Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en légère hausse de 0,31% vendredi, se reprenant un peu en cette fin de semaine riche en mauvaises nouvelles qui ont fait flancher l'indice.

L'indice vedette CAC 40 a pris 20,22 points à 6.626,11 points. La cote parisienne avait reculé chaque jour depuis lundi et, jeudi elle avait même perdu 2,43%.

Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France, constate une "séance du jour d'après" mais s'attendait "à beaucoup plus de volatilité au regard des échéances optionnelles" en cette journée dite des "Trois sorcières", marquée par l'expiration simultanée de plusieurs contrats et options sur les différents indices.

Après quatre semaines de gains, le CAC 40 a reculé de 3,91% depuis lundi, sa pire performance hebdomadaire depuis octobre 2020.

Cette semaine, les marchés ont eu moult raisons de s'inquiéter: ralentissement de la reprise économique, propagation du variant Delta, durcissement des mesures sanitaires en Asie, victoire des talibans en Afghanistan, et enfin, la perspective d'une réduction plus tôt que prévu du soutien monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).

Le compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed, publié mercredi, a été perçu comme le signal que l'institution monétaire vise désormais la fin 2021 plutôt que début 2022 pour diminuer le rythme de ses achats mensuels d'actifs.

Ces liquidités ont abreuvé les marchés depuis le printemps 2020 et leur ont permis de rebondir sans discontinuer après avoir été laminés par la pandémie en mars 2020.

"Le marché a les yeux rivés sur la semaine prochaine, puisque la seule chose qui intéresse c'est le symposium de Jackson Hole, qui va être un vrai catalyseur", estime Frédéric Rozier.

Ce congrès des banquiers centraux se déroulera du 26 au 28 août aux Etats-Unis et sera peut-être l'occasion pour la Fed de préciser le calendrier de la réduction de son soutien monétaire.

Pénurie de composants dans l'automobile

Les problèmes d'approvisionnement pointés mercredi par Toyota, gagnaient aussi le constructeur allemand Volkswagen qui a annoncé que sa plus grande usine n'allait reprendre la production que de manière limitée après les congés annuels.

La marque allemande Audi a également décidé de prolonger d'une semaine les congés annuels dans deux usines.

Stellantis a, de son côté, reporté la création d'une nouvelle équipe de production dans son usine de Mulhouse, faute de semi-conducteurs.

Les constructeurs Renault (-1,13% à 31,15 euros), Stellantis (-1,18% à 17,15 euros) et Faurecia (-2,64% à 41,01 euros) n'ont pas résisté.

Ils ont entraîné les équipementiers vers le bas, à l'instar de Plastic Omnium qui a perdu 1,61% à 25,68 euros et Valeo qui a cédé 0,91% à 23,95 euros.

Tous les constructeurs automobiles vont être touchés par cette pénurie de semi-conducteurs, selon M. Rozier, mais "les valeurs automobiles ne réagiront pas de la même manière car les groupes n'ont pas tous la même stratégie, ni capacité, d'adaptation de la production".

Alstom à reculons

Alstom a lâché 2,94% à 35,70 euros, plus forte baisse du CAC 40. L'action du constructeur ferroviaire a été pénalisée par des facteurs techniques selon M. Rozier.

Le premier gestionnaire d'actifs au monde BlackRock a également diminué sa participation dans Alstom, ne détenant plus que 4,90% du capital, contre plus de 5% avant, selon une déclaration effectuée auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Vivendi en tête du CAC 40

Le titre a pris 1,68% à 31,44 euros devant STMicroelectronics (+1,51% à 36,39 euros) et Engie (+1,43% à 12,34 euros).

Au sein du SBF 120, c'est Casino qui a été l'action la plus recherchée (+3,06% à 511,60 euros).

afp/rp