Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales restaient prudentes mercredi à la mi-journée avant les annonces de durcissement monétaire de la banque centrale américaine sur fond de risque d'escalade militaire russe en Ukraine.

Après une ouverture dans le rouge coïncidant avec la décision de Vladimir Poutine de décréter une mobilisation partielle pour renforcer ses troupes en Ukraine, les indices européens se sont redressés en fin de matinée: vers 12h20, Paris remontait de 0,11%, Francfort était à l'équilibre (-0,03%). Londres (+0,68%) et Milan (+0,88%) avançaient plus franchement.

A Wall Street, les contrats à terme des indices américains laissaient présager une ouverture en petite hausse comprise entre 0,11% et 0,27%.

Tous les yeux sont rivés vers Washington, où la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine devrait se conclure par une nouvelle remontée de ses taux directeurs, la cinquième d'affilée depuis mars.

La plupart des analystes prévoient une hausse de 75 points de base, comme à l'issue des réunions de juin et juillet. Une minorité du marché estime qu'une amplitude d'un point de pourcentage est possible pour dissoudre une inflation provoquée par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement liées au Covid-19, et exacerbée par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation avec la guerre en Ukraine.

"Une hausse de 75 points de base à l'occasion de la prochaine réunion a déjà été actée. Et si la Fed procédait à une hausse de 100 points de base, elle enverrait un message fort de nature à effrayer certains investisseurs", estime Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Dans la mesure où les marchés ont largement intégré ce durcissement monétaire, les investisseurs surveilleront surtout les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, ses prévisions actualisées concernant la croissance, l'inflation et le taux de chômage pour se faire une idée de la trajectoire des taux d'intérêts pour la suite.

Certains investisseurs se demandent toutefois si l'annonce par Moscou de la mobilisation partielle en Russie et de "référendums" d'annexion de territoires ukrainiens pourrait influencer la tonalité du discours de la Fed.

En attendant, cette tension géopolitique favorisait les valeurs refuge, principalement le dollar, et faisait monter les cours du pétrole et du gaz.

Le secteur de la défense en bonne position

Le regain de tensions militaires autour de la guerre en Ukraine bénéficiait au secteur de la défense avec à Londres, BAE systems qui prend 5,08% à 811 pence ou encore à Paris, avec Dassault Aviation (+4,05% à 131 euros) et Thales (+5,17% à 119 euros) vers 10H20 GMT.

Totalenergies fait son calcul

TotalEnergies "devrait payer 30 milliards de dollars d'impôts et taxes à la production dans le monde" en 2022, a annoncé mercredi le PDG du groupe français Patrick Pouyanné, lors d'une audition à l'Assemblée nationale sur les "super-profits" des entreprises pétrolières ou gazières. Le titre gagnait 2,49% à 49,38 euros.

Du côté du pétrole et des devises

Après un démarrage dans le rouge en Asie, le marché du pétrole bondissait après la "mobilisation partielle" décrétée en Russie, qui risque d'ouvrir la voie à une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine, un conflit ayant déjà de profondes répercussions sur le marché mondial de l'énergie.

Vers 12h10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 2,34%, à 92,74 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, grimpait de 2,48% à 86,02 dollars.

Le dollar bondissait mercredi à un plus haut en vingt ans face à un panier d'autres grandes devises. Le billet vert gagnait 0,45% à 0,9925 dollar pour un euro et de 0,35% à 1,1343 dollar pour une livre.

Sur le marché du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen, évoluait à la hausse à 207,08 euros le mégawattheure (MWh) après les déclarations du président russe, mais restait tout de même en baisse de près de 40% par rapport à son récent sommet atteint fin août à 342,002 euros, proche du record historique.

afp/jh