paris (awp/afp) - Les marchés actions suivaient leur trajectoire prudente vendredi, soumis à une forte volatilité engendrée par des risques multiples cette semaine.

En Europe, les indices évoluaient dans le rouge à Paris (-1,01%), Francfort (-1,32%), Londres (-0,72%) et Milan (-0,99%) à 10h30.

L'Asie a été mitigée. Les bourses de Hong Kong (-1,1%) et Shanghai (-1%) ont chuté pour la deuxième journée consécutive, avant les vacances du Nouvel An lunaire qui durent une semaine. Au Japon, l'indice Nikkei a repris 2,09% après avoir chuté de 3,11% jeudi.

L'ère de la volatilité s'est ouverte début 2022 avec des interrogations monétaires, la chute de l'indice à forte coloration technologique Nasdaq, le risque géopolitique, la baisse des estimations de croissance du FMI ou encore l'inexorable progression de l'inflation.

La Réserve fédérale a signalé en milieu de semaine qu'elle allait entamer son processus de resserrement politique monétaire en mars sans préciser l'ampleur de la hausse envisagée ni le calendrier de la diminution de son soutien monétaire.

"En l'absence de clarté supplémentaire sur la feuille de route politique (notamment en ce qui concerne le calendrier ou l'ampleur des hausses ou la réduction du bilan), nous pourrions connaître une période de volatilité continue au cours du premier semestre", prévient Shamik Dhar, chef économiste chez BNY Mellon Investment Management.

Ainsi, "le marché restera sensible aux développements (par exemple, les lectures d'inflation) qui pourraient rapidement modifier les attentes de hausse", selon lui.

Les investisseurs prennent conscience qu'en cas de persistance d'une inflation élevée, un resserrement plus agressif est à prévoir.

Ils sont nombreux à anticiper désormais cinq hausses de taux en 2022 après les chiffres d'une croissance américaine pour le 4e trimestre bien plus forte que les prévisions, selon les experts.

Le risque géopolitique autour de l'Ukraine qui participait également à l'aversion au risque.

Année record pour LVMH

Le numéro un mondial du luxe LVMH (+1,32% à 706,40 euros) a battu ses records de ventes et de bénéfice en 2021, avec un chiffre d'affaires dépassant les 64 milliards d'euros et un bénéfice net de 12 milliards d'euros, nettement au-dessus des résultats d'avant-pandémie.

La maison de luxe italienne Salvatore Ferragamo a affiché une hausse de 29,6% de son chiffre d'affaires en 2021, sans retrouver le niveau de 2019. L'action perdait 2,53% à 18,70 euros.

Unicredit inférieur aux attentes

La deuxième banque italienne UniCredit a affiché en 2021 un bénéfice net de 1,54 milliard d'euros, inférieur au consensus qui tablait sur un bénéfice net de 1,83 milliard d'euros, et les comptes d'UniCredit sont repassés dans le rouge au quatrième trimestre. Le titre gagnait 1,12% à 13,93 euros à Milan.

A l'inverse de H&M

Le géant suédois du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M) a annoncé electroun bénéfice net annuel 2021 multiplié par neuf et supérieur aux attentes, après un exercice 2020 plombé par la pandémie. L'action progressait de 4% à 185,98 couronnes suédoises.

Electrolux plombé par un dernier trimestre morose

Le groupe suédois d'électroménager Electrolux (-6,2% à 176,4 SEK) a annoncé une baisse plus forte qu'attendu de son bénéfice net annuel (-29%), en raison d'un quatrième trimestre plombé par une hausse des coûts et des problèmes d'approvisionnement.

Démission du bras droit du PDG de Softbank

Marcelo Claure, le directeur opérationnel de SoftBank Group et depuis 2019 président de la société américaine de bureaux partagés WeWork, a démissionné "d'un commun accord" avec le géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies. Le titre a progressé de 2,19% malgré cette annonce mais cette hausse faisait suite à un plongeon de 9% jeudi.

Le pétrole remonte encore

A peine redescendus de leurs sommets jeudi, les cours du pétrole reprenaient tranquillement leur marche en avant vendredi matin.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 0,37% à 89,67 dollars.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois reprenait 0,34% à 86,88 dollars.

Le dollar américain a enregistré jeudi un sommet depuis 20 mois face à l'euro qui se stabilisait face au dollar (-0,05%) à 1,1138 dollar vendredi vers 10h00.

Le bitcoin avançait de 1,08% à 36'507 dollars.

La demande d'or a bondi au quatrième trimestre l'an dernier, redonnant de la couleur à un marché mis à terre par la pandémie en 2020 et qui termine l'année 2021 sur une hausse annuelle de 10%.

afp/jh