Comme il fallait s'y attendre, la politique monétaire de la banque centrale américaine domine largement les débats à la veille de sa dernière décision de l'année. Jusqu'à présent, le scénario dominant plaidait pour une hausse de taux dès demain puis une position plus souple de l'institution en 2019, du moins par rapport aux trois ou quatre tours de vis que le marché envisageait jusque-là. C'est toujours l'hypothèse de base, mais la chute de Wall Street et la multiplication des indicateurs macroéconomiques moins favorables conduit les marchés à être moins catégoriques. L'outil FedWatch du CME, le plus utilisé pour traquer l'évolution des taux, donne une probabilité de 67,2% de hausse d'un quart de point demain, alors que le curseur était encore à près de 76% la veille.
 
Il faut dire qu'hier, le Dow Jones, le S&P500 et le Nasdaq ont encore perdu plus de 2%, ajoutant à la confusion. Les investisseurs voient dans la Fed la seule planche de salut pour sauver la fin d'année boursière, voire plus. C'est à la fois rassurant, parce que cela signifie que la banque centrale conserve son statut de phare dans la tempête, et inquiétant, car la Réserve Fédérale n'est pas censée réagir aux mouvements court-termistes ou aux pressions politiques. Planche de salut ou pas, Donald Trump a continué à la savonner vigoureusement, cette planche, avec la finesse qui le caractérise : "Incroyable, qu'avec un dollar très fort et virtuellement aucune inflation, qu'avec un monde qui s'effondre autour de nous, Paris qui brûle et la Chine qui s'enfonce, la Fed continue à envisager une hausse de taux. Il faut saisir notre victoire" (sur Twitter, évidemment, hier soir). La position de Jerome Powell est délicate, car toute inflexion marquée dans sa politique serait interprétée comme une capitulation (un mot qui revient beaucoup dans la presse anglo-saxonne depuis hier) vis-à-vis de la Maison Blanche.
 
La Fed occulte les autres principales actualités, notamment la décision de Theresa May de faire voter son projet de Brexit la semaine du 14 janvier ou le discours du Président chinois Xi Jinping ce matin, pour le 40ème anniversaire de l'ouverture économique de son pays sous la houlette de Deng Xiaoping. Xi a notamment plaidé pour une poursuite de la libéralisation, en soutenant que "l'ouverture apporte des progrès tandis que la fermeture mène au sous-développement". Quel monde bizarre que celui où la Chine prône l'ouverture et les Etats-Unis le repli sur soi.
 
Le CAC40 a démarré en baisse de -0,4% à 4 779 points. 
 
Les temps forts économiques du jour
 
La Suisse a revu ce matin en baisse ses prévisions de croissance 2018 (à 2,6%) et 2019 (à 1,5%). L'Ifo publiera son fameux indice de confiance en Allemagne (10h00, consensus 101,8). Les permis de construire et les mises en chantiers mensuelles seront le seul indicateur américain du jour (14h30).
 
La paire EUR / USD évolue à 1,13455 ce matin. L'once d'or reprend du poil de la bête non loin des 1 250 USD (+0,25%). Hier, le WTI est passé sous la barre des 50 USD, à 49,19 USD ce matin (+0,35%), tandis que le Brent évolue à 58,80 USD (+0,1%). Le rendement des T-Bond 10 ans s'établit à 2,846% (-0,4%) et le 2 ans à 2,68% (-0,3%). Après un net rebond de près de 10% hier, le Bitcoin s'échange à 3 568 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • ABN Amro : entre parmi les valeurs préférées de RBC, qui vise 30 EUR.
  • Asos : Santander passe d'acheter à conserver en visant 4 079 GBp contre 7 155 GBp précédemment. AlphaValue réduit de 5 917 à 5 855 GBp son objectif mais reste acheteur.
  • Cineworld : entre parmi les valeurs préférées de RBC, qui vise 350 GBp.
  • CompuGroup : Baader Helvea passe de conserver à acheter en visant 49 EUR.
  • Dormakaba : UBS réduit de 600 à 560 CHF son objectif en restant vendeur.
  • Eiffage : Kepler Cheuvreux passe d'alléger à conserver en visant 91 EUR.
  • Inficon : HSBC reste acheteur mais réduit de 643 à 590 CHF son objectif.
  • Ingenico : HSBC reste acheteur mais réduit de 78 à 74 EUR son objectif.
  • Inmobiliaria Colonial : Citi démarre le suivi à neutre.
  • JCDecaux : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 24 EUR.
  • Logitech : Wedbush Morgan démarre le suivi à surperformance en visant 40 CHF.
  • Merlin Properties : Citi démarre le suivi à neutre.
  • Pfeiffer Vacuum : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 127 EUR contre 170 EUR précédemment.
  • SGL : Deutsche Bank démarre le suivi à conserver en visant 7 EUR.
  • Technotrans : HSBC passe de conserver à acheter malgré un objectif porté de 39 à 34 EUR.
  • VAT : HSBC reste acheteur mais réduit de 163 à 120 CHF son objectif.
  • Zalando : DZ Bank passe de conserver à acheter malgré un objectif ramené de 31 à 28 EUR.
  • Zooplus : MainFirst entame le suivi à sousperformance en visant 114 EUR.  
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L’actualité des sociétés
 
Siemens Mobility et Alstom ont proposé à Bruxelles de céder l'une de leurs technologies de train à grande vitesse pour obtenir l'autorisation de se marier. Le CEO de Nissan Hiroto Saikawa devrait se rendre à la réunion de l'Alliance Renault Nissan Mitsubishi prévue à Amsterdam les 18 et 19 décembre, selon plusieurs rumeurs. ArcelorMittal assigné en justice par France Nature Environnement pour des pollutions à Fos sur Mer. S&P note "BBB-" la dette de Peugeot, perspective stable. Atos signe un gros contrat cadre avec l'Inde. Airbus signe un partenariat industriel de long terme avec la Hongrie. L'avionneur et Engie rejoignent la liste des entreprises qui vont verser un bonus défiscalisé à certains de leurs salariés. Eiffage prend position à hauteur de 5% de Getlink pour être actionnaire de long terme. Carmat obtient un prêt de 30 millions d'euros de la BEI. Vers une OPA à 85 EUR sur Harvest. Argan monte à 100% de taux d'occupation. Gecina finalise la commercialisation d'ibox. GTT reçoit une nouvelle commande. Saint Gobain rachète SIG Roofspace. Vers un retrait de la cote de Guy Degrenne à 0,23 EUR l'action. Des acquisitions pour Solutions 30. Maurel & Prom boucle son augmentation de capital réservée. Le CER-001 de Cerenis atteint son critère principal en phase II. Exel et Osmozis ont publié leurs comptes.
 
Royal Dutch Shell envisagerait de racheter Endeavour Energy Resources pour 8 milliards de dollars, selon Bloomberg. Carlyle devrait racheter StandardAero pour plus de 5 milliards de dollars. Le Japon devrait acheter 45 F-35 additionnels à Lockheed Martin sous 5 ans. Oracle dépasse le consensus. CBS licencie son directeur général, Leslie Moonves, pour faute grave. Johnson & Johnson va racheter jusqu'à 5 milliards de dollars d'actions, Boeing jusqu'à 20 milliards, soit 2 de plus qu'avant, tout en relevant son coupon de 20%. Goldman Sachs accuse l'ex-gouvernement malaisien de mentir sur le fonds 1MDB.