Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers saluaient lundi les mesures de soutien à l'immobilier annoncées par Pékin, dans un climat général d'optimisme grâce au ralentissement de l'inflation américaine.

En Europe, Paris prenait 0,40%, Londres 0,48%, Francfort 0,47% et Milan 0,51% vers 08H30 GMT. En Suisse, le SMI se délestait cependant de 0,38%.

En Asie, Hong Kong a bondi de 1,70% et Shanghai a terminé proche de son niveau de vendredi (-0,13%). La Bourse de Tokyo a quant à elle souffert de prises de bénéfices et a lâché 1,06%.

La Chine a dévoilé lundi des mesures pour relancer son secteur immobilier, dont notamment un soutien au crédit pour les promoteurs.

Le pays a connu un boom du secteur immobilier à partir de 1998 et les promoteurs se sont développés à vitesse grand V grâce aux prêts bancaires, mais face à leur endettement colossal les autorités ont décidé de mettre le holà à partir de 2020.

Pour Lu Ting, de Nomura, ces mesures sont "le pivot le plus crucial depuis que Pékin a considérablement resserré le financement du secteur immobilier".

Il ajoute estimer que "ces mesures démontrent que Pékin est prêt à revenir sur la plupart de ses mesures de resserrement financier".

L'immobilier est en Chine un secteur-clé de l'économie qui pèse, avec celui de la construction, environ un quart du PIB, et fait vivre une armée de travailleurs peu qualifiés.

Les actions du secteur immobilier se sont envolées à Hong Kong, Country Garden Holding (+45%) en tête, suivi de Agile Group (+34%), China Resources Land (+12%) ou encore China Overseas (+9%).

Cette bonne nouvelle s'ajoute à un assouplissement de certaines mesures contre le Covid-19 en Chine, notamment une réduction de la quarantaine à l'arrivée dans le pays, annoncée vendredi.

Jauger la Fed

Les marchés sont par ailleurs plus confiants depuis la publication d'un ralentissement de l'inflation américaine pour le mois d'octobre, ce qui laisse les investisseurs espérer que la banque centrale américaine, la Fed, lèvera bientôt le pied dans son cycle de resserrement monétaire.

Cependant des membres de l'institution ont déjà nuancé la situation assurant que la lutte contre l'inflation n'était pas encore terminé.

"Il a toujours été clair qu'il serait facile de ramener l'inflation de 9-10% à 4-5%. La ramener à 2 % pourrait être beaucoup plus compliqué et nécessiter des taux plus élevés pendant plus longtemps", prévient Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

Le dollar était stable par rapport à l'euro, à 1,0343 dollar vers 08H20 GMT. La devise américaine se renforçait face au yen et à la livre.

Le rendement de la dette américain à dix ans montait à 3,89%, contre 3,81% à la dernière clôture, et celui à deux ans s'établissait à 4,40% contre 4,33%.

Au menu de la semaine, en plus de plusieurs indicateurs macroéconomiques, les marchés verront les annonces budgétaires du Royaume-Uni.

Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a annoncé dimanche des "décisions très difficiles" à venir, prévenant déjà que les impôts allaient augmenter face à la hausse du coût de la vie.

SoftBank déçoit

Le titre SoftBank Group s'est effondré de 12,72% à Tokyo, après ses résultats trimestriels publiés vendredi. Le géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies a généré un immense bénéfice net trimestriel, mais uniquement grâce à un gain exceptionnel provenant de la vente d'une partie de ses actions Alibaba.

Du côté du bitcoin et du pétrole

Le bitcoin est tombé à 15.800 dollars lundi avant 06H00, avant d'entamer une remontée après un tweet du patron de Binance affirmant vouloir reconstruire l'industrie des cryptomonnaies. Le bitcoin valait 16.820 dollars vers 08H20 GMT, en hausse de 2,82%.

L'annonce de la faillite de FTX, une des plus importantes plateformes d'échanges de cryptomonnaies, a bouleversé tout le secteur. Samedi son nouveau patron a assuré mettre "tout en oeuvre pour sécuriser tous les actifs", après des transactions non autorisées.

Les cours du pétrole se stabilisaient, vers 08H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 valait 96,10 dollars (+0,11%).

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre s'appréciait de 0,38% à 89,27 dollars.

afp/al