Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers européens repassaient dans le rouge mardi matin, dans le sillage de l'Asie, la dégradation de la situation sanitaire en Europe, où l'Allemagne va rester confinée pour le week-end de Pâques, différant les perspectives de reprise.

Vers 09H15 GMT, les marchés européens voyaient rouge alors que la plupart étaient parvenus à redresser la tête en fin de séance lundi: Paris reculait de 0,37%, Londres de 0,15%, Francfort de 0,44% et Milan de 0,51%. En Suisse, l'indice vedette SMI montait par contre de 0,15%.

La Bourse de New York a pour sa part terminé en hausse lundi, soutenue par un rebond du secteur technologique à la faveur d'une légère détente des rendements obligataires.

Dans son sillage, la Bourse de Tokyo a rebondi à l'ouverture, mais sans parvenir à conserver ses gains par la suite, plombée par des prises de bénéfices: l'indice vedette Nikkei a perdu 0,61% et l'indice élargi Topix 0,94%.

Les Bourses chinoises ont également fini dans le rouge, Hong Kong reculant de 1,34%, Shanghai de 0,93%.

"Le prolongement des mesures de confinement, avec un arrêt complet de la vie en Allemagne pour Pâques, fait disparaitre l'optimisme" sur les marchés, selon Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.

L'Allemagne, confrontée à une hausse "exponentielle" des contaminations et à un nouveau variant "beaucoup plus létal" du Covid, va se placer en verrouillage renforcé pendant tout le week-end de Pâques, a annoncé tôt mardi la chancelière Angela Merkel.

Du 1er au 5 avril, le pays va vivre une "pause", avec des contacts entre personnes limités à leur minimum et les seuls commerces alimentaires autorisés à ouvrir.

"La montée des tensions diplomatiques mondiales, combinée à la hausse des cas de contamination au Covid-19, devrait peser sur l'appétit des investisseurs" mardi, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

"Un ralentissement des rendements américains, en retour, pourrait limiter les ventes liées à l'aversion au risque et encourager les investisseurs à revenir vers les actions technologiques", tempère-t-elle.

Mardi matin, les rendements obligataires refluaient légèrement des deux côtés de l'Atlantique, à commencer par le bon du Trésor américain à dix ans, qui s'établissait autour de 1,65%, contre 1,69% la veille.

Côté indicateurs, le taux de chômage a marqué le pas au Royaume-Uni à fin janvier grâce aux aides gouvernementales, mais les économistes s'attendent à une détérioration quand ce soutien prendra fin. Lors des trois mois achevés fin janvier, il s'est établi à 5,0% contre 5,1% fin décembre.

Plusieurs interventions de banquiers centraux animeront par ailleurs la séance, à commencer par celle du gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey en début d'après-midi.

Peu avant la clôture européenne, le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, et la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, seront auditionnés devant la Chambre des représentants.

Le tourisme en première ligne

Les valeurs liées au tourisme continuaient de souffrir, la troisième vague de virus en Europe pouvant empêcher la reprise du tourisme cet été.

A Londres, le croisiériste Carnival chutait de 4,67% à 1.582,50 pence et IAG de 4,03% à 188,50 pence.

Aéroports de Paris (ADP) reculait pour sa part de 3,10% à 100,00 euros et Air France de 2,64% à 4,91 euros.

Astrazeneca de nouveau dans la tourmente

Le laboratoire suédo-britannique cédait 0,79% à 7.286,00 pence. A l'heure où l'Union européenne est en conflit avec Astrazeneca pour des livraisons nettement inférieures aux prévisions, le groupe a pu utiliser des données "obsolètes" lors de ses essais cliniques aux Etats-Unis sur son vaccin contre le Covid-19, selon un institut américain.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Vers 09H15 GMT (10H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 63,28 dollars à Londres, en baisse de 2,06% par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain de WTI pour mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 2,10%, à 60,27 dollars.

Dans le même temps, l'euro reculait de 0,30% face au billet vert, à 1,1895 dollar.

Le bitcoin était stable (-0,3%) à 54.357 dollars.

La livre turque, qui avait perdu jusqu'à près de 15% la veille en séance, à 8,47 livres, remontait encore un peu face au billet vert (+0,93%), à 7,73 livres pour un dollar.

afp/al