* Oi lorgne la part de Telecom Italia dans Tim Brasil

* Telecom Italia et Telefonica se réunissent mercredi sur GVT-sces

* Telefonica envisage d'améliorer son offre pour GVT-sce (Actualisé avec réaction de Telecom Italia)

par Robert Hetz et Leila Abboud

MADRID/PARIS, 27 août (Reuters) - Les conseils d'administration de Telecom Italia et de l'espagnol Telefonica devaient se réunir ce mercredi pour examiner, selon des sources de Reuters, leurs offres de rachat de GVT, la filiale brésilienne de Vivendi.

La perspective d'une cession de GVT a dans le même temps attisé la bataille entre opérateurs de téléphonie mobile au Brésil, l'opérateur historique brésilien Oi venant compliquer la donne en envisageant de reprendre la participation de Telecom Italia dans Tim Brasil.

Telefonica, qui a soumis début août à Vivendi une offre de 6,7 milliards d'euros sur l'opérateur fixe GVT, réfléchit à la possibilité d'améliorer son offre, selon une source proche du dossier. (voir )

"Ce sera plus que 6,7 milliards d'euros mais cela n'ira pas jusqu'à huit milliards", a ajouté cette source, en référence au montant évoqué dans la presse.

Telefonica s'est refusé à tout commentaire.

De son côté, Telecom Italia a lui aussi réuni son conseil d'administration dans la journée et s'apprêterait, selon des sources de Reuters à faire une offre de l'ordre de sept milliards d'euros sur GVT, qui s'accompagnerait d'une entrée de Vivendi à son capital à hauteur de 15% à 20%.

A l'issue de la réunion, Telecom Italia a déclaré dans un communiqué être totalement étranger à l'annonce d'Oi dont il dit ne rien savoir, et redit que TIM Brazil est pour lui un actif stratégique.

Le conseil de surveillance de Vivendi devrait examiner les différentes propositions lors de sa réunion prévue avant la publication des comptes semestriels du groupe, jeudi après la clôture du marché.

Telefonica est propriétaire de Vivo, le numéro un de la téléphonie mobile au Brésil. Quant à Telecom Italia, il est présent dans ce pays avec Tim Brasil, premier concurrent de Vivo.

Les deux groupes cherchent à se développer au Brésil pour compenser le ralentissement de leur croissance sur des marchés européens arrivés à maturité.

L'IRRUPTION D'OI REBAT LES CARTES

Mais leurs ambitions risquent d'être contrariées par l'irruption de Grupo Oi qui a fait savoir mardi soir qu'il avait mandaté la banque d'affaires BTG Pactual pour étudier "les choix potentiels" en vue d'une acquisition de la part de Telecom Italia dans Tim.

Cette annonce a fait grimper l'action Telecom Italia qui a gagné plus de 3% à la Bourse de Milan.

A Paris, Vivendi a avancé de son côté de 1,23%, surperformant le marché (+0,04% pour l'indice CAC 40 ) tandis que Telefonica a pris 0,04% à Madrid.

L'entrée dans le jeu du brésilien Oi, plombé par une dette de 46 milliards de reais (15,48 milliards d'euros environ) depuis sa fusion avec Portugal Telecom, laisse toutefois certains analystes sceptiques. Ces derniers se demandent si le groupe a les moyens de faire seul une offre sur Tim Brasil.

Selon un investisseur au fait du marché mobile brésilien, les velléités de l'opérateur historique n'ont de sens que si Oi s'allie avec un autre groupe pour reprendre et scinder la filiale de Telecom Italia.

"C'est une déclaration d'intention", souligne cet investisseur qui s'interroge sur les partenaires potentiels à une offre conjointe.

Selon lui, l'opérateur mexicain America Movil pourrait être un allié, le groupe étant déjà propriétaire de Claro, le numéro trois de la téléphonie mobile au Brésil.

Un porte-parole de Telecom Italia n'a pas voulu dire si le conseil d'administration de l'opérateur italien allait examiner les intentions d'Oi pour sa filiale brésilienne lors d'une réunion prévue dans l'après-midi.

Pour Javier Mielgo, analyste télécoms chez Mirabaud Asset Management à Madrid, le Brésil est à l'aube d'une recomposition de ses marchés de la téléphonie et du haut débit, avec un GVT ou un Tim Participacoes qui risque de perdre leur indépendance.

"Un processus de consolidation est lancé avec différents scénarios possibles", estime l'analyste. (Mathilde Gardin, Véronique Tison et Matthieu Protard pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic)