Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales souffraient mercredi dans la perspective de nouvelles fortes hausses de taux d'intérêt de part et d'autre de l'Atlantique pour juguler l'inflation, sur fond de craintes de récession et de crise énergétique tandis que le dollar continuait de se renforcer.

Vers 07H40 GMT, l'indice parisien CAC 40 cédait 0,59%, la Bourse de Francfort se repliait de 0,67% et Londres perdait 1,12%.

En Asie, la Bourse de Tokyo a lâché 0,71% mercredi, lestée par la dégringolade du yen par rapport au dollar, atteignant mercredi un nouveau plus bas depuis 1998 à 144 yens pour un dollar. Hong Kong a reculé de 1,1% tandis que Shanghai a pris 0,1%.

Mardi, Wall Street a terminé dans le rouge.

"Cela va être compliqué pour les actions parce qu'une partie trop importante de l'économie (américaine) se porte bien", résume Edward Moya, chez Oanda.

La perspective d'une poursuite du resserrement monétaire accéléré, entamé au printemps, a été renforcée mardi par la bonne santé de l'activité dans les services aux Etats-Unis, principal secteur de la première économie mondiale.

Le dollar à la fête

La perspective que la Fed relève ce mois-ci de nouveau ses taux fortement, de trois quarts de points, comme en juin et en juillet, a propulsé mercredi le dollar à un nouveau plus haut de 24 ans face au yen, à 144,38 yens pour un billet vert. Vers 07H30 GMT, il s'échangeait à 144,14 yens.

A contrario, l'euro restait logé sous la parité face au dollar et à des niveaux plus vus depuis 20 ans alors que la Banque centrale européenne, qui se réunit jeudi, se prépare à poursuivre la remontée de ses taux directeurs pour sortir la zone euro de l'inflation. Vers 07H30 GMT, la monnaie unique cédait 0,05% à 0,99 dollar pour un euro.

"Si le dollar continue de monter à cette vitesse, ce ne sont pas seulement les pays autres que les Etats-Unis qui vont continuer de voir enfler leurs factures d'énergie libellées en dollars mais l'économie américaine va aussi se retrouver au pied du mur", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les inquiétudes liées à la crise énergétique se sont intensifiées depuis vendredi avec l'annonce du report sine die de la réouverture du gazoduc Nord Stream 1, assurant l'essentiel des approvisionnements en gaz russe.

Les investisseurs attendent désormais que la Banque centrale européenne (BCE) relève fortement ses taux directeurs jeudi pour juguler l'inflation, avant un conseil des ministres européens de l'Energie appelé à examiner vendredi de nouvelles mesures de réduction de la consommation de gaz et d'électricité.

Les craintes de récession, la stricte stratégie sanitaire dite "zéro Covid" en Chine et la force du dollar faisaient baisser les prix du pétrole mercredi.

Signe du fléchissement de l'économie mondiale, les exportations et les importations de la Chine ont connu en août un ralentissement plus important que prévu.

La production industrielle en Allemagne est repartie en baisse en juillet, surtout dans les secteurs énergivores.

Grosse cession chez Repsol

Le groupe pétrolier espagnol Repsol (-0,48% à 13,40 euros) a annoncé mercredi la vente de sa branche exploration-production (upstream) au fonds d'investissement américain EIG pour 4,8 milliards de dollars.

Softbank se rapproche d'un accord pour céder Fortress

Mudabala, le fonds souverain de l'émirat d'Abou Dhabi, serait proche d'un accord avec SoftBank Group (-2,02% à 5.368 yens) pour lui racheter son fonds d'investissement américain Fortress, lequel pourrait être valorisé à hauteur de 2 milliards de dollars, selon des informations de l'agence Bloomberg.

Le pétrole à la baisse, le bitcoin flanche

Le marché du pétrole restait orienté à la baisse mercredi matin, toujours hanté par la perspective d'un net ralentissement de la demande mondiale d'or noir. Vers 07H35 GMT, le baril de WTI américain perdait 1,72% à 85,39 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,34% à 91,59 dollars.

Le bitcoin (-1,10% à 18.766 dollars) se rapprochait de ses plus bas niveaux de l'année à la suite d'un mouvement de vente des cryptomonnaies qui fait tomber la valorisation du secteur sous le billion de dollars, selon l'agence Bloomberg.

afp/ck