'000 dollars

Le bitcoin chutait de 7,70% à 89'466 dollars vers 13H30 GMT, glissant sous la barre des 90'000 dollars pour la première fois depuis mi-janvier, le climat incertain engendré par les déclarations imprévisibles de Donald Trump ayant porté un coup aux actifs risqués.

Les prix du pétrole restent à l'équilibre, entre les mesures de Washington contre des contrevenants aux sanctions sur le pétrole iranien, et l'éventualité d'une levée des sanctions contre Moscou. Vers 13h30, le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,34% à 74,52 dollars et son équivalent américain, le WTI, cédait 0,28% à 70,50 dollars.

afp/vj