Paris (awp/afp) - L'inflation qui vole de records en records pesait encore sur les marchés mercredi, les investisseurs étant particulièrement attentifs à son impact sur les résultats trimestriels des grandes entreprises et sur la croissance mondiale.

En Europe, Francfort pliait de 0,73%, Paris de 0,29% et Milan de 0,26%. Londres était proche de l'équilibre (+0,12%) vers 11H20 GMT.

A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices étaient orientés à la hausse, au lendemain d'un repli après la publication de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis.

L'inflation américaine a atteint en mars son plus haut niveau depuis décembre 1981, à 8,5% sur un an, les prix de l'énergie ayant contribué massivement à la flambée inflationniste.

Même si la banque centrale américaine est résolue à relever promptement ses taux directeurs pour combattre l'inflation dans les mois qui viennent, les investisseurs savent que les effets ne seront pas immédiats et craignent que de nombreuses entreprises ne soient plus en mesure de répercuter l'augmentation des coûts due à la hausse des prix.

L'inflation n'épargne pas l'Europe. En Espagne, le niveau record de 9,8% sur un an en mars, un plus haut depuis 37 ans, a été confirmé mercredi. Au Royaume-Uni, elle a encore accéléré en mars, à 7% sur un an.

De quoi ajouter davantage de pression sur la Banque d'Angleterre pour qu'elle accélère son resserrement monétaire après avoir déjà relevé par trois fois ses taux d'intérêt en quelques mois.

Les investisseurs, qui tentent d'évaluer quand le pic d'inflation sera enfin atteint, surveilleront les prix à la production industrielle aux États-Unis.

Outre l'inflation et le resserrement en cours des conditions monétaires, les reconfinements locaux en Chine, qui grippent les chaînes d'approvisionnement, continuent d'inquiéter les marchés.

"La politique Covid-zéro de la Chine est une menace imminente pour la croissance mondiale", affirme Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

JPMorgan Chase prévoyant face à l'inflation et la Russie

JPMorgan Chase a vu son bénéfice reculer de 42% au premier trimestre, à 8,3 milliards de dollars, la banque américaine ayant notamment mis de l'argent de côté pour faire face aux éventuels risques liés à l'inflation et à la guerre en Ukraine. L'action reculait de 0,79% dans les échanges électroniques avant l'ouverture.

LVMH poursuit sur sa lancée

Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé avoir réalisé 18 milliards d'euros de ventes au premier trimestre soit un bond de 29% par rapport à la même période l'année précédente. Après une première partie de séance en franche hausse, l'action cédait 0,63% à 627,10 euros vers 11H00 GMT.

Le bénéfice annuel de Tesco divisé par quatre

Le géant britannique des supermarchés Tesco a annoncé avoir divisé le bénéfice annuel de son exercice décalé 2021-2022 par quatre, à 1,5 milliard de livres, à cause d'un effet de comparaison défavorable après des cessions d'actifs un an plus tôt, mais voit ses ventes progresser. L'action chutait de 4,1% à Londres.

Le pétrole dans la zone des 100 dollars

Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse mercredi à la mi-journée, après avoir bondi de plus de 6% dans les échanges de la veille, l'enlisement de la guerre en Ukraine faisant ressurgir des craintes quand à l'approvisionnement en or noir.

Vers 10H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 1,47% à 106,18 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai gagnait 1,53% à 102,14 dollars.

Le dollar en forme

Le dollar américain, qui profite de la volonté de la Fed de lutter contre l'inflation, atteignait mercredi un record en un mois face à l'euro, en deux ans face à la livre et en deux décennies face au yen.

Vers, l'euro se stabilisait (-0,01% à 1,0827 dollar pour un euro) après avoir reculé à 1,0812 dollar, un plus bas en un mois, proche du seuil de 1,08 dollar plus franchi depuis mai 2020.

Le yen japonais, quant à lui, perdait 0,52% à 126,05 yens pour un dollar et a reculé jusqu'à 126,32 yens, des niveaux plus observés depuis mai 2002.

Le bitcoin remontait tout doucement de 0,68% à 39'786 dollars. Le marasme des marchés l'avait fait plonger en séance lundi à un plus bas depuis un mois, à 39'235 dollars.

afp/jh