Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en nette baisse de 1,26% mercredi, continuant de subir des turbulences, causées cette fois par la brutale montée des prix du gaz dans la matinée, même si la hausse s'est résorbée en cours de journée.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 83,16 points à 6.493,12 points. La veille, il avait progressé de 1,52%.

La cote parisienne est tombée dès les premiers échanges, se stabilisant autour de -2,25% à la mi-journée avant de se reprendre un peu.

"Les contrats à terme du gaz ont été très volatils ces dernières heures. Cette volatilité vient en partie du fait qu'on est déjà sur des niveaux très hauts", explique Grégory Bailly, expert en investissements financiers de Milleis Banque.

Mercredi, bondissant de 35%, le cours européen de référence, le TTF néerlandais, s'est envolé à 162,125 euros en début de séance européenne, un record, quand le prix du gaz britannique pour livraison le mois prochain a atteint 407,82 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur).

Ce niveau de prix est huit fois supérieur à celui d'il y a six mois. Les prix élevés de l'électricité, l'approche de l'hiver et l'offre limitée en provenance de Russie sont aussi avancés par les analystes pour expliquer ce mouvement.

Les cours se sont retournés dans l'après-midi après que Vladimir Poutine a laissé entendre que Gazprom pourrait augmenter ses approvisionnements vers l'Europe. "Il n'y a jamais eu un seul cas dans l'histoire où Gazprom a refusé d'augmenter l'approvisionnement de ses consommateurs s'ils soumettaient des commandes appropriées", a déclaré le président russe.

Vers 17H00, les deux marchés cédaient même du terrain par rapport à la clôture de la veille, tout en restant proches du double de leurs prix d'il y a un mois.

Ce reflux a redonné de l'air au marché parisien, d'autant qu'il s'est accompagné d'une baisse de taux sur le marché de la dette.

Les rendements avaient fortement progressé dans la matinée, le 10 ans américain atteignant 1,5730%, avant de redescendre à 1,51%.

"Les mouvements du marché obligataire montrent que les investisseurs sont un peu inquiets, notamment en raison des matières premières", dont les niveaux laissent craindre une inflation persistante, alors que les banques centrales évoquent un phénomène temporaire, explique M. Bailly.

Mais la variable la plus importante pour évaluer la soutenabilité de l'inflation reste "les salaires", continue-t-il.

Autre facteur positif venu soutenir les investisseurs, l'enquête ADP sur l'emploi américain dans le secteur privé en septembre, avant-goût du rapport mensuel de l'emploi vendredi, s'est avérée meilleure que prévu, avec 586.000 emplois créés, contre 450.000 attendus.

Après plus d'un an de parcours ascensionnel, les marchés boursiers sont confrontés à de nombreuses incertitudes depuis la rentrée, de la réduction à venir du soutien des banques centrales à la situation financière du colosse chinois de l'immobilier Evergrande, au bord de la faillite, et à l'éventuel défaut de paiement des États-Unis.

Le coût de l'énergie pèse sur Saint-Gobain

Le groupe de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain (-1,00% à 56,47 euros) a indiqué réviser à la hausse ses coûts en énergie et matières premières pour 2021, lors de la présentation de ses nouveaux objectifs financiers pour 2025.

Reflux pour les pétrolières

Les entreprises liées au secteur pétrolier, qui ont affiché de nombreux gains ces dernières séances, pâtissaient du recul des prix du pétrole. Vallourec a perdu 9,86% à 7,09 euros, CGG 7,66% à 0,64 euros, TechnipFMC 4,85% à 6,51 euros et TotalEnergies 1,37% à 42,76 euros.

afp/rp