Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'apprêtait à ouvrir une nouvelle fois dans le rouge mercredi, plombée par les incertitudes sur le gaz et la détermination des banques centrales à remonter leur taux malgré la récession qui s'annonce.

Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 reculait de 0,50% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. La veille, il avait perdu 0,27% à 5753,82 points, échouant une nouvelle fois à finir dans le vert malgré un rebond de plus de 1% en cours de séance.

Mardi a été la dixième séance de baisse de l'indice parisien en onze séances, qui s'est terminée sur un nouveau plus bas de l'année. Depuis le 1er janvier, il a perdu près de 20%.

Outre-Atlantique, la tendance est la même pour le Dow Jones, qui a clôturé en baisse pour la sixième fois d'affilée, son troisième plus bas de l'année consécutif.

Les ingrédients de la déprime des marchés sont encore réunis mercredi: le dollar a atteint son plus haut par rapport aux autres grandes monnaies, enfonçant encore l'euro qui est tombé jusqu'à 0,9543 dollar à 06H55, un nouveau plus bas depuis 20 ans.

Les taux obligataires continuaient de grimper, le 10 ans américain ayant passé dans la nuit la barre symbolique des 4% pour la première fois depuis 2010. Le taux français a poursuit son ascension vers les 3% mardi, terminant à 2,83%, un seuil qu'il n'a pas franchi depuis avril 2012.

C'est la conséquence de la politique des banques centrales. La Banque centrale américaine a fortement augmenté son principal taux directeur cette année, de proche de 0% à plus de 3%, et continue d'envoyer des signaux sur de nouvelles hausses afin de ralentir l'inflation.

Cette politique ne provoque pas de "désordre" sur les marchés financiers, a estimé mardi la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen, tout en assurant "surveiller avec attention" les évolutions.

Mais "presser l'économie mondiale comme un citron n'est peut-être pas la meilleure idée, et aller aussi vite compte tenu du contexte mondial - la guerre, la crise énergétique - ne compensera pas le fait que la Fed a attendu trop longtemps avant d'agir contre l'inflation l'année dernière", craint Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Les tensions géopolitiques avec la guerre en Ukraine continuent de peser, et le prix du gaz naturel européen est reparti fortement à la hausse mardi, gagnant plus de 20% pour revenir au-dessus de 200 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais.

Parmi les valeurs à suivre

Nexity: le premier promoteur immobilier français, veut accélérer son développement dans l'immobilier géré (résidences, coworking...), selon son plan stratégique pour 2026 présenté mercredi.

M6: le calendrier permettant la cession de la chaîne par son actionnaire Bertelsmann est "très tendu", a prévenu mardi le président de l'Autorité française de la concurrence Benoît Coeuré lors d'une audition au Sénat, alors qu'au moins trois offres de reprise sont actuellement à l'étude.

afp/ck