Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes chutaient lundi dans les premiers échanges, l'arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1 par le géant russe Gazprom vendredi après la clôture jetant un froid parmi les investisseurs.

La place financière allemande, pays où l'économie est la plus dépendante au gaz russe, baissait de 2,59% vers 07H20 GMT, Milan de 2,11% et Paris de 1,90%. Londres, moins sensible au sujet, cédait 0,72%. En Suisse, l'indice vedette SMI perdait 1,59%.

L'euro s'enfonçait aussi passant un temps sous le seuil de 0,99 dollar pour la première fois depuis 20 ans, touchant un plus bas à 0,9878 vers 06H02 GMT. Vers 07H20 GMT, il remontait à 0,9908 dollar, en retrait de 0,45%.

Cette nouvelle baisse met un peu plus sous pression la Banque centrale européenne, qui se réunit jeudi et doit déjà affronter une accélération de l'inflation jamais vue depuis la création de la zone euro.

Le contrecoup est d'autant plus violent que les places financières européennes avaient bondi vendredi dans la foulée du rapport mensuel sur l'emploi américain bien accueilli par les investisseurs.

Vendredi, Wall Street avait aussi progressé dans la première partie de séance, avant que les trois principaux indices ne se retournent et perdent plus de 1% en clôture. Lundi, les marchés américains resteront fermés, à l'occasion d'un jour férié aux Etats-Unis (Labor day).

En Asie, Tokyo a cédé 0,11% tandis que Shanghai a progressé de 0,42%. Hong Kong perdait de son côté 0,96% dans les derniers échanges. L'activité dans les services en Chine a maintenu sa vigueur en août, galvanisée par la reprise après un début d'année marqué par des restrictions sanitaires, selon un indice indépendant publié lundi.

Vendredi, Gazprom a annoncé arrêter "complètement" le gazoduc Nord Stream qui devait reprendre du service samedi après une maintenance.

Le groupe russe a avancé la réparation d'une turbine de ce pipeline vital pour l'approvisionnement en gaz des Européens, une raison que le fabricant de turbines Siemens Energy a jugé, d'un point de vue technique, injustifiée.

Le prix du gaz naturel européen, qui avait fortement reflué la semaine dernière, bondissait à nouveau sur le marché de référence, le TTF néerlandais. Le cours prenait 22,05% à 262 euros le mégawattheure vers 07H05 GMT après être monté jusqu'à 279 euros.

"L'Europe a fait un très bon travail au cours des deux derniers mois en maintenant des niveaux élevés de stockage de gaz et en diversifiant les importations, mais si la Russie ne fournit plus de gaz, il est probable que nous ne pourrons pas passer l'hiver sans restrictions ou rationnements notables", écrivent les analystes de la Deutsche Bank.

La crise énergétique pèse

Plusieurs valeurs liées à la production d'énergie chutaient lundi: en Allemagne, EON reculait de 2,52% et RWE de 4,3% tandis qu'Uniper dévissait de 8,3%. A Paris, Veolia perdait 3,15% et Engie 2,38%. D'autres valeurs très dépendantes du gaz russe comme l'industrielle Thyssenkrupp (-3,23%) ou le chimiste BASF (-3,62%) chutaient également.

Réunion de l'OPEP +

Les investisseurs attendent aussi lundi les conclusions d'une réunion des pays de l'Opep+, treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie. Ils devraient se contenter d'une modeste hausse de leurs objectifs de production, certains experts évoquant même une réduction pour soutenir les cours qui ont baissé ces dernières semaines.

Avant cette réunion, les prix remontaient: le baril de Brent de mer du Nord pour livraison novembre gagnait 2,37% à 95,19 dollars et celui de WTI américain pour livraison octobre 2,19% à 88,77 dollars vers 07H10 GMT.

Par ailleurs, le bitcoin refluait de 0,71% à 19.760 dollars vers 07H15 GMT.

afp/al