C'est de notoriété publique, Jerome Powell, le président de la Fed, n'est pas ménagé par Donald Trump, qui le trouve trop peu réceptif à sa doctrine économique. Il a profité hier d'un discours pour répliquer au locataire de la Maison Blanche en lui rappelant que "la Fed est à l'abri des pressions politiques à court terme" et que le Congrès a choisi de mettre l'institution à l'abri "parce qu'il a vu les dommages que peut produire une politique monétaire qui cède aux intérêts politiciens". Ceci dit, Powell a aussi confirmé que les banquiers centraux américains sont en "plein débat" sur la nécessiter de réduire les taux (ce que Donald Trump veut absolument voir se passer), surtout si les incertitudes actuelles sont de nature à peser sur l'économie américaine. Toutefois, pas question de "surréagir" avant d'en savoir plus, a-t-il ajouté.

Cette position a douché les espoirs des partisans d'un coup de bazooka de la Réserve Fédérale dès sa prochaine réunion fin juillet, en d'autres termes un assouplissement monétaire double, c’est-à-dire de 50 points de base en une fois (généralement, les mouvements se font par quarts de point). D'autant plus que le patron de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a estimé qu'une baisse de 50 points serait excessive. Un avis qui compte puisque Bullard est perçu comme un chaud partisan de l'assouplissement : il est le seul membre de la Fed à avoir voté pour une baisse de taux lors de la réunion qui s'est déroulée la semaine dernière.
 
Concrètement, la Fed pourrait baisser ses taux d'un quart de point le mois prochain, c'est toujours le scénario dominant, mais n'a pas donné de garanties additionnelles sur le fait que ce sera nécessairement le cas. Powell a d'ailleurs rappelé à ceux qui voient un graal dans une baisse de taux que l'économie américaine affiche toujours une tendance "favorable", en se permettant même de cabotiner sur le taux de chômage à 3,6%, au plus bas "depuis qu'il a eu son permis de conduire" (c'était en 1969). 
 
Voilà qui risque d'ulcérer encore davantage Donald Trump, en amont de sa rencontre avec Xi Jinping en fin de semaine en marge du G20. Une entrevue confirmée pour samedi par de hauts responsables politiques américains. Le scénario qui tient actuellement la corde est que les deux dirigeants parviendront à s'entendre sur un nouveau round de négociations qui pourrait pousser les Etats-Unis à geler la menace de surtaxer les importations chinoises qui ne sont pas encore pénalisées. Il se dit aussi ce matin que le Président américain va mettre le dollar au cœur des discussions du G20, en insistant sur la faiblesse artificielle du billet vert face aux principales devises. Parce que la Fed est indocile ?
 
Le CAC40 a démarré la séance en baisse de 0,1% à 5509 points. 
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les investisseurs lorgneront aujourd'hui essentiellement aux Etats-Unis les commandes de biens durables aux entreprises, la balance commerciale et les stocks des grossistes, le tout à 14h30. Les stocks pétroliers hebdomadaires seront publiés à 16h30.
 
L'euro a perdu un peu de terrain à 1,1358 USD. L'once d'or cède près d'1% ce matin à 1406 USD. En revanche, le pétrole reprend son ascension, à 58,94 USD pour le brut léger américain WTI et à 65,86 USD pour le Brent de mer du Nord. Le rendement du 10 ans américain progresse à 2,006%. Il monte, il monte le Bitcoin, 12 231 USD ce matin, sur un gain de plus de 4%.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Adidas : Berenberg passe de conserver à acheter avec un objectif de cours relevé de 206 à 315 EUR.
  • Aena : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 166 EUR. Berenberg entame le suivi à l'achat en visant 215 EUR.
  • Airbus : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 132 à 143 EUR.
  • Albioma : Oddo BHF reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 26 à 29 EUR.
  • Allianz : DZ Bank reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 222 à 240 EUR.
  • Buzzi Unicem : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 20 EUR.
  • CRH : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 31 à 32 EUR.
  • Ferrovial : J.P. Morgan démarre le suivi à surpondérer en visant 26 EUR.
  • Flughafen Zuerich : Berenberg entame le suivi à la vente en visant 151 CHF.
  • Fraport : Berenberg entame le suivi à la vente en visant 57 EUR.
  • Groupe ADP : Berenberg entame le suivi à conserver en visant 135 EUR.
  • Lonza : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 350 à 375 CHF.
  • Nexans : Société Générale démarre le suivi à l'achat en visant 33 EUR.
  • Norma : Oddo BHF reprend le suivi à alléger en visant 30 EUR.
  • Novo Nordisk : SEB Equities passe de conserver à acheter avec un objectif de cours porté de 335 à 385 DKK.
  • Salvatore Ferragamo : Jefferies espace de sousperformance à conserver avec un objectif de cours relevé de 18 à 21 EUR.
  • Securitas : J.P. Morgan démarre le suivi à souspondérer en visant 145 SEK.
  • Ted Baker : RBC passe de surperformance à performance sectorielle avec un objectif de cours réduit de 1900 à 900 GBp.
  • TomTom : AlphaValue reste à alléger avec un objectif de cours relevé de 8,63 à 9,93 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Schneider Electric tient aujourd'hui une journée investisseurs. TechnipFMC va payer 265 millions d'euros aux autorités américaines et brésiliennes pour mettre fin à une enquête sur des soupçons de corruption au Brésil. La gestion H2O, affiliée à Natixis, a subi 5,6 milliards d'euros de retraits depuis la fin de semaine dernière et les révélations du Financial Times. Elle indique toutefois avoir reçu "d'importants" flux positifs hier. Le nouveau président du conseil d'administration d'Imerys est Patrick Kron, l'ancien PDG d'Alstom. Unibail lance la marque Westfield en Europe Continentale. L'Autorité des marchés financiers a accordé la dérogation à l'obligation de déposer une offre publique sur CNP Assurances dans le cadre du grand mécano du pôle financier public français. Sopra a placé une obligation Euro PP de 250 millions d'euros à sept et huit ans. Recylex obtient le report au 31 juillet des échéances de sa filiale allemande, qui continue à bénéficier d'une rallonge de Glencore. Carbios lève 14,5 millions d'euros dans le cadre de son augmentation de capital réservée. Streamwide annule 3,7% de son capital en autocontrôle. Oncodesign a identifié un inhibiteur de RIPK2 au stade de pré-candidat, en vue d'un passage en préclinique d'ici la fin de l'année. Groupe LDLC inaugure sa 45e boutique. Noxxon lance une augmentation de capital.
 
Fiat Chrysler et Volkswagen font partie des constructeurs qui subiraient les amendes les plus élevées dans l'Union européenne en 2021 pour non-respect des limitations des émissions polluantes, selon AlixPartners, corroborant des études antérieures. Nestlé va adopter le nutri-score à l'échelle européenne. Le London Stock Exchange sera forcé de suspendre la cotation de 254 valeurs suisses à compter du 1er juillet, si aucun accord n'intervient entre la Suisse et l'Union européenne sur le régime d'équivalence. Aux États-Unis, FedEx a dépassé les attentes sur le dernier trimestre écoulé, mais est incapable de fournir des prévisions précises pour l'exercice en cours, faute d'éclaircissements sur ses obligations légales vis-à-vis de l'embargo imposé par les États-Unis à la Chine sur certains produits électroniques. Micron a dépassé le consensus malgré l'amputation d'une partie de ses revenus à cause de l'interdiction de commercer avec Huawei sur certains produits. NBCU (Comcast) va diffuser en exclusivité sa série The Office en 2021, reprenant les droits de diffusion à Netflix. Apple rachète la start-up spécialisée dans les véhicules autonomes Drive.ai.