"Le marché commence à bien intégrer les enjeux de la guerre commerciale. Les dernières mesures annoncées sont même perçues comme plus modérées que ce qui était redouté", explique un professionnel de marché. Il ne faudrait pas trop s'emballer non plus. En coulisses, Washington et Pékin se livrent à une guerre sans merci pour la domination économique mondiale. La Chine continue par exemple de réduire ses avoirs en bons du trésor américain et conserve quelques cartouches pour doper son économie en dépit des coups de boutoir des Etats-Unis. Cela n'empêche pas les marchés financiers chinois de nager en pleine déprime depuis plusieurs mois et de contrarier les projets de développement de nombreuses sociétés locales.
 
La Maison Blanche a beau se rengorger presque quotidiennement de la situation économique et de la progression de Wall Street, et c'est en partie justifié, il ne faut pas oublier que certains vents porteurs exceptionnels ne seront pas éternels. L'équipe de stratégie de JP Morgan a par exemple hier recommandé de réduire l'exposition aux valeurs américaines et de s'intéresser à nouveau aux actions émergentes, car le pouvoir dopant du plan America First va se réduire. Le cocktail réforme fiscale + effet positif décalé d'un dollar faible et de taux bas ne durera pas éternellement, selon la banque, qui estime risqué de penser que les Etats-Unis sont immunisés contre une guerre commerciale. Mais nous n'en sommes pas tout à fait là et l'on peut se réjouir que les investisseurs prennent un peu de hauteur par rapport au bras de fer sino-américain. Sans être des bisounours© non plus. 
 
Le CAC40 poursuit son ascension à l'ouverture, sur un gain de 0,15% à 5 372 points.
 
Les temps forts économiques du jour
 
La Banque du Japon a maintenu ce matin le statu quo sur sa politique monétaire. A 10h30, plusieurs statistiques britanniques sont attendues, notamment l'inflation mensuelle (consensus +2,4%). Aux Etats-Unis, les dernières données sur les mises en chantier et les permis de construire (14h30) précèderont les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30, consensus -2,7 millions). Entre les eux à 15h00, Mario Draghi doit prononcer un discours lors d'une conférence.
 
L'euro a perdu du terrain hier face au dollar, à 1,16708 USD. L'or est stable à 1 200 USD l'once. Le baril est ferme, tout près des 70 USD pour le brut léger américain WTI et des 79 USD pour le Brent.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Morgan Stanley passe de neutre à attractif sur le secteur des services pétroliers.
  • Morgan Stanley démarre le suivi de B&S Group à pondération en ligne en visant 18,50 EUR.
  • Berenberg abaisse de 31 à 29 EUR son objectif sur Chargeurs mais reste acheteur.
  • HSBC passe d'alléger à conserver sur CNP Assurances, revalorisé de 18,80 à 20,80 EUR.
  • RBC revalorise Commerzbank de 9,50 à 11 EUR en passant à surperformance.
  • Mediobanca abaisse d'achat à neutre son avis sur Crédit Agricole, dont l'objectif passe de 19,50 à 15 EUR.
  • Research Partners abaisse d'achat à conserver sa recommandation sur Dormakaba, dont l'objectif passe de 780 à 750 CHF.
  • HSBC passe d'acheter à conserver sur Jardine Lloyd Thompson, malgré un objectif ajusté de 1 355 à 1 915 GBp.  
  • Morgan Stanley abaisse de 130 à 105 EUR son objectif sur Iliad en restant à souspondérer.
  • Goldman Sachs passe de vendre à neutre sur Ingenico.
  • Berenberg abaisse de 52 à 50 EUR son objectif sur Kone mais reste acheteur.
  • Deutsche Bank reprend le suivi de Lonza à l'achat en visant 375 CHF.
  • Citi démarre le suivi de Smith Group à l'achat en visant 1 850 GBp.
  • Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer sur TF1, en visant 12 EUR.
  • DZ Bank passe de vendre à conserver sur Zalando, dont l'objectif recule de 38 à 35 EUR.
  • Jefferies revalorise Zealand Pharma de 160 à 170 DKK, en restant acheteur.
 
L’actualité des sociétés
 
Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, auditionné par les parlementaires ce matin. Airbus aurait encore besoin d'un an pour remettre totalement sur les rails sa production de monocouloirs, selon les informations de Bloomberg. Le fonds CIAM reproche à la Scor d'avoir rejeté l'offre de Covéa. Canal + (Vivendi) et SFR (Altice Europe) ont signé un accord de diffusion de RMC Sport. Le président de Tarkett, Glen Morrison, est remplacé par Fabrice Barthélémy. Vinci émet 1,75 milliard d'euros d'obligations à 7 ans (1%) et 12 ans (1,75%). Belle prise pour Calyxt, dont le nouveau directeur général est Jim Blome, l'ancien patron de Bayer CropScience. SES-imagotag, ASIT, Alès Groupe et Visiativ ont publié leurs comptes.
 
Apple a payé ses arriérés d'impôts à l'Irlande. La justice américaine enquête sur Tesla après les sorties de Musk durant l'été. Horlicks, la filiale nutrition mise en vente par GlaxoSmithKline, pourrait rapporter 4 milliards de dollars, avec pour prétendants Nestlé, Coca-Cola ou Unilever. La Deutsche Bank n'envisage pas, pour l'heure, de faire évoluer sa structure juridique. Ceconomy lance un avertissement à cause d'une météo peu favorable à la consommation en Europe.