Paris (awp/afp) - L'indice vedette de la Bourse de Paris a clôturé jeudi au-dessus des 8.000 points, une première depuis la dissolution de l'Assemblée le dimanche 9 juin.

Le CAC 40 a terminé en hausse de 1,47% à 8.007,62 points, galvanisé par une salve de bons résultats d'entreprises.

La dernière séance où l'indice vedette de la place parisienne avait clôturé au-dessus des 8.000 points date du vendredi 7 juin. L'indice avait par la suite lourdement chuté après les législatives de juillet, ébranlé par une crise politique d'envergure en France, tombant jusqu'à 7.130,04 points en clôture le 6 août.

Le CAC 40 a "souffert pendant plusieurs mois de l'instabilité politique française", rappelle Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France, interrogé par l'AFP.

Avant l'annonce de la dissolution le 9 juin, le CAC 40 affichait une hausse de plus de 6% depuis le 1er janvier, pour finalement abandonner tous ces gains puis basculer en terrain négatif au cours de la semaine qui a suivie.

"Déferlante" de bons résultats

L'indice a été jeudi "grandement aidé par les très bons résultats de Société Générale et ArcelorMittal", souligne-t-il, profitant également d'un retour d'une certaine stabilité dans l'Hexagone.

"Lorsque l'on a une déferlante de résultats, elle dirige la séance", abonde Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.

Le groupe bancaire Société Générale a en effet publié jeudi un niveau de résultat plus vu depuis 2021, soutenu par une meilleure rentabilité en France au second semestre et une bonne performance de la banque de financement et d'investissement.

La Bourse a applaudi des deux mains, le titre terminant sur un bond de 13,18% à 34,96 euros.

Depuis le 1er janvier, l'action du groupe a gagné plus de 28% et affiche la meilleure progression du CAC 40 sur la période.

Le sidérurgiste ArcelorMittal a quant à lui publié un bénéfice net en progression de 45%, à 1,34 milliard de dollars, après une forte réduction de ses pertes au quatrième trimestre.

Le titre du groupe a terminé en fanfare avec une hausse de 13,34% sur la séance, à 27,61 euros, soit la plus forte hausse du CAC 40 jeudi.

"Nous avons eu deux très bonnes surprises", insiste Alexandre Baradez.

L'Europe échappe à la guerre commerciale

Le choc de l'imposition par Washington de droits de douane supplémentaires sur le Canada et le Mexique, puis sur la Chine, continuait parallèlement à s'atténuer.

Les représailles chinoises ont été jugées modérées tandis que les Etats-Unis ont suspendu mardi et pour un mois les droits de douane visant le Canada et le Mexique, après que les deux pays ont annoncé une série de mesures visant à mieux surveiller leurs frontières.

"Les investisseurs en retirent que pour l'instant, les droits de douane de Donald Trump sont utilisés purement et simplement comme arme de négociation", explique Charlotte de Montpellier.

"On a une tendance favorable au CAC 40 depuis quelques semaines, dans la mesure où Donald Trump ne se montre pas pressé de préciser ses intentions sur l'Europe", ajoute Alexandre Baradez, de quoi renforcer l'idée que le Vieux Continent serait "la zone la moins concernée par les velléités de droits de douane".

"Les questions franco-françaises comme le budget sont passées au second plan", note Mme de Montpellier.

Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo BhF relève tout de même un "soulagement (...) avec le recul de l'instabilité politique" en France et l'adoption du budget.

Le projet de budget de l'État pour 2025 a été définitivement adopté jeudi au Parlement, après un ultime vote sans suspense du Sénat, venu achever le parcours tumultueux de ce texte suspendu en décembre par la censure du gouvernement de Michel Barnier.

afp/al