Si l'on met de côté la stabilisation du pétrole après le compromis sur la réduction de la production adopté par l'Opep élargi, tout n'est que désaccord dans le paysage politico-économique mondial. Au Royaume-Uni, Theresa May va probablement au casse-pipe demain avec son projet de Brexit, soumis au vote des parlementaires britanniques. Et personne ne sait vraiment de quoi la suite sera faite dans cette hypothèse. En France, Emmanuel Macron passe sans doute l'oral le plus difficile de sa carrière ce soir devant la Nation. "Theresa May and Emmanuel Macron are both in the merde", résume, très bien, le bookmaker Betfair. Ci-dessous, une capture d'écran Bloomberg des principales variations des grands indices depuis le 1er janvier (colonne de droite).
 
 
Mais ce sont toujours les relations entre la Chine et les Etats-Unis qui pèsent le plus sur les marchés financiers. Une certaine forme d'optimisme était de mise jusqu'à ce que le Canada arrête la directrice financière d'Huawei lors d'une correspondance, à la demande de la justice américaine. Il serait reproché au géant chinois des équipements télécoms un contournement de l'embargo sur l'Iran. Une affaire qui a évidemment jeté de l'huile sur le feu alors que les relations sino-américaines étaient déjà tendues. Les officiels américains s'emploient depuis à tenter de séparer ce dossier des négociations en cours. Donald Trump lui-même n'aurait pas été au courant de l'arrestation de la dirigeante chinoise avant qu'elle ne fuite dans les médias le 5 décembre. Quoi qu'il en soit, Meng Wanzhou était toujours en détention à l'heure où nous écrivons ces lignes et Pékin a officiellement convoqué hier l'ambassadeur américain en Chine pour avoir des explications.
 
Ce matin, les indices asiatiques ont encore décroché, notamment le Nikkei qui a perdu 2,1% en clôture. Le CAC40 perdait environ 0,4% à l'ouverture, près des 4 800 points.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Ce matin, le Japon a fait état d'un PIB du 3ème trimestre en contraction plus marquée que prévu en seconde lecture (-2,5% en rythme annualisé, après -1,4% en première lecture). Après la balance commerciale allemande (8h00) et la production industrielle italienne (10h00), le Royaume-Uni publiera son PIB mensuel (10h30). Aux Etats-Unis, la publication de l'étude JOLTS sur les ouvertures de poste est prévue à 16h00.
 
Les doutes sur la trajectoire de hausse de taux aux Etats-Unis propulsent l'euro à 1,1425 USD. Le baril est ferme, à 52,52 USD pour le WTI et 62,06 USD pour le Brent. L'once d'or flirte avec les 1 250 USD, profitant de l'aversion au risque. Le rendement du 10 ans américains recule à 2,838%. Le Bitcoin se stabilise à 3 598 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • ABB : HSBC passe de conserver à acheter en visant 25 CHF.
  • Adyen : Susquehanna démarre le suivi à neutre en visant 400 EUR.
  • Airbus : Berenberg reste acheteur avec un objectif ramené de 120 à 115 EUR.
  • Atlantia : AlphaValue reste acheteur mais réduit de 24,50 à 21,40 EUR son objectif.
  • BASF : Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit de 73 à 64 EUR. AlphaValue reste à accumuler mais réduit de 75,30 à 72 EUR son objectif.
  • Deutsche Boerse : RBC démarre le suivi à performance sectorielle en visant 125 EUR.
  • Fresenius : Oddo BHF passe d'achat à neutre en visant 50 EUR contre 80 EUR précédemment. MainFirst passe de neutre à surperformance mais réduit de 67 à 52 EUR son objectif. AlphaValue reste acheteur mais réduit de 66,60 à 61,10 EUR son objectif. DZ Bank abaisse de 64 à 44 EUR son objectif en restant à conserver.
  • Givaudan : JP Morgan passe de surpondérer à neutre avec un objectif ramené de 2 500 à 2 400 CHF.
  • Hermès : Goldman Sachs reste neutre mais réduit de 510 à 498 EUR son objectif.
  • Kering : Goldman Sachs reste acheteur mais réduit de 605 à 530 EUR son objectif.
  • L'Oréal : JP Morgan revalorise de 211 à 226 EUR en restant à surpondérer.
  • Landys+Gyr : Research Partners démarre le suivi à l'achat en visant 72 CHF.
  • LVMH : Goldman Sachs reste acheteur mais réduit de 326 à 317 EUR son objectif.
  • Nestlé : JP Morgan revalorise de 91 à 100 CHF en restant à surpondérer.
  • Norwegian Air : HSBC passe de vendre à conserver en visant 200 NOK.
  • Novartis : Barclays passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 75 CHF contre 80 CHF précédemment.
  • RSA : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 606 GBp contre 603 GBp précédemment.
  • Symrise : JP Morgan passe de neutre à souspondérer avec un objectif réduit de 77 à 56 CHF.
  • The Swatch Group : Goldman Sachs reste neutre mais réduit de 466 à 369 CHF son objectif.
  • Unilever : JP Morgan passe de neutre à souspondérer et ramène de 46 à 44,50 EUR son objectif.
  • Royal Vopak : Macquarie passe de neutre à surperformance en visant 45 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Carlos Ghosn (Renault) pourrait rester en détention provisoire, sur un second chef d'inculpation. Le Brésil retoque un permis de forage de Total à l'embouchure de l'Amazone. Airbus revendiquait 380 commandes nettes sur 11 mois en 2018. Eramet a découvert des dysfonctionnements dans son suivi qualité, qui ont entraîné la livraison de produits non-conformes par la branche alliages : l'impact financier ne peut encore être quantifié mais il sera "matériel". Alstom décroche un contrat de signalisation en Israël. Bouygues Telecom signe l'accord de rachat de Keyyo. Eurazeo a tenu sa journée investisseurs vendredi. Fosun Pharma injecte 15 millions d'euros dans EOS Imaging. Séché réorganise son actionnariat familial. Europlasma doute de parvenir à restructurer sa dette avant la fin de l'année et doit par conséquent envisager d'autres sources de financement. EuropaCorp remplace JP Morgan par Messier Maris pour trouver un partenaire, selon 'Les Echos'.
 
International Business Machines Corporation vend 1,8 milliard de dollars de produits logiciels à HCL Technologies. NordLB aurait réduit de 4 à 3 le nombre d'investisseurs susceptibles d'entrer dans son capital, selon Bloomberg : Cerberus et Apollo en feraient partie. Gilead pourrait embaucher le CEO de la division pharma de Roche Daniel O'Day, selon le 'WSJ'. Berlin serait prêt à orchestrer un mariage Deutsche Bank / Commerzbank, selon 'Focus'. ENI vend 45% de la concession Nour à Mubadala et BP Plc. Volkswagen a dû démentir ce weekend des rumeurs selon lesquelles son président Hans Dieter Pötsch était au courant du trucage des tests d'émissions polluantes trois mois avant le "Dieselgate". Rheinmetall voudrait prendre le contrôle de KNDS.