Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales patientent mercredi sur fond d'accalmie côté guerre commerciale, les investisseurs digérant une pluie d'indicateurs économiques et de résultats d'entreprises.
En Europe, vers 11h30 GMT, la Bourse de Paris prenait 0,63%, Francfort 0,67% et Londres 0,20%, quand Milan perdait 0,42%.
A Wall Street, les contrats à terme des principaux indices laissent présager d'une ouverture autour de l'équilibre.
"Les actions européennes profitent pour l'instant d'un rare moment de calme, malgré les attaques commerciales de Trump", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
"Maintenant que les 100 premiers jours de Trump sont derrière nous, les marchés se tournent vers l'avenir et se demandent ce que réserve le reste de son mandat", estime Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
"Nous ne faisons que commencer", a promis Donald Trump mardi, en vantant les "100 jours les plus réussis" de l'histoire américaine lors d'un discours triomphaliste devant ses partisans dans le Michigan.
Un premier aperçu des conséquences de sa politique économique erratique sera révélé plus tard mercredi avec la publication du PIB pour le premier trimestre aux Etats-Unis.
En Europe, l'activité économique a résisté mieux que prévu en début d'année aux annonces intempestives de Donald Trump sur les droits de douane, mais les conséquences des tensions commerciales devraient la maintenir dans une quasi-stagnation cette année.
Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,4% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, a annoncé mercredi Eurostat.
"Il reste à voir dans quelle mesure les nombreuses mesures de relance adoptées récemment pour contrer les conséquences des droits de douane américains produiront un effet tangible", relève Fawad Razaqzada, analyste de City Index.
Les chiffres du PIB de la zone euro plus solides que prévu n'ont toutefois pas suffi à donner de l'élan à l'euro, les cambistes attendant les données sur le PIB américain.
Vers 11H30 GMT, le billet vert gagnait 0,14% face à la monnaie unique, à 1,1371 dollar pour un euro.
Également à l'agenda mercredi, les investisseurs seront attentifs à la publication de l'indice d'inflation PCE pour le mois de mars.
Côté résultats d'entreprises, ceux "de Microsoft et Meta attendus ce soir, puis Amazon et Apple demain" (...) devraient fortement influencer le sentiment de marché", souligne Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
L'automobile sous les feux de la rampe ___
Le président américain a allégé mardi le fardeau des droits de douane pour les constructeurs automobiles fabriquant aux Etats-Unis avec des pièces importées, notamment en évitant un cumul de ces taxes en vigueur depuis début avril.
La Maison Blanche a par ailleurs annoncé sur son site internet la création d'un dispositif de réduction pendant deux ans de la facture douanière des constructeurs.
Ce dispositif prévoit "des remboursements partiels pour les constructeurs automobiles américains sur les pièces importées pendant les deux premières années", explique Jim Reid.
Pour autant, l'annonce peine à rassurer: à Tokyo, les constructeurs Toyota (-2,06%), Honda (+0,10%) et Nissan (-0,38%) ont terminé en baisse ou à l'équilibre.
Même constat côté constructeurs allemands, les investisseurs devant également absorber des résultats d'entreprises.
Volkswagen (-0,72% à Francfort vers 11h30 GMT) a fait état mercredi d'une chute de près de 41% de son bénéfice net au premier trimestre.
Mercedes-Benz (-2,13% à Francfort) a annoncé mercredi une chute de 43% de son bénéfice net au premier trimestre de 2025.
Le pétrole dans le rouge ___
Côté pétrole, les cours souffrent toujours des perspectives négatives de la demande, "compte tenu du ralentissement mondial", souligne Ipek Ozkardeskaya.
Vers 11h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,93% à 63,65 dollars, et son équivalent américain, le WTI, cédait 0,77% à 59,95 dollars.
Le fort recul des cours du brut emporte avec lui les performances en Bourse des sociétés pétrolières, qui publient leurs résultats.
TotalEnergies (-2,85% à Paris) a publié mercredi un bénéfice net de 3,9 milliards de dollars au premier trimestre, en recul de 33%.
A Londres, Shell (-0,42%) et BP (-0,86%) voient également rouge. Le géant pétrolier britannique BP avait d'ailleurs fait état mardi d'un bénéfice divisé par plus de trois au premier trimestre.
afp/lf