(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi une séance sans grand catalyseur en raison de la journée fériée de la Toussaint et après trois séances consécutives de baisse, tandis que les investisseurs tournent leur attention vers ce qui promet d'être une semaine intense avec l'élection présidentielle américaine.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,80% à 7.409,11 points. A Francfort, le Dax a pris 0,92% et à Londres, le FTSE 100 a progressé de 0,83%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un gain de 1,03%, le FTSEurofirst 300 a gagné 1,05% et le Stoxx 600 a progressé de 1,11%.
Sur la semaine, le Stoxx 600 a en revanche abandonné 1,50% et le CAC 40 a cédé 1,18%.
Les marchés boursiers européens ont retrouvé un certain élan vendredi, mettant ainsi fin à trois séances consécutives de baisse au terme d'une semaine chargée en résultats d'entreprises qui a pesé sur le moral des investisseurs des deux côtés de l'Atlantique, en particulier dans le secteur de la technologie.
Outre les résultats financiers, l'attention des investisseurs s'est portée sur les États-Unis, les Américains devant se rendre aux urnes mardi pour élire leur prochain président, lors d'une élection qui s'annonce serrée entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris et le candidat républicain et ancien président Donald Trump.
Même si les sondages les donnent au coude à coude, les hausses récentes des rendements des bons du Trésor et du dollar indiquent, selon certains traders, que les marchés anticipent plutôt une victoire de Donald Trump.
L'élection présidentielle interviendra par ailleurs à la veille d'un autre moment important de la semaine prochaine, le début de la réunion de novembre de la Réserve fédérale (Fed), même si son issue sera beaucoup plus prévisible, une baisse des taux de 25 points de base semblant acquise.
La publication vendredi des données sur le marché du travail américain, qui ont montré que la création d'emplois a fortement ralenti en octobre en raison de l'effet des ouragans et des grèves, n'a pas pour l'instant affecté ces paris, d'autant plus que le taux de chômage reste stable, ce qui rassure les investisseurs quant à la résilience de la première économie mondiale.
"Dans des circonstances normales, ce rapport serait extrêmement préjudiciable au dollar et l'hypothèse d'une baisse de taux de 50 pb serait soudainement revenue sur le devant de la scène. Mais les marchés évitent à juste titre une réaction excessive", a écrit dans une note Kyle Chapman, analyste chez Ballinger Group.
VALEURS
Société Générale, qui a déjà bondi en Bourse jeudi après un troisième trimestre meilleur qu'anticipé, a gagné 3,3% après que Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur le titre, et signe la meilleure performance du CAC 40.
Viridien a pour sa part perdu 4%, le groupe spécialisé dans l'exploration du sous-sol ayant fait état jeudi d'une baisse de 3% de son chiffre d'affaires des activités sur les 9 premiers mois.
Ailleurs en Europe, Lufthansa a abandonné 2,9% après que HSBC a abaissé sa recommandation de "acheter" à "conserver ".
L'entreprise allemande de kits repas HelloFresh a pris 4,6% sur un relèvement de recommandation de J.P. Morgan.
A WALL STREET
La Bourse de New York rebondit vendredi après les craintes récentes sur les coûts d'investissements dans l'intelligence artificielle (IA) qui ont pesé sur les valeurs liées à la technologie.
À l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,96%, le Standard & Poor's 500 0,77% et le Nasdaq Composite 1,11%.
Amazon, le géant américain du commerce en ligne, s'envole de 6,6% après la publication jeudi soir de ses résultats trimestriels supérieurs aux attentes qui ont rassuré les marchés.
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, le rapport mensuel du département du Travail américain a fait état vendredi de 12.000 emplois non-agricoles créés en octobre, un chiffre bien inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 113.000. Le taux de chômage s'est affiché à 4,1% en octobre, stable par rapport à septembre, comme prévu.
L'autre indicateur majeur de la journée, l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM), a montré que l'activité manufacturière s'était détériorée de manière inattendue en octobre, atteignant son niveau le plus bas depuis 15 mois, tandis que les prix payés pour les intrants se sont accélérés plus que prévu.
TAUX
Les rendements souverains ont été quelque peu fébriles vendredi, réagissant fortement à la baisse au rapport sur l'emploi américain, qui a renforcé les attentes du marché pour des réductions de taux de la Fed, avant de s'apaiser vers la fin de la séance en Europe.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris 1 point de base à 2,4020%, tandis que celui de son homologue à deux ans, qui avait progressé la veille avec les données sur l'inflation plus élevées que prévu dans la zone euro, a reculé de près de 4 points de base à 2,2770%.
Au Royaume-Uni, les rendements obligataires ont été sous pression cette semaine, le budget du nouveau gouvernement travailliste, axé sur les impôts et les dépenses, faisant craindre aux marchés une poussée de l'inflation.
Les rendements des gilts à deux ans, ont ainsi pris 26 points de base au cours de la semaine et avant le réunion de la Banque d'Angleterre, qui devrait réduire ses taux de 25 points de base jeudi prochain.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans, désormais focalisé sur la progression des prix payés pour les intrants et les risques liés à l'élection présidentielle américaine, s'est retourné à la hausse, et gagne environ 5 points de base à 4,3371%. Le rendement de l'obligation à deux ans affiche un gain de 0,6 points de base à 4,1723%.
CHANGES
Le dollar progresse de 0,19% face à un panier de devises de référence, la prudence s'imposant avant le rendez-vous électoral, tandis que l'euro perd 0,3% à 1,0850 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent vendredi, touchant leur plus haut niveau en une semaine, suite à un rapport publié par le site américain Axios selon lequel l'Iran préparait une frappe de représailles contre Israël depuis l'Irak dans les prochains jours.
Le Brent prend 0,84% à 73,42 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,85% à 69,85 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá)
par Diana Mandia