Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris, et les autres marchés européens, ont ouvert en baisse lundi, au lendemain d'élections législatives anticipées en France à l'issue desquelles les investisseurs retiennent davantage le risque de blocage politique que l'arrivée inattendue en tête des forces de gauche.

L'indice phare parisien CAC 40 cédait 0,44% vers 07H15 GMT. Ailleurs en Europe, Francfort était stable, Londres reculait de 0,26%, Milan de 0,20%. Toutes ces places avaient progressé la semaine passée, tentant de tourner la page d'un mois de juin difficile.

Les investisseurs digèrent les résultats des élections législatives françaises. Le scrutin a livré son verdict dimanche, surprenant les sondeurs et analystes politiques: le Nouveau Front populaire a remporté le plus de sièges (autour de 190), devant le camp présidentiel (autour de 160) tandis que le Rassemblement National et ses alliés, donnés gagnant encore dans les derniers sondages, terminent finalement à la troisième place (plus de 140 sièges).

Mais pour les financiers, la donne est un peu moins bouleversée car les trois partis sont loin de la majorité absolue (289 sièges).

"Tenter de mettre en place un gouvernement un tant soit peu stable semble être très compliqué ce matin. La paralysie politique pour les 12 prochains mois semble être l'issue la plus probable", écrivent les analystes de la Deutsche Bank.

Avec la première place du Nouveau front populaire "le marché se méfiera de la perspective de les voir au gouvernement aujourd'hui ou plus tard", et ravivera les inquiétudes du marché "quant à la viabilité de la dette", soulignent-ils également.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la France pour l'emprunt à 10 ans grimpait pour évoluer autour de 3,24% vers 07H10 GMT, un mouvement un peu plus marqué que la référence en Europe, l'emprunt allemand (2,58%). La semaine passée, l'écart entre les deux taux s'était nettement réduit, tout en restant bien au-dessus de son niveau d'avant la dissolution de l'Assemblée nationale en France.

Sur le plan économique, peu d'indicateurs sont attendus au cours des trois premiers jours de la semaine. Le principal évènement sera l'indicateur d'inflation CPI aux Etats-Unis pour le mois de juin, jeudi.

Les investisseurs prêteront aussi l'oreille aux responsables de la banque centrale américaine, dont son président Jerome Powell qui s'exprimera devant le Parlement américain mardi et mercredi, avant de se plonger dans les résultats semestriels avec les banques vendredi.

En surchauffe depuis la fin de la pandémie de Covid-19, le marché de l'emploi aux États-Unis multiplie les signes d'atterrissage en douceur, avec un taux de chômage qui dépasse désormais les 4%, à 4,1%.

En Asie, après avoir battu des records la semaine passée, la Bourse de Tokyo a fini dans le rouge, avec une baisse de 0,32% de l'indice Nikkei et de 0,57% pour l'indice élargi Topix.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng chutait de 1,78% dans les derniers échanges sur fond d'inquiétudes quant à une escalade des tensions économiques entre la Chine et l'Union européenne après les surtaxes sur les véhicules électriques chinois annoncées la semaine dernière par l'UE.

Les indices reculaient aussi sur les places continentales chinoises, Shanghai lâchant 0,91% et Shenzhen 1,52%.

Carlsberg avale Britvic

Le brasseur danois Carlsberg, qui cherche à diversifier son offre, a annoncé lundi acquérir le fabricant britannique de boissons non alcoolisées Britvic, pour 3,3 milliards de livres, quelque deux semaines après le rejet de sa première offre. L'action du brasseur montait de 2,60%.

Les banques françaises reculent un peu

Les banques, secteur sensible à l'activité en France et aux cadres réglementaires, sont scrutées lundi après les élections législatives. Société Générale, qui a été la deuxième entreprise qui a le plus monté sur le CAC 40 la semaine dernière (+8,01%), cédait 0,95%, BNP Paribas de 1,23% et Crédit Agricole de 0,29%.

Le pétrole recule

Les prix du pétrole reculaient après une nouvelle semaine de gains: le baril de Brent cédait 0,44% à 86,16 dollars vers 07H05 GMT, et le baril de WTI américain de 0,59% à 82,67 dollars.

afp/jh