Pendant que le patron de la Fed se réjouit de perspectives économiques "remarquablement positives" pour les Etats-Unis, le gouvernement italien cherche à convaincre les autres pays européens de lui laisser creuser son déficit pour mieux relancer la croissance. L'une des missions est beaucoup plus périlleuse que l'autre. Jerome Powell s'est même payé le luxe hier soir d'apaiser les craintes des investisseurs en faisant part de sa sérénité concernant les salaires, dont l'évolution ne devrait pas, selon lui, provoquer d'accélération de la politique de resserrement monétaire. Le duo Salvini- Di Maio a dû, lui, mettre un peu d'eau dans son Barolo. En soirée, le patron du M5S a confirmé que le déficit atteindra 2,4% sur les trois années à venir, mais que la dette reculera par la suite avec la réduction des dépenses et le renforcement de la croissance. Une forme d'incantation qui a plu aux marchés, d'autant qu'elle se double ce matin d'une nouvelle rumeur : le gouvernement italien prévoierait désormais un déficit budgétaire de 2,2% du PIB en 2020, puis 2% en 2021, contre les 2,4% envisagés jusque-là. 
 
Hier soir, le Dow Jones a amélioré ses records tandis que le S&P500 et le Nasdaq ont baissé. En Asie ce matin, Tokyo baisse franchement tandis que les autres places évoluent dans un rouge moins vif. Deux exceptions : Sydney qui grappille quelques points et Shanghai qui est fermée toute la semaine, en mode "fête nationale". Les indicateurs avancés européens sont légèrement baissiers.
 
Pour finir, retour sur Donald Trump et l'évasion fiscale de ses parents, le sujet le plus lu, et de loin, sur les terminaux financiers depuis hier soir. Dans une enquête, le 'New York Times' révèle que le Président et ses frères et sœurs ont participé à des montages fiscaux douteux au profit de ses parents. Papa Trump aurait fait 413 millions de dollars de dons au fiston, via sa société immobilière, expliquent les journalistes sur la foi de plus de 200 déclarations de revenus et de nombreux autres documents. La fratrie aurait créé une société-écran pour dissimuler les fonds aux yeux du fisc. Un fisc qui a réagi en ouvrant une enquête. La porte-parole de la Maison Blanche a affirmé, elle, que les opérations ont été validées par les autorités. Le champ lexical de la "Fake News" risque de revenir en force côté Donald Trump.  
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les indicateurs PMI finaux européens des services pour septembre s'étaleront ce matin de 9h15 en Espagne à 10h30 au Royaume-Uni. A 11h00, les ventes de détail de la zone euro (consensus +0,2%) clôtureront la session européenne. Aux Etats-Unis, le rapport sur l'emploi d'APD (14h15) est attendu à 185 000, tandis que le PMI des services est programmé à 52,9 (15h45), juste avant l'ISM des services à 58 (16h00). A 16h30, place aux stocks pétroliers hebdomadaires. Plusieurs membres du comité de politique monétaire de la Fed, dont le président, doivent faire des discours lors d'interventions publiques.
 
L'euro se négocie 1,15805 USD, en léger rebond, alors que l'once d'or confirme son sursaut de la veille à 1 206 USD (+0,1%). Le Brent (84,82 USD) et le WTI (75,2 USD) sont fermes et grappillent même quelques cents.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Baader Helvea abaisse de 16 à 11 CHF son objectif sur Aryzta, en restant à conserver.
  • Berenberg passe de vendre à conserver sur Banco BPM en abaissant de 2,40 à 2,30 EUR son objectif.
  • Crédit Suisse passe de surperformance à neutre sur Bureau Veritas.
  • Jefferies revalorise Close Brothers de 1 573 à 1 579 GBp en restant à conserver.
  • Independent Research revalorise de 130 à 135 EUR son objectif sur EssilorLuxottica en restant à conserver.
  • JP Morgan réduit de 6 914 à 6 350 GBp son objectif sur Ferguson et passe de surpondérer à neutre.
  • Morgan Stanley abaisse de 65 à 61 CHF son objectif sur Julius Baer, en restant à pondération en ligne.
  • Berenberg revalorise LVMH de 340 à 344 EUR en restant acheteur.
  • Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer sur Michelin, revalorisé de 115 à 120 EUR.
  • Jefferies réduit de 125 à 115 NOK son objectif sur Nordic Nanovector, en restant acheteur.
  • Jefferies reste à conserver sur Sunrise, revalorisé de 84 à 90 CHF.
  • Jefferies abaisse d'acheter à conserver sa recommandation sur Swisscom, avec un objectif réduit de 570 à 410 CHF.
  • Goldman Sachs passe de vendre à neutre sur Telefonica Deutschland, revalorisé de 3,45 à 3,80 EUR.
  • RBC Capital abaisse de "Top Pick" à surperformance son avis sur WH Smith.
 
L’actualité des sociétés
 
Peugeot pense que la consolidation automobile n'est pas achevée et estime que son redressement éclaire suscite la convoitise. Carlos Ghosn (Renault) pense qu'un Brexit sans accord sera évité. S&P assigne un "A" à EssilorLuxottica. Alstom va recevoir 2,6 milliards d'euros de General Electric après avoir soldé ses dernières positions dans l'énergie et versera un coupon qui pourrait atteindre 4 EUR. Euronext a relevé son objectif de synergies de coûts pour la Bourse de Dublin, rachetée en mars. Icade vend 425 millions d'euros d'actifs. Bigben rachète Kylotonn. Gaussin octroie une licence à Singapour. Coil, Claranova, Barbara Bui, We.connect ont publié leurs comptes.
 
Exxon Mobil songe à céder la majeure partie de ses actifs dans le Golfe du Mexique, selon Reuters. Le chinois Tencent Music cherche à lever 1 milliard de dollars à New York. Les GAFA à la Maison Blanche en octobre pour parler des sujets d'actualité. Sika confirme ses ambitions à moyen terme. Les enchères 5G ont rapporté 6,55 milliards d'euros en Italie, dont 2,4 milliards dépensés par Telecom Italia Mobile. Pour le patron de JP Morgan, les assemblées générales d'actionnaires sont devenues une "farce". Les actions Aston Martin débutent leur cotation à Londres.