Paris (awp/afp) - La Française des Jeux (FdJ), privatisée fin 2019, a montré sa résilience l'an dernier, avec des résultats solides, malgré un plongeon des mises au premier semestre dû à la fermeture des bars pendant le confinement, mais la pandémie a fait bondir les jeux en ligne.

Les mises se sont élevées l'an dernier à 16 milliards d'euros, soit une baisse de 7%, un peu plus accentuée que ne le prévoyait la FdJ, qui s'attendait à -6%, tandis que le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,9 milliard d'euros (2,1 milliards de francs suisses), en recul de 6% et très légèrement meilleur que ne l'anticipaient Bloomberg et Factset.

Celles-ci tablaient respectivement sur un chiffre d'affaires de 1,84 milliard d'euros et 1,86 milliard d'euros.

Le groupe n'avait "connu jusque là que deux années de baisse de ses mises dans les 30 dernières années", a précisé Pascal Chaffard, directeur général adjoint en charge des finances, lors d'une conférence en ligne.

Pendant la première moitié de l'année, les mises ont plongé, dans l'activité de loterie comme dans les paris sportifs - à cause de l'annulation ou du report des compétitions sportives en France comme à l'étranger -, faisant perdre à la Française des Jeux près de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires lors du confinement du printemps.

Mais une "reprise progressive" pendant l'été, qui s'est poursuivie sur le second semestre, ainsi qu'un plan d'économies de 80 millions d'euros ont permis de limiter les dégâts: le bénéfice net annuel de FdJ est finalement ressorti à 214 millions d'euros, légèrement au-dessus des anticipations.

Au vu de ces "très bons résultats dans le contexte que nous avons vécu", a estimé la PDG Stéphane Pallez, le dividende proposé à l'assemblée générale du 16 juin 2021 sera de 90 centimes -le double de ce qu'elle prévoyait en avril- soit une distribution de 80% du résultat net, conformément aux engagements pris lors de l'introduction en Bourse, fin 2019.

La Bourse de Paris saluait cette bonne nouvelle: l'action grimpait de 5,01% à 39,22 euros, alors que le CAC 40 cédait 0,29% vers 10H15.

"Investissement continu dans le digital"

Au total en 2020, les mises des joueurs dans les points de vente (bars et bureaux de tabac PMU) ont baissé de 10% à 14,4 milliards d'euros - même dans ceux restés ouverts, l'affluence a chuté -, mais celles effectuées en ligne ont bondi de près de 40%, pour atteindre plus de 1,5 milliard d'euros, soit environ 10% du total des sommes jouées dans l'Hexagone.

Quant aux "mises numérisées" - qui regroupent les mises en ligne et les mises dématérialisées en point de vente- elles progressent et représentent désormais près du quart des mises totales, soit davantage qu'espéré par le groupe, qui voulait atteindre 20% en 2020.

Outre les jeux de loterie (-6% à 12,7 milliards d'euros) et les paris sportifs (-10% à 3,2 milliard d'euros), les jeux de tirage (Loto, Euromillions, Amigo...-6,2% à 5 milliards d'euros), et les jeux instantanés (-5,9% à 7,7milliards d'euros) ont également été en baisse.

Selon Mme Pallez, ces résultats solides démontrent néanmoins que la stratégie déployée "depuis cinq ans et que nous comptons déployer à l'horizon 2025 a tout son sens", en particulier "l'investissement continu dans le digital".

"Nous voulons tenir et développer notre part de marché dans les jeux en ligne, un marché qui continue d'être en croissance extrêmement dynamique quand il y a des événements sportifs". L'Euro 2021 et les Jeux olympiques de Tokyo devraient de fait doper l'activité.

Pour 2021 où "les incertitudes persistent" car "l'environnement reste compliqué" en raison de la crise sanitaire, la FdJ va développer son offre de jeux, notamment dans les jeux de grattage comme les jeux en ligne, et communiquera des perspectives "dès que possible".

afp/fr